PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)
PARTIE HISTORIQUE
- 87 lant certain que chez nous l'emploi á ce but des toileries turques, c'est-ä-dire de couvertures brodées est en rapport avec la domination turque, voire — d'aprés Dreger — l'emploi en Europe Occidentale et mérne en Europe Septentrionale de ces ouvrages doit étre, en partié, attribué ä l'intermédiaire hongrois. 17 6 C'est par les voies les plus diverses que des toileries turques ornées el sans doute souvent brodées pouvaient passer en possession des églises catholiques de Hongrie et de Transylvanie. A titre d'exemple, nous lie mentionnons que quelques cas caractérisliques notés par des chartes. Parmi les achats faits á Constantinople par Rimay, il figure un «pechguir destiné ä un autel», 17 7 ce qui montre qu'il considére comme une chose habituelle l'emploi des pechguirs de forme allongée, brodés aux deux bouts, comme nappes d'aulel. Une nole de 1667 mentionne que lorsque les Jésuites prirent possession ä nouveau de leur maison d'Eger, ils y trouvérent l'image de Saint Ignace de Loyola décorée ä la turque. L auteur de la note trouve l'explication dansle fait que ledit saint opéra des miracles aussi pour les Turcs, et c'est pourquoiils le vénéraient... 17 8 II est probable que des couvertures turques, restées aprés l'expulsion des Turcs dans les églises chrétiennes qui avaient été transformées en lieux de priéres lures, beaucoup passérent en usage ecclésiastique catholique. 17 9 Nous savons aussi que des soldals hongrois partant á la guerre contre les Turcs faisaient voeu d'offrir le butin, en cas de leur heureux retour, á l'église de leur commune. 180 II est certain que parmi le butin il se Irouvait bon nombre aussi de nappes turques, ce donl une preuve caraetéristique est fournie par l'inscriptión hongroise brodée sur la nappe d'origine turque appartenant au temple calviniste de Székelyvaja, et dont nous parlerons plus loin. Selon une note de 1657, les prisonniers «tatares» du chäteau de Beckova s'occupent surtout d'ouvrages manuels et ils assistent avec zéle ä l'office divin. 18 1 Le rőle joué par la Transylvanie dans la civilisation hongroise de l'époque de la domination turque est caractérisé aussi par le fait que parmi les appareils du culte des églises catholiques sur les bords des aubes, sur des corporals, sur des nappes d'autel. sur des manuterges, etc. on trouve en grand 17 6 Op. c. p. 231. 17 7 Történelmi Tár, Année 1878. p. 159. 17 8 Gragger; R.: Türkisch-ungarische Kulturbeziehungen. (Rapports culturels turco-hongrois.) Babinger-Gragger-Mittwoch-Mordtmann: Literaturdenkmäler aus Ungarns Türken zeit. (Souvenirs littéraires de l'époque de la domination turque en Hongrie.) Berlin, 1927. p. 9. 179 Polgár, Iván: Török egyházi műemlékeink. (Nos monuments d'art ecclésiasliques turcs.) Kathonombre des broderies lurques originales et des broderies hongroises de goűt turc, comme le prouvent les pochades de Huszka, faites entre 1880 et 1890, des broderies — péries entretemps pour la plupart — en possession de cloitres sicules. 18 2 Dans les autres régions du pays, on a découverl beaucoup moins de broderies turques originales dans les églises catholiques que dans les temples protestants. Pour le matériel de la Haute Hongrie, cette assertion est prouvée par les recherches et la collection de Divald. 18 3 Pour le territoire de la Hongrie mutilée, une publication ou une presentation du matériel catholique servant de base de comparaison fait défaut, tandis que l'Exposition Calviniste Hongroise organisée ä Budapest en 1934 fut un défilé impressionnant de l'art de la broderie hongroise ancienne, et dans le cadre de celle-ci, des broderies turques et des broderies hongroises de style turc. En ce qui concerne la Transylvanie, nous pouvons nous en rapporter seulement aux dessins déja mentionnés de Huszka pour le matériel des églises catholiques, tandis que la Province Calviniste de Transylvanie posséde, tirée de ses communaulés ccclésiastiques, une magnifique collection de photographies et de dessins, composée de plusieurs centaines de pieces. II parait toutefois qu'en général les églises catholiques sont considérablement plus pauvres, en maticre de textiles turcs, (jue les temples calvinistes. Cela s'explique peut-étre par le fait que pendant la domination turque, le prolestanlisme hongrois avait certaines relations cullurelles avec les Turcs, el que le calvinisme de Hongrie aurait mérne d'aprés certains savants, joui de la protection des Turcs. 18 1 Sans vouloir entrer dans les détails de cette question extrémement emmélée, nous voudrions plutőt exprimer noire opinion suivant laquelle c'est plutőt pour des raisons d'ordre pratique que les broderies turques et de style turc se trouvant en si grand nombre dans les églises calvinistes, y étaient employées plus volontiers. La forme, la matiére, la couleur e!e. de l'appareil textile de l'église catholique étaient déterminées par des prescriptions tradilionnelles qui les attacliaient en mérne temps ä l'Occidenl. Par contre. les nappes, les couvertures de calice et de pain de la Céne des temples calvinistes ne devaient se distinguer nullement, par la forme, la dilikus Szemle, vol. XXX. p. 441 et seq. 180 Mohi, Adolf: Török világ Kismarton vidékén. (Les Turcs dans la région de Kismarton.) Sopron, sans date, p. 48. 18 1 Sochán: op. c. 18 2 Voir la note 174. 18 3 Cf. Divald K.: Sáros vármegye szövött emlékei. (Les reliques tissés du comitat de Sáros.) Magyar Iparművészet, Année 1905. p. 89. et seq. 18 4 Gragger R.: op. c. p. 7.