A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

37. László Pataky : Le tableau de plafond de Munkácsy dans l'atelier de Dubufe Pataky László: Munkácsy Dubufe műtermében készülő mennyezetképe mouvementées - les projets de Canon pour le tableau de plafond du Naturhistorisches Museum sont carac­térisés, dans le détail, par un mouvement d'une force extraordinaire, par des formes d'une richesse incompa­rable, et dès le début, par une contrainte allant jusqu'à la raideur, et dans l'ensemble, par une tendance au mo­numental. Tandis que dans son projet pour le Kunst­historisches Museum, Makart part, dans un certain sens, de la « peinture rococo », Canon, comme le dit Madame Z. Ebenstein avec beaucoup de justesse, était inspiré par le monde baroque des figures de la « Bataille des Ama­zones » de Rubens et surtout par sa « Descente aux Enfers» et par son «Jugement dernier». Dans cet ordre d'idées, nous dirons, pour ajouter au thème une autre comparaison, que « La chute des Titans » de Feuerbach, élevé dans le monde classique de Michel­Ange, tableau qui se trouve dans l'aula de l'Académie de Vienne — et qui avait été exécuté quelques années plus tôt, en 1879, à Venise et envoyé la même année à Vienne, mais qui ne parvint à sa place définitive qu'en 1892 — est beaucoup plus proche du tableau de Canon que de celui de Makart. Dans « Le Cycle de la Vie » de Canon, les corps humains, les couples, les chevaux for­ment, avec les coulisses de rochers semblant avoir été jetés par des géants, une unité fermée, un arc architectu­ral où les forces qui tendent à s'élever du côté droit, équilibrent celles qui tombent du côté gauche. Toutes ces forces forment une couronne, un cercle qui fait penser à l'ancienne roue de la fortune avec sa devise bien connue : « regnabo, regno, regnavi, sine regno sum» : au zénith, point culminant de la lutte éternelle, c'est la rencontre des forces ; au-dessous, entre le commen­cement et la fin, la figure d'un vieillard pensif, couché ; derrière lui, sous la voûte colossale, comme la tache la plus sombre du tableau, le sphinx mystérieux, indéchif­frable, l'énigme du monde. La retenue des couleurs, toujours plus sombre à mesure qu'avance le travail, surtout dans le tableau de plafond exécuté, témoigne aussi de ce que Canon tendait au monumental, elle prouve que la conception d'ensemble de l'œuvre est sciemment subordonnée au cadre architectural dans lequel Canon la fait s'intégrer. Nous pouvons à peine parler de la vue qu'offre d'en bas le tableau : sa partie inférieure adhère encore for­tement à la terre, mais étant donné la légèreté avec laquelle flottent les figures et s'élèvent les lignes de force, c'est quand même un tableau de plafond. Quant au tableau de plafond de l'escalier du Kunst­historisches Museum, trois projets se rattachent direc­tement au schéma de composition de l'œuvre ci-dessus (Fig. 36 a, b, c). Les nouvelles esquisses s'intègrent or­ganiquement dans le tableau du Naturhistorisches Mu­seum. En établissant une comparaison chronologique, les dernières esquisses témoignent d'un développement conscient incomparable. On n'y voit plus qu'une toute petite partie de terre, qui, par contraste, met davantage en relief l'état flottant de toutes les autres parties du tableau. L'arc formé par les nuages, les figures humaines et les chevaux cabrés, est maintenant complètement détaché de cette terre, il s'élance en ondoyant vers les hauteurs du ciel. C'est seulement après un examen minu­tieux que l'on s'aperçoit que le thème donné : «Le triomphe de la Lumière sur les Ténèbres » a subi cer­taines modifications et que, pour ne pas nuire à la con­tinuité de la composition, l'artiste l'a interprété d'une manière assez arbitraire. C'est sans combat, sans ren­contrer aucune résistance que le dieu de la Lumière conduit son char — et cela ne se voit vraiment que d'en bas ! — le quadrige qui luit entre les forces montantes et les forces descendantes — lesquelles s'affrontent avec tant d'impétuosité dans « Le Cycle de la Vie » ! — semble être en contradiction avec le contenu. Comment aurait-il été possible de reproduire le coloris des projets de Canon sur le grand plafond ?

Next

/
Oldalképek
Tartalom