PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 118 ­des broderies turques anciennes. La brode­rie hongroise a appliqué cette ornementa­lion a arcatures d'une inaniére trés originale et trés spirituelle. On aimait ä broder les bordures de jupe de rais d'arcatures, en plusieurs rangs. Des liteaux brodés pareils ornent la jupe en velours bleu (fig. 135) qui a probablement appartenu ä Catherine de Brandebourg, épouse du prince Gábor Bethlen. En has, la robe est entourée de cet ornement ä arcatures en 8 rangs. 282 Sur les liteaux des velours dits Sculari, c'est aussi toujours line fleur, et lä encore sou­vent un oeillet, qui remplit l'arc. Chez nous on voit souvent deux sorles de fleurs, placées alternativement dans les arcs (fig. 133, 135). Les arcs minuscules autour des arcs se rencontrent également sur les broderies turques. On les trouve avec l'applicalion de certaines fleurs, comme nous le voyons sur les fig. 135 et 137 (et aussi sur la fig. 134) pas uniquement sur des travaux hong­rois, car nous voyons aussi ce dessin sur une broderie turque faite au siécle derni­er. 28 3 Les délails ornementaux de la fig. 134 (les éléments eux-mémes) sont d'origine turque. mais ils présentent tant d'animation, de courbes et d'enjolivements baroques, qu its ont complétement perdu leur caractére primitif. Le rang de fleurs eil forme decali­ce, entourant les arcs, est intéressant. Nous trouvons un motif semblable fig. 133 éga­lement. Ici les arcs présentent une ornemen­tation alternée, autant pour le remplissage inlérieur que pour la bordure des arcs. Ce sont surtout les lobes intérieurs des arcs avec la feuille denlelée d'un colé qui accu­sent des traits turcs. Le changement subi par cette ornementalion en Hongrie, est représenté le mieux par les deux ornements de coin. L'esprit, l'exécution, la conception de toute rornementation sont tellement hongrois et, en partie, occidentaux, que si nous ne commissions pas les modéles orien­taux de ees formes, nous ne pourrions affir­mer qu'elle ait subi une influence turque. Cette piéce d une trés grande valeur artis­ti(jue, caractéristique pour nos broderies transylvaines anciennes, orne une taie d'o­reiller qui, dit-on, appartint jadis á Kata Bethlen et remonterait ainsi ä la fin du XVII e siécle. 28 4 28 2 Le Musée des Arts Déeoralifs conserve un fragment de broderie ä arcalures pareille, Iravaillée sur un fond de reps de soie verte, et dont la desti­nation primitive est inconnue. 28 3 Dans la collection de l'Académie Orientale, conservée comme dépot au Musée Ethnographique de Budapest (no. 2871). 28 1 Des liteaux d'une broderie absolument iden­lique et provenant probablement du bord de drap auquel its apparlenaient, se trouvent dans la col­lection Wolfner. 28 5 II est caracléristique que le mérne temple pos­séde aussi une autre couverlure avec l'ornemenla­Une des plus «turques» de nos orne­mentations ä arc se voit fig. 136: la forme des arcs est celle appliquée si souvent dans l art inusulman. La rigidité des fleurs en forme de calice peut élre aussi at tribuée, dans line certaine mesure, ä l'influence turque. L'ornementalion figurant fig. 137 rnontre déjá les arcs turcs avec un mélange d'élé­ments hongrois et baroques. II est trés ca­ractéristique pour 1 art de la broderie hong­roise que celte fusion ail été opérée pour ainsi dire sans heurts et dans une concep­tion stylistique harmonieuse. A ce point de vue, une des nappes du temple calviniste de Mihályfalva (fig. 139) est encore plus intéressante. Ici, les arcs en bordure tra­hissent l'influence turque, mais les formes des animaux sautillant dans la partie du milieu indiquent une influence occiden­tale 28 5 II est singulier que sous l'arcature il y ait une autre arcature en bordure, plus petite et de direction opposée. II est diffi­cile de comprendre le défaut de composi­tion causé par le fait que rornementation s'interrompt brusquement au coin pour don­ner place ä l'ornement de fleurs inséré lä d'une maniére anorganique. La fig. 138 montre une Variante populaire de ror­nementation par arcs, avec les traits carac­léristiques de la (popularisation» : l'orne­ment parait, pour ainsi dire, se désagréger, les détails se perdent, les formes ne sont que marquées par les contours; par conlre. les arcatures plus petites en bordure prétent a rornementation une certaine grace naive et charmante. Ce n'est certainemenl pas un hasard que celte broderie populaire, pré­sentant l ornementation ä arcades, provienne de la terre des Sicules, c'est-ä-dire du territoire oü nous trouvons les variantes populaires de presque toutes les broderies seigneuriales anciennes. 28 6 C'est caractéris­tique surtout parce que Celles de nos orne­mentations ä arcades dont nous connais­sons avec certitude le lieu de production ont été trouvé en Transylvanie. ä l'excep­tion d'une seule piéce. C'est la broderie figurant fig. 165, trés popularisée, mais en meine temps rapprochée des ornements turcs. II se peut qu'il s'agisse d'une influ­ence balkanique. Nous voyons un exemple intéressant de lion a arcades, mais le panneau du milieu en est resté vide, et le dessin des arcs est également diffé­rent. (Sa photographic se trouve dans la collection ide la Province Calv. de Transylvanie.) Un napperon ä arcalures, portant la dale de 1681, également de Transylvanie, a été publié par Malonyay, o. c. vol. I, p. 74. 28 6 Hnszka publie qualre trés belles ornementa­lions magyarisées ä arcatures de Székelyudvarhely, de la collection du Musée National Sicule, et de l'appareil des oouvents de Mikháza et Csiksomlyó. Magyar díszítő styl. (Style décoratif hongrois) Buda­pest, 1885. — I ér e partie, planche XLI. fig. 11, 12 el 13, planche XLII fig. 1.

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