Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

représentant. Aucune trace des touches locales lourdes : elles sont remplacées par des valeurs riches ; aucune trace du modelé ; cependant l'effort de respecter le plan se manifeste vigoureusement. En conséquence, il apparaît aussitôt un certain caractère décoratif. Les contours effacés des formes largement traitées, le calme monumental se dégageant de l'œuvre, la simplicité de la manière de traiter ce sujet austère, l'absence de tout effort de lui prêter un caractère héroïque ou de l'idéaliser, tout témoigne d'une conception de la nature et de la vie, conception qui tend à exprimer la nature en la transformant selon les principes de la séces­sion ou dans le goût du symbolisme. Il faut voir en cela la manifestation de l'intérêt qu'Egry avait porté à l'art de Pu vis de Chavannes. Egry visait au monumental. Il envisageait d'exprimer par une œuvre de grande dimension sa solidarité avec ses compagnons prolétaires. Pour y arriver, la technique des formes soigneusement travaillées que l'on acquiert au cours d'études académiques, le coloris traditionnel dominé par les bruns ne lui ont pas paru suffisants comme à Adolf Fényes et au jeune Károly Kernstok dans leurs tableaux anecdotiques remarquables pourtant par la maîtrise de leurs auteurs. Il ne recherchait non plus les gestes roman­tiques, néobaroques, ni la redondance littéraire comme la plupart de ses contemporains exposant à la Galerie d'Art. Au contraire. Subjugué par l'harmonie résultant, sur les grandes compositions de Puvis de Chavannes, des tons homogènes et modérés, des courbes molles des contours et des surfaces calmes et uniformes, lui aussi voulait que ses formes éveillassent des sentiments sincères et irrésisti­bles emportant la conviction des spectateurs et qu'elles eussent une signification symbolique sans être soumises à aucun canon et sans sortir de leur immobilité lourde de sens. Comme nous l'avons déjà noté, Egry avait chargé prudemment ses impressions naturelles bien comprises d'un sens symbolique sans renoncer pour cela à souligner l'actua­lité de la pensée exprimée. Les affinités de son art avec celui de Millet sur lesquelles les critiques d'art ont insisté plus d'une fois en parlant de ses œuvres de jeunesse en particulier, s'expliquent plutôt par une communauté de sentiments. La retenue dans la traduction de la psychologie des personnages, la méfiance à l'égard des gestes exagérés (elle sera carac­téristique de la représentation de personnes au retour du travail) apparentent réellement notre Egry à Millet. Leur parenté dans la manière est moins importante ; l'étude des effets de l'atmosphère en particulier manque aux tableaux d'Egry. Le grand mérite de la composition Devant Vasile réside dans la traduction d'une situation sociale donnée dans un langage progressif, au moins considéré comme tel à l'époque. Au printemps 1907, dans les comptes rendus parus dans les journaux à propos de l'exposition de la Galerie d'Art, 54. József Egry (1883-1951) : Canot sur la rivière, 1903 Egry József (1883—1951) : Folyó csónakkal, 1903

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