A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

RELATIONS ARTISTIQUES HUNGARO ESPAGNOLES AU XIX e ET AU XX e SIECLE* En conséquence de la situation géographique et historique de la Hongrie l'art hongrois était, au début du XIX e siècle, en relation surtout avec l'art italien et l'art autri­chien; dans la seconde moitié du siècle des liens très étroits l'attachaient à l'art allemand par l'intermédiaire des académies de Munich et de Düsseldorf ; puis, à la fin du siècle, il a subi l'influence de l'art français. Pour­tant, bien qu'ils soient peu nombreux, il existe des faits qu'il n'est pas permis d'ignorer et qui prouvent l'influence indirecte ou directe de l'art espagnol sur l'art hongrois. Après la domination turque qui a duré 150 ans au XVI e et au XVII e siècle et les luttes incessantes des Hon­grois contre les Habsbourg pendant le XVIII e et le XIX e siècle pour reconquérir leur indépendance nationale, l'art hongrois eut sa renaissance et connut une époque d'épanouissement au siècle dernier. Vers le milieu de ce siècle, nos peintres ont été les premiers à se faire connaî­tre et reconnaître dans les grands centres artistiques européens : Vienne, Rome, Munich, Paris. Puis, dans la seconde moitié de ce siècle, par suite des grandes constructions entreprises à Budapest, nos architectes eux aussi se sont révélés comme maîtres de cet art. Ils s'étaient formés aux grandes écoles italiennes, autri­chiennes, allemandes et dans leurs œuvres ils restaient fidèles, en général, aux formes et éléments employés dans l'architecture classique, gréco-romaine et dans celle de la Renaissance. Pourtant, un fait important, intéressant attire notre attention: c'est l'emploi d'élé­ments et de motifs hispano-mauresques dans l'architec­ture hongroise de style éclectique et romantique. Cette attraction de l'exotisme très sensible à cette époque en Hongrie s'est surtout manifestée dans l'art de l'architecte Ödön Lechner. Sa création la plus originale, œuvre riche en éléments très personnels, très caractéristiques, c'est le palais du Musée des Arts Décoratifs de Budapest- Cet édifice présente des formes et des motifs ornementaux chers à l'art populaire hongrois, mais ces éléments y apparaissent liés à des formes architecturales de style oriental, en particulier hispano-mauresque, le tout fai­sant partie d'une construction toute moderne qui se dis­tingue par une disposition pittoresque de l'espace confor­mément aux aspirations de l'architecture moderne. Le palais qui abrite le musée des Arts décoratifs a été achevé en 1896, année où la Hongrie fêtait le millénaire de son *Communication au XXIII e Congrès des historiens d'art à Grenade en 1973 existence. Il ne serait pas sans intérêt de comparer l'art d'Ödön Lechner avec celui d'Antoni Gaudi. Ces deux architectes emploient volontiers dans leurs constructions des éléments ornementaux qu'ils empruntent à l'art po­pulaire de leur pays respectif. Les surfaces des bâtiments ont chez tous les deux le même caractère pittoresque, enjoué. Ils sont proches l'un de l'autre par l'âge aussi ; Antoni Gaudi a vécu de 1852 à 1926 ; Ödön Lechner de 1845 à 1914. On est amené à se demander si Lechner avait ou non connu l'œuvre de Gaudi. Notons encore comme un fait intéressant la vague romantique du cou­rant artistique connu en Europe centrale sous le nom de Sécession (Art Nouveau), qui s'est manifestée par la brus­que apparition de motifs hispano-mauresques dans les constructions de Facteur Cheval, architecte français. 114. Mihály Kovács: Autoportrait au chapeau à la Kossuth, 1980 Kovács Mihály: önarckép (Kossut-kalapos önarckép), 1980

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