Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
regret, nous ne connaissons ni l'eau-forte ni l'original du portrait en pastel. De même, seul un document écrit permet d'affirmer qu'un portraitiste hongrois remarquable, Sándor Kozina (1801-1873) avait travaillé lui aussi en Russie. Son œuvre comprend, outre des toiles à l'huile, des portraits et des vues en aquarelle. Après avoir parcouru l'Italie, il est arrivé en 1841 à Odessa. Il a travaillé aussi à Saint-Pétersbourg où il a été présenté au tsar qui, selon la tradition de la famille, lui aurait fait cadeau d'un calice, un véritable chef-d'œuvre 17 . Après quatre années de séjours en Russie, il est rentré en Hongrie avec une somme importante, comme l'écrit Bertalan Szemére dans son journal. Ce fait permet de supposer que son talent ait été reconnu et que lui n'ait pas manqué de commandes. Cela ne serait pas étonnant, puisque ses portraits délicats lui ont valu un beau succès en 1851 à l'exposition universelle organisée à Londres (Planche I et Fig. 4). Un autre artiste qui a beaucoup voyage et aurait visité la Russie aussi, c'est Miklós Szerelmey (Liebe) (1803-1875). « Il a longtemps séjourné à Londres, actuel5. Ágoston Schöfft (1809—1888) : Autoportrait Schöfft Ágoston (1809—1888) : Önarckép lement il se trouve à Prague d'où il partira pour SaintPétersbourg où il est invité » — écrit en 1837, en parlant de lui, une revue importante de Pest 18 . C'est également en voyageant un peu partout dans le monde qu'Ágoston Schöfft (Schœfft) (1809-1888) est arrivé en 1837 à Odessa. Plus tard, il a œuvré au Proche-Orient, puis, à la fin de sa vie, il s'est établi à Venise. Ses paysages et portraits d'un caractère romantique sont les œuvres d'un artiste remarquable, perdu — hélas — pour la Hongrie (Fig. 5). Un portraitiste et miniaturiste hongrois, Ágoston Medvey (1814-1870), ayant des dons assez moyens, avait œuvré lui aussi à Odessa puis à la fin de sa vie à Harkov. Des portraits peints sur ivoire constituent la meilleure partie de son œuvre. Plusieurs en sont dans la collection de la Galerie Nationale Hongroise (Fig. 6). Parmi nos naturernortistes c'est Béla Schäffer (1815-1871 ) qui s'est rendu à la capitale tsariste. Il y est allé chercher et a trouvé du travail après avoir œuvré à Pest, Vienne et Düsseldorf. Nous disposons du plus grand nombre de renseignements sur le séjour en Russie de Lipót (Leopold) Kerpel (18181880). C'est lui-même qui raconte, dans ses lettres 19 , son départ, probablement en 1849, ses expériences à SaintPétersbourg, parlant de la vie culturelle et théâtrale de la capitale et des manifestations de ses ballets qu'il appréciait avant tout. 11 a fait des vues de Saint-Pétersbourg, de NijniNovgorod et de Kiev et il les a envoyées à l'exposition de paysages de l'Académie Russe. De plus, il a sollicité le titre honorifique de peintre de l'Académie, aurait aimé y enseigner comme cela est prouvé par des documents conservés aux Archives de Leningrad. Il est regrettable que de toutes ses œuvres, la Galerie Nationale Hongroise ne possède qu'une seule, un paysage surchargé de détails, peint dans le style topographique à la mode du peintre russe Matveïev (Fig. 7). Les œuvres qu'il a dû exécuter en Russie sont perdues, mais elles ont été notées par S. N. Kondakov dans son Répertoire des artistes joint au Guide de VAcadémie tsariste des Beaux-Arts édité à l'occasion de son anniversaire. Exception faite des tableaux de Ronibauer, nous ne possédons pas en Hongrie d'œuvres peintes en Russie par des artistes hongrois. Seul Isidor Neugass (1780-1847), artiste allemand ayant œuvré en Hongrie puis en Russie avait exposé à Pest en 1842 deux portraits qui ont depuis disparu. Après cette étude des rapports de nos peintres avec la Russie, celle des relations d'artistes russes avec la Hongrie a donné des résultats assez décevants. Les artistes russes étaient venus dans notre pays pour y rester quelque temps uniquement dans le but d'exécuter une commande concrète. Au début du XIX e siècle, en compagnie de deux naturalistes russes, le peintre L. Mohn est venu en Hongrie