A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

clairs, presque blancs, qui bouillonne. Donc, l'ensemble de la composition ne comporte guère plus d'une dou­zaine de figures. Du point de vue de l'exécution - qui, sous le rapport des couleurs, fait preuve d'une étonnante retenue et rejoint plutôt celle des peintres jouant des effets du clair et de l'obscur — nous voyons dans le tableau toute la conception artistique du peintre, et non un bozzetto élaboré dans ses détails. La situation est tout autre en ce qui concerne les tableaux des lunettes : il s'agit de trois toiles en bandes de 63x285 cm, chaque toile représentant trois lunettes, c'est-à-dire que les tableaux sont groupés par trois, conformément à leur disposition sur les murs. Dans le projet, les lunettes sont de mêmes dimensions (contrairement à la réalité, où les deux lunettes qui représentent un sujet allégorique, celles qui se trouvent dans l'axe de l'escalier, sont un peu plus hautes). Les lunettes occupant le milieu de chacun des quatre côtés ont, sur l'ébauche, un fond bleu, et les huit autres, un fond jaune ou plutôt « or » ; dans la com­position exécutée, seules les lunettes à sujet allégorique ont été réalisées sur un fond bleu. 1 6 Le fond jaune bril­lant met en relief l'extraordinaire délicatesse du coloris des tableaux — tout en teintes claires — qui offrent une richesse de détails comparable à celle des miniatures, et qui comptent parmi les plus belles œuvres de Makart. Comme c'est généralement le cas lors de l'exécution, il fallut sacrifier beaucoup de cette peinture fine, légère, fleurie pour obéir à la forme monumentale nécessaire et à l'effet de perspective. Ces trois tableaux du genre frise, avec les projets des lunettes, sont également intéressants à un autre point de vue, c'est que, entre les champs des lunettes et aux deux extrémités des ban­des, ils présentent - séparés du fond gris par une ligne foncée d'environ 1 cm de large qui fait encadrement, (tout comme pour les tableaux semi-circulaires), des champs triangulaires, respectivement carrés, qui por­tent sur un fond d'or une riche décoration de grotes­ques, représentation d'hommes et de femmes nus, de sphynx, avec certaines figures debout, d'autres dans des attitudes agenouillées et accroupies. Toujours en ce qui concerne Makart, il s'agit du projet élaboré par lui pour les tableaux de la zone des arcades, au dessous de la grande corniche, des quarante petits tableaux qu'il aurait fallu exécuter directement sur le mur, et pour lesquels on trouva une solution tout-à-fait diffé­rente après sa mort. Il en sera question plus loin. Em même temps que Makart, Canon s'était mis à l'ouvrage au Naturhistorisches Museum, les comptes rendus relatifs à la séance du Hofbaukomitee apportent de la lumière sur le règlement des honoraires prévus pour les tableaux des lunettes, et qui eut lieu en 1883 et 1884. Cependant l'artiste travaillait laborieusement au grand tableau de plafond en développant les nombreuses études s'y rapportant. A la fin d'octobre 1884, c'est-à­dire peu de temps après la mort de Makart, Hasenauer organisa, à l'intention de la presse, une visite dans chacun des deux édifices. Il est évident que, vu le degré d'avan­cement des travaux, l'escalier du Naturhistorisches Mu­seum, avec son colossal tableau qui devait en décorer le plafond : « Le cycle de la Vie » ou «Le Développement et le Déclin de la Culture Humaine selon l'évolution des sciences naturelles », œuvre due à Canon, produisit, selon le reportage de la « Neue Freie Presse » du 28 octobre, un puissant effet sur les visiteurs (Fig. 35 a, b). Le peintre, qui était justement présent, leur donna quelques explica­tions ayant trait à la composition du tableau du plafond, dont le carton venait dêtre reporté sur l'immense toile : il travaillait dans l'une des plus grandes salles du musée. Le tableau fut exécuté pendant les quatre, cinq mois d'hiver. Jusqu'au 30 mars suivant, le peintre toucha les 30 mille gulden qui avaient été convenus pour le tableau qui, à l'époque, fut exposé au « Künstlerhaus ». Dans le protocole de l'accord déjà mentionné plus haut, il est noté qu'à la séance du 23 octobre 1884 du Hofbau­komitee, il fut décidé que les tableaux terminés de Makart seraient mis en sûreté, et «qu'en ce qui concerne les travaux non achevés » destinés à la décoration picturale des musées — il s'agissait surtout du tableau de plafond du Kunsthistorisches Museum — il fallait s'adresser à quelqu'un de nouveau, capable de mener à bien cette tâche. Cela demanda plus de six mois pour que le Hof­baukomitee décidât, à sa 170 e séance, le 29 mai 1885, de confier l'exécution du tableau de plafond du Kunst­historisches Museum au peintre Canon. 1 7 Lui au moins

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