Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

journal d'Egry sera publié par ceux qui se sont chargés de sa publication, nous aurons des renseignements plus amples sur ce point aussi.) On aurait pu imaginer qu'Egry, élève de l'Ecole Supé­rieure des Beaux-Arts se mettrait à perfectionner et à polir sa technique de façon que par elle il se rapproche de la con­ception de ses maîtres, Szinyei et Ferenczy, si bien qu'il finirait par s'inspirer de leur exemple dans l'expression de ses pensées très humaines. Mais les œuvres qui nous sont parvenues de cette époque de sa vie prouvent le contraire. Vers 1908, ses figures prenaient un air grotesque (surtout dans les dessins) et trahissaient l'influence de Van Gogh et de Gauguin qui excellent dans la conception et la représenta­tion très personnelles de telles figures. Nous avons l'impres­sion qu'Egry voulait fuir consciemment les harmonies faciles à trouver avec ou sans l'aide de ses maîtres. Il se peut que l'expérience fut toujours tellement intime et son expression si vite trouvée que tout geste tendant à embel­lir paraissait au jeune peintre superflu et interdit. Nous insistons sur l'importance de l'abandon de ses études. Le fait qu'il a si vite quitté l'École s'explique en premier lieu par son caractère. II était incapable de s'ac­commoder, était très attaché à ses convictions, luttait pour la justice sociale et recherchait des moyens d'expression progressistes pour ses pensées. Cela dit, nous jugeons nécessaire de noter qu'il a dû déceler dans l'attitude de Károly Ferenczy des traits aristocratiques qu'il ne com­prenait pas. Enfin, disons qu'il lui était difficile aussi de partager les opinions politiques de son autre maître, Pál Szinyei. 29 Tout cela a dû amener la rupture. Après avoir quitté brusquement l'École, il a certaine­ment acquis des expériences bien décevantes cjui lui fai­saient comprendre ce que c'était pour un artiste de se faire reconnaître ou, tout simplement, de pourvoir à ses besoins sans l'appui des milieux officiels, sans l'aide de protecteurs influents. Il a connu de nouveau la misère la plus noire. Et, naturellement, la vie artistique allait son train ; de plus, elle n'avait jamais été aussi agitée qu'alors. Les artistes mis à l'écart ou désireux de s'assurer une plus grande liberté de création étaient obligés de s'organiser, de se doter d'institutions leur permettant de se manifester. Le groupe MIÉNK a été le premier fruit de ce mouvement. Egry ne participait pas aux expositions qu'il organisait, mais Márffy, Czigány et Gulácsy y envoyaient leurs œuvres. A la fin de 1909, s'est formé un nouveau groupe, celui des Huit avec Károly Kernstok à la tête. Dans le bouillonne­ment de la vie artistique hongroise, ce fut l'événement le plus important. Mais en dehors des Huit, il y avait encore de jeunes artistes assoiffés du nouveau. Ils se sont groupés autour d'une organisation appelée Maison de l'Art. Celle-ci a été précédée par la fondation d'une Société anonyme. Art Hongrois dont les promoteurs furent le prélat Péter Vay et Miklós Rózsa. Ce dernier a eu aussi une part importante dans la fondation de la Maison de l'Art. Voilà la liste des artistes invités par la Maison de l'Art à participer à sa première exposition : József Egry, Tibor Borornisza, Frigyes Borszéky, Béla Kádár, Antal Littkei, Ervin Plány, Margit M. Vészi peintres et deux sculpteurs : Zsigmond Kisfaludi Stróbl et le Finlandais Liipola Yrjö. Ce groupement était moins homogène que celui des Huit chez qui l'unité idéologique et artistique était très appa­rente. Par leurs manifestations communes ils représentaient dans l'art la tendance de la bourgeoisie radicale. Cette unité faisait défaut aux expositions de la Maison de l'Art. C'était un groupement fortuit divisé par les différences se faisant jour dans la conception de l'art, le don et même les origines des participants. Malgré cela, l'exposition a pu avoir lieu précédant de presque trois semaines celle des Huit au Salon Könyves Kálmán. Nous sommes tenté de penser qu'une certaine opposition d'intérêt devait exister entre les deux groupes. Mais c'est un problème sur lequel nous ne nous attardons pas pour le moment. Egry avait envoyé trente-cintj œuvres à l'exposition tant attendue. Ce nombre élevé montre qu'il était assez fécond. Son conflit avec ses maîtres, sa méfiance à l'égard d'eux pesaient sur sa v ; e sans pouvoir l'empêcher de tra­vailler. Parmi les œuvres envoyées peu étaient connues du public. Le catalogue de l'exposition indique un nombre assez élevé de compositions dont le thème était la vie ouvrière. Nous n'avons pas encore réussi à les découvrir, à les identifier. Pour se faire une idée de leur qualité, de la valeur qu'elles devaient représenter, nous sommes obligé de rappeler quelques-unes des critiques très nom­breuses publiées dans les journaux de l'époque. « La nouvelle association a commencé son activité par la découverte d'un artiste très doué. Nous parlons d'un jeune peintre, de József Egry qui a des dons exceptionnels auxquels s'ajoute une force primitive. Il n'y a que parmi les artistes étrangers quelques talents d'ailleurs peu nom­breux que l'on puisse lui comparer. C'est une tâche ingrate de prédire l'avenir. Nous devons pourtant affirmer ouverte­ment que son entrée en scène marque une date dans la vie artistique. . . et que peu de peintres hongrois auront un avenir si brillant que lui. » 30 « Celui qui suivait attentivement l'agitation de ces dernières années, s'attendait à voir la foule imposante des mécontents, des chercheurs, des jeunes se détacher de la Galerie d'Art et aussi du Salon National. Ceci est fait, l'exposition organisée par la Maison de l'Art en apporte le témoignage. Cette exposition présente huit artistes. Il faut mettre à la tête d'eux József Egry, artiste bien doué et ayant des connaissances solides. Parmi ses tableaux et dessins on rencontre peu qui ne soient d'une valeur abso­lue. Ses lignes sont vivantes, expressives et son langage n'est pas le langage banal des nouvelles. » 31 « Parmi les sept peintres c'est József Egry qui se classe le premier par l'ordre de la présentation et aussi par la robustesse de ses œuvres. C'est un plaisir très vif que de

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