PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 98 ­haissant d'une souche commune, et partanl en sens opposés, se penchent Tune vers l'autreetla courbure de latige la pluslongue est remplie par une fleur poussant du bout de la plus courle. Comme nous le verrons plus loin, nous retrouvons Ires souvent cet ornement asymétrique sur des broderies hon­groises anciennes, par contre, nous lie le voyons jamais sur des ouvrages faits á l ouest de la Hongrie. En dehors des napperons mentionnés déjá, nous connaissons encore une napjie portant une inscription turque et conservée comme appareil de culte dans une église de Hongrie: la fig. 31 présente, d'apres l'esquisse de Huszka, une parlie d'une nappe du couvent franciscain de Brassó dont le milieu représente la lougra du sultan. Ce­pendant cette nappe — ä en juger d'apres le style des ornements — date d'une époque beaucoup plus récente que les précédentes. La mode des branches de fleurs réunies par un noeud de ruban a passé dans les dessins turcs du rococo européen. avec plus ou moins de modifications. Par conséquenl. ce napperon ne peut étre antérieur ä la fin du XVIII e siécle. Wace est également d'avis que ce genre de dessin a été employé dans les broderies turques sous l'influence de la mode franyaise du XVIII e siécle. 23 0 II est certain qu'il y avait encore dans notre patrie d'autres broderies portant une inscription turque, voire mérne qu'il y en avait en possession d'églises catholiques ou de temples calvinistes de Hongrie. Par ex. la paroisse de Kemenesszentmárton (comi­lat de Vas) possédait un fichu de mousseline convert «.d inscriptions arabes ct d'une bro­derie speciale » 23 1, mais de nos jours, ce napperon n'a pu étre retrouvé. En dehors des nappes dont 1'origine turque est prouvée par leurs inscriptions, nombre de broderies turques subsistent chez nous dont l'authenlicité doit étre reconnue en considération de certaines caractéristi­ques de style. Parmi celles-ci, une des plus intéressantes, quant ä son inscription hon­groise et ä son ornement de broderie turc. c'est la nappe de forme carrée (fig. 38) gar­dée ä présent parmi les broderies turques du Musée des Arts Décoralifs de Budapest mais classée, jusque récemment parmi les broderies hongroises anciennes. De l'ins­cription brodée sur un colé de la nappe il s'ensuit que celle nappe avait servi égale­ment d'appareil du culte; c'est ce qui ressort 23 0 Wace, op. c. p. 35. 23 1 Monographie du comilal de Vas. p. 51. 23 2 La nappe de la Table Sainle du temple calv. de Pókafalva a élé aussi íaite, sans doule, d'un fichu brodé turc original. Selon l'inscription bro­dée en hongrois, c'est Drusianna Bethlen qui l'a otfert au temple indiqué en 1681. Elle est décrile par Béla Posta, dans son élude inlitulée: «A pókafalvi re­formátus egyház régi hímzései.» (Les broderies an­eiennen de temple calvinisle de Pókafalva.) l)ol­du texte hongrois compose d'abréviations, fréquentes sur des ouvrages de ce genre, et bien que le sens du texte ne soit pas dé­chiffré, nous pouvons conclure de la date de 1728 y figurant que c'est dans cette année ({tie la nappe a été Offerte ä une église. Et puisque les nappes carrées. portant une inscription de ce genre, servaient toujours á couvrir la Table Sainle, il est sűr que cette nappe formait la propriété d'un temple Pro­testant. 23 2 Les ornements de cette nappe pré­sentenl un caractére différenl de ceux trai­tées jusqu'ici. Wace a insisté, d'une maniére juste, sur les rapports existant entre ce des­sin ou cetle disposition el les ornements des brocarts turcs, 23 3 el il présente un rideau brodé turc, probablement du XVII e siécle. Les ornements de celui-ci sont analogues á ceux de notre nappe, puisque nous y voyons également des fleurs disposées á la file, de maniére que la disposition des fleurs change alternativement dans chaque rang. Ce remplissage assez fréquent pour des sur­faces étendues est propre au style turc, el se retrouve chez nous aussi sur plusieurs fichus turcs authentiques. Cetle disposition des ornements s'étend mérne sur les deux cötés du cadre. Sur la base de la date brodée il est facile d'établir que la nappe date de la fin du XV1I C ou du début du XVIII e siécle. L'aménagement des ornements asymétriques qui sont disposés de maniére a former un dessin symétrique, est essentiellement turc. La stylisation des ornements de la nappe est également typique: les contours simpli­fiés des fleurs dessinées de profil, imaginées en surface plane s'éloignent de toute maniére de la figuration naturaliste, et témoignent de la pratique plusieurs fois séculaire des Turcs, dans la représentation d'ornements végétaux en surface plane sinon dans la bro­derie mérne, dans les tapis et les travaux d'application — pour rester dans le domaine des produits d'art décoralifs textiles. Nous pouvons observer ici quelques autres carac­téristiques des ornements turcs anciens des feuilles représentées de profil, et par con­séquent dentelées seulement d'un cőté 23 4 ne poussent pas seulement de la tige, mais com­me de derriére la fleur, ce qui est rendu sur­tout par les petits bouts de feuille a trois poin­tes visibles au bord de la grandé fleur. Quant au coloris, nous pouvons aussi signaler les ca­ractéres turcs: la couleur rouge de bol de la grandé fleur n'est pas seulement pour ainsi dire de regle sur toules les broderies tur­gozalok az Erdélyi Nemzeti Múzeum Érem és Régiség­tárából. — Vol. V. grav. 8. 9. et 10. 23 3 Wace. op. c. p. 36. et grav. 95. 23 4 Selon Migeon, celle maniére de représenler les feuilles — cju'il a trouvée dans les dessins de crislaux gravés et d'objels d'ivoire laillés — est un élémenl passé dans la civilisation mahométane probablement de l'art byzaniin. (Migeon: Manuel d'art musulmdn. II. Paris, 1907. p. 462.)

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