Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

offert par les rues animées. Dans le coloris, le vert cru et ses auances, les vert gris dominent. Parfois apparaissent russi ies ocres et les carmins. Les formes sont robustes, nusticrues et les proportions doivent le peu d'harmonie qu'elles ont à cette rusticité même. La facture est très accusée et les touches sont autant de pattes de mouches sur une surface empâtée. Cette manière académique, gros­sière même dans la technique de la sécession domine aussi dans l'exécution du visage et des mains. Les yeux ne témoi­gnent pas de la tendance de l'artiste de leur donner une ex­pression humaine conventionnelle. La technique laisse à désirer, mais les intentions de l'artiste méritent certaine­ment d'être remarquées. Egry, né dans une famille de jour­naliers, a fait siennes, en tant que peintre, les tendances progressistes de l'art français et de l'art allemand. Pour­tant, ce ne fut pas une adaptation tendancieuse ni une imitation consciente des modèles, ce fut l'application de la leçon tirée des œuvres de maîtres hongrois ou étrangers aux circonstances particulières de sa vie. Nous n'insistons pas davantage sur les événements survenus dans cette deuxième année d'études académiques qui, d'ailleurs, pour Egry n'a duré que quelques mois. Pendant qu'il fréquentait les cours de l'École Supérieure des Beaux-Arts et exécutait les tableaux que nous ferons connaître plus tard, les événements dont nous venons de parler ont, tous, eu lieu. Nous ne pouvons pas affirmer sans risquer de nous tromper quels étaient les événements qui l'eussent impressionné le plus, mais ce qui est sûr c'est que tous entraient dans la formation de son milieu et que plus d'un était décisif pour la tournure que prenait alors sa vie. A cette époque, Egry avait un atelier, une allocation d'études, des protecteurs dont Károly Lyka et Béla Jánossy, cet excellent collectionneur d'œuvres d'art, ami d'István Réti, de János Thorma et de Károly Ferenczy et qui entre­tenait des relations cordiales avec Pál Szinyei Merse aussi. Tout cela s'est révélé vain. Egry s'est brouillé avec ses maîtres, a abandonné ses études et perdu sa bourse. « Aussi loin que possible de l'école, des apparences et de la rhéto­rique » — avons-nous lu dans une lettre citée plus haut. Nous ne savons pas exactement dans quelles circonstances ces différends ont éclaté ni si les souvenirs du peintre ont fidèlement conservé ce qui s'était passé. Pourtant, nous nous croyons obligé de rechercher les causes de cette rup­ture qui a ouvert dans l'existence difficile d'Egry une période plus difficile encore, pleine de souffrances et de pri­vations. En premier lieu, nous devons tenir compte de sa nature réservée, de son attachement inébranlable à son jugement, même au prix de risques sérieux. Il n'a jamais cherché, il ne connaissait peut-être pas les moyens employés par les malins et les égoïstes dans la vie pratique. Vers 1902, il avait déjà essayé d'entrer à l'École de dessin, mais il fut refusé. Il était obligé de chercher d'autres voies pour entrer en contact avec les beaux-arts. Il étudiait et copiait dans 59. József Egry (1883-1951) : Ouvrier, 1908 Egry József (1883—1951) : Munkás, 1908 la Galerie de Peinture du Musée National les œuvres des maîtres hongrois du XIX e siècle. Son échec essuyé à l'École de dessin avait éveillé en lui le sentiment d'être victime d'une injustice, mais il ne l'a pas rendu plus accomodant : il restait ce qu'il avait été avant, hostile à tout compro­mis. Il travaillait régulièrement et a réussi à prouver qu'à défaut même d'une formation académique, il était capable de créer des œuvres d'une certaine valeur. (Jusqu'à 1908, il a exposé 28 œuvres au Salon et à la Galerie d'Art.) Il ex­posait avec des jeunes que l'on commençait à connaître, avec Gulácsy, Márffy, Czigány. Pourtant ce n'était pas avec eux, mais avec des artistes moins connus qu'il entre­tenait des rapports suivis. Il a mentionné lui-même le nom de János Kortsek dont il a visité l'atelier et à qui il devait certainement quelques connaissances techniques. 28 Nous avons fait connaître ses deux lettres adressées à József Nágel. Celui-ci avait des moyens d'existence plus sûrs que lui et ambitionnait de se faire peintre. Dans les lettres qu'Egry lui a écrites, nous rencontrons le nom de Vilmos Nagy qui figurait à plusieurs expositions et dont certaines œuvres ont été reproduites dans les suppléments des jour­naux. Quelques traits de sa manière nous font penser à ce que nous avons vu dans les tableaux d'Egry. (Quand le

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