PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

- 80 ­enl élre libérés. Mais cela montre aussi que ces fichus étaient des objets trés appréciés. Bay ran be\ r écril en 1607 de Constantinople á Batthyány, doni il ólait le prisonnier, con­cernant la ráncon qu'il dévait payer: «Je vons ai envoyé, á vous et á Madame, de beaux fichus pour seigneurs . . .» 10 5 Les fichus lures venus chez nous com­me cadeaux oil rancons, — si caractéristique que ce soil pour les rapports culturels — n'avaient, cerles, pas une grande imporlance numérique.Que des fichus turcs aient été importés chez nous en grande quantité et réguliérement — et cela 11011 seulement pour les ménages de grand-seigneur, — cela ressort des échanges commerciaux. II est remar­quable que vers 1670, on exigeait comme dime des commeryants (souvent hongrois) important en IJongrie des marchandises tnr­ques, entre autres articles de textile, des fichus. 10 6 Dans ces temps, les fichus turcs devai­cnt changer souvent de propriétaire. C'esl ce que montre un passage de la lettre adres­sée en 1589 par Ferhat, pacha de Bude, ä Miklós Pálffy, oü il dit que le sandjak donné par l'empereur turc n'est autre chose «qu'un fichu, qui est aujourd hui en possession de 1 un et demain dans celle d'un autre . . .» 107 Ces fichus turcs ornés de broderie jou­issaienl en Hongrie, á l'époque de la domi­nation turque, d'une grande diffusion dans les ménages seigneuriaux hongrois. Nos in­ventaires anciens mentionnent des fichus parmi le linge de table, sans en préciser 1 usage. Des broderies turques se trouvent aussi parmi d'autres linges de table: un inven­taire de dot de 1647 mentionne une nappe brodée á la turque, 10 8 et un poste d'une liste de trousseau de 1671: «Une nappe infé­rieure, tonte brodée de soie pure ä la turque, dont la partié entourant la table est brodée de soie pure a bespagnole». 10 3 II est caracté­10 5 Takáls S.: Rajzok ele. p. 270. 10 6 Komáromi harmincadosok slb. (Les pereep­teurs de trenliéme de Komárom ele.) p. 413. 10 7 Takáts-Eckhardt-Szekfű: op. c. p. 471. 10 8 Radvánszky: op. c. vol. II. p. 297. 10 9 Ibid. vol. II. p. 354. II est intéressant que des pieces de slyle turc et espagnol appartenaient au mérne assorliment. Évidemmenl, le mélange de caractéres de style a pu se produire de celte maniére. 11 0 Demkó, Kálmán: Polgári családélet és ház­tartás Lőcsén a XVI. és XVII. sz.-ban. (Vie de famille et ménage bourgeois a Lőcse aux XVI C el XVIIe siécles.) Lőcse, 1882. — p. 19. 11 1 Tiré par L. Kiss de Marjalak des «Livres de compte du dépensier el argentier de la ville de Miskolc». 11 2 Századok, Année 1912. p. 475-476. 11 3 Radvánszky, op. c. II. p. 140. 11 1 II est certain que ce fichu Iure de forme allongée n'élait autre chose que la serviette tur­que de forme rectangulaire appelée pechguir, dont ristique que des articles de ce genre se trou­vent non seulement dans des ménages seig­neuriaux, mais encore en possession de bour­geois: parmi les effets mobiliers d'un bour­geois de Lőcse, il se trouve «une nappe tur­que avec un ouvrage noué». 11 0 Parmi les gages acceptés pour l'impot d'un bourgeois de Miskolc, en 1691, il se trouve aussi une couverture turque. 11 1 II est probable que dans l'habillement, les fichus brodés turcs jouaient un role en­core plus grand que parmi le linge de table et de lilerie. Mérne des homines les emplo­yaient — e'est, du moins, ce qu'il faut dé­duire du fait que la liste de l'habillement du comte Péter Bethlen relevée en 1625, mentionná quatre fichus ornés turcs. 11 2 Parmi les vétements de femme, — á en juger d'ap­rés nos íistes de trousseau — les fichus de­vaient jouer un röle encore plus important. Des images contemporaines présentent nos dames avec des fichus á la main. Un inven­taire de dot de 1612 mentionne huit fichus turcs, en précisant qu'il s'agit de fichus «de main». 11 3 Le mérne inventaire énumére encore d'autres fichus turcs, ainsi «Un fichu turc de forme allongée, brodé de skofium d'or», 11 4 et Irois fichus lures bro­chésd'or. Les documents anciens contiennent parfois aussi des indications relatives á 1'or­nementation des fichus lures. Ainsi en 1634, un «petit fichu usé» a élé invenlorié qui «est cousu á la turque, de paillettes (islog)». 11 5 Et parmi les effets mobiliers d'llo­na Esterházy, il y a Irois fichus turcs bro­dés de soie, de mérne qu'«une broderie tur­(juc destinée ä orner un napperon». 11 6 Cetle derűiére donnée montre en outre que des broderies turques étaient appliquées aussi ul­térieurement sur des napperons. Mais nous pouvons Linlerpréter aussi dans le sens que la broderie ä appliquer sur le napperon était un ouvrage de style turc fail chez nous. 11 7 Comme nous le verrons plus loin. les deux bouts étroils élaient ornés de broderie faite souvent de fii mélallique. 11 5 Ibid. vol. iL p. 265. — Dans ce temps, on appelait «islog» les écailles métalliques rondes, failes de cuivre jaune, qu'on empk>3 Tail Ires souvent — suivant nos invenLaires anciens — comme agrémenl surlout sur des loileries. Que cet ornement devail élre d'origine turque (malgré son nom d'origine allemande), nous le déduisons de ce que, au Midi de la Hongrie, de mérne que dans line grande parlie des Balkans, il subsisle toujours comme un souvenir de la domination turque. Parmi nos appareils du culle, des broderies anciennes lurques, de style lure el -or­nées de paillettes cousues sur la broderie subsistent mérne de nos jours. (Voir fig. 41, 61 et 66.) 11 6 Ibid, vol- II. p. 314. — Les broderies lurques contemporaines étaient toujours failes de soie et souvent de fils métalliques, comme le monlrent les collections impériales lurques. C'est pour quo i on trouve toujours dans nos invenlaires anciens la mention «brodé de soie». 11 7 C'esl que les désignalions de «broderie es­pagnole» etc. revenant souvent dans nos inventaires,

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