Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
3. József Frigyes Wagner (fin du XVIII'' s.— debut du XIX e s.) — Samuel Czetter (1765—1819): Daniel Tyerstanszky Wagner József Frigyes (XVIII. sz. vége— XIX. sz. eleje)— Czetter Sámuel (1765—1819) : Tyerstanszky Dániel méable aux idées politiques qu'elle jugeait pernicieuses pour les sujets de sa Majesté. La politique tsariste considérait alors l'Italie comme un rempart contre les idées progressistes de la bourgeoisie, tandis que les artistes russes, supportant mal l'atmosphère de Saint-Pétersbourg et la tyrannie de l'Académie, y cherchaient et trouvaient un refuge. Après le soulèvement des décabristes et peu avant son deuxième départ, cette fois définitif, pour l'Italie, Kiprenski prévient par lettre un ami contre les études académiques. Les membres les plus importants de la colonie russe à Rome étaient les artistes suivants : Pnin, Sternberg, Silvestre, Tchedrine, Lebediev, puis, pendant vingt ans, Alexandre Ivanov et, pour un séjour moins long, Brioullov. Les artistes étrangers qui vivaient alors à Rome étaient liés par l'amitié. Nous connaissons les relations des artistes russes et hongrois avec les membres de la colonie allemande, mais nous disposons de peu de renseignements concernant leurs rapports réciproques ; nous sommes convaincus que de tels rapports ont existé. Un passage du journal de Mihály Kovács" en apporte le témoignage puisque nous y lisons que l'auteur avait fait la connaissance d'artistes russes. L'emploi d'un très grand nombre d'artistes étrangers était commun encore aux deux pays dans la première moitié du XIX e siècle. En Hongrie il était particulièrement important dans le premier tiers du siècle. On avait l'illusion que les maîtres autrichiens appelés en Hongrie pour y exécuter des commandes pendant leur séjour plus ou moins long, étaient à même de satisfaire à eux seuls aux besoins du pays. C'est seulement dans les années 1830, après le départ d'A. Einsle, artiste autrichien, qu'on a reconnu l'importance de l'installation à Pest de Barabás, peintre hongrois. Einsle s'était enrichi en Hongrie et avait fait une ample moisson de lauriers. Pourtant, il faut noter que le grand mérite de former la jeune génération des artistes hongrois revenait, encore dans les années 1840, à un peintre italien, à Marastoni. A la même époque, l'art russe pouvait déjà se passer du service des maîtres étrangers. Seule la demande de plus en plus importante dans des genres divers avait permis à des artistes étrangers assez moyens de réussir facilement en Russie. « ...La plupart des peintres établis en Russie n'avaient pas réussi dans leur patrie, le sort ne les y avait pas favorisés et ils essayaient de consolider en Russie leur situation. » 8 Ils avaient tout espoir d'y parvenir car une ancienne habitude voulait que les artistes étrangers fussent mieux rétribués que les peintres russes, « même si leur art était inférieur à l'art de ceux-ci. » Les horizons plus larges qu'offrait la Russie et les côtés négatifs de la vie artistique en Hongrie avaient décidé, dès les premières années du XIX e siècle, un assez grand nombre d'artistes hongrois à chercher à gagner la capitale tsariste. Nos historiens de l'art ont assez négligé ce fait. Parmi les motifs qui les avaient poussés à partir, ce n'est pas la possibilité de continuer leurs études (Académie, Ermitage) qu'il faut mentionner en premier lieu, mais l'espoir d'avoir des revenus honnêtes. Ainsi, János Rombauer rentré à Eperjes après avoir vécu dix-huit ans en Russie, travailla beaucoup moins dans son pays ; le souvenir de l'activité de Sándor Kozina en Russie se réduit à l'affirmation « qu'après quatre ans d'absence il est rentré avec 100.000 francs dans la poche. » « C'est à toi seul que je dois avoir trouvé du travail en Hongrie. Si tu n'étais pas, j'aurais dû aller vivre et gagner mon pain en Russie où l'artiste jouit de l'estime du public et l'art est honoré, tandis que chez nous tout le monde lui est indifférent et seuls les barbouilleurs réussissent. » !) H