Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
situation particulière de la Hongrie médiévale il résultait que lors de la construction d'un ensemble grandiose les influences diverses se manifestaient simultanément en raison de la complexité insolite d'une telle réalisation. D'autres fois, les diverses branches de l'art existant et se développant côte à côte suivaient des orientations différentes : les tailleurs de pierre travaillaient selon la technique et dans le style des écoles italiennes ; les orfèvres utilisaient des motifs orientaux ; les brodeurs de textiles ornements de la messe s'inspiraient de modèles allemands ou flamands. Après la fin de l'invasion des Tartares qui n'avait duré qu'un an, la reconstruction, la reconquête du pays s'est déjà effectuée sous le signe de la victoire du style gothique. Ainsi, les constructions commencées en style roman ont été terminées avec les procédés nouveaux, ceux de l'architecture gothique. Dans l'édification d'églises et de bâtiments à destination religieuse ou profane, on a eu recours à des techniques statiques plus avancées. Les guerres de succession au trône avaient décimé la maison Árpád. Après l'extinction de cette dynastie, les Anjou se sont emparés du trône de Hongrie. Sous leur règne, qui a duré trois quarts de siècle, le pays est devenu puissant et économiquement fort ; aussi la civilisation s'y est-elle développée rapidement. Dans toutes les branches de l'art l'activité des artistes s'est accrue et c'est alors que l'orfèvrerie hongroise qui avait joui, déjà au Moyen Age, d'une réputation universelle, a pris un nouvel essor prodigieux. La Hongrie possédait à cette époque de très importants gisements de métaux nobles ; une partie considérable des réserves d'or et d'argent se trouvait dans ce pays. Une ordonnance royale interdisait l'exportation du métal à l'état brut, ce qui eut pour résultat que les orfèvres trouvaient facilement du travail. La possibilité de travail était si grande que des artisans habiles dans leur métier étaient venus de l'étranger et s'établissant en Hongrie ils y ont répandu la technique la plus développée de l'orfèvrerie, le travail en filigrane que les maîtres hongrois ont encore perfectionné. Après le triomphe du style gothique, la peinture murale de caractère cultique avait dû céder sa place à l'art du triptyque. Des monuments assez riches et variés ont survécu aux destructions des temps durs ; aussi, la postérité peut-elle se faire une idée assez juste de la qualité de la production aux XIV e —XVI e siècles de la sculpture en bois et de la peinture sur bois. Ce sont ces deux arts peut-être qui sont représentés aux expositions de Moscou et de Leningrad par des œuvres les plus attachantes. Parmi elles, notons la Vierge de Szlatvin (Slatvin) et la Vierge de Toporc (Toporec), deux belles sculptures peintes, deux exemples touchants de la représentation précoce de la maternité, la première se distinguant par la délicatesse de son modelé, l'autre par son caractère plus réaliste, plus rustique. La sainte Dorothée de Barka représente le style gothique du début du XV e siècle, style raffiné, mollement harmonieux qui sait unir à la stylisation l'expression de sentiments profonds. La silhouette de la figure rend bien la svelte 25. « Chefs- cl'œuvre de mille ans d'art hongrois ». Exposition, Leningrad, Ermitage „A magyar művészet ezer évének kincsei" c. kiállítás, Leningrád, Erniitázs