Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)

6. Károly Kisfaludy (1788-1830) : Mort du chef de tribu Lehel (Le cor de Lehel) Kisfaludy Károly (1788—1830): Lehel vezér halála (Lehel kürtje) corps et à l'âme ne connaissait pas le repos et voulait peindre et peignait réellement toutes les femmes dont il s'éprenait tour à tour sans pouvoir toutefois attrapper la ressemblance 12 . » Son ancien professeur de dessin à Győr, István Feltinger, en se souvenant de lui le voit ainsi : « . . .déjà dans sa jeu­nesse, il s'était mis à faire des portraits, mais il n'y réussissait jamais, non plus à l'âge mûr. Si, du premier coup, il n'attrappait pas la ressemblance, généralement il renonçait à continuer ; mais s'il lui arrivait de peindre une seconde fois le même modèle, le plus souvent il le manquait encore plus 13 . )) Quand, en 1963, la nouvelle d'une exposition rétrospec­tive des œuvres de Kisfaludy fut connue de public, une simple tabatière a été présentée aux organisateurs. Elle avait une histoire romanesque. Elle fut offerte en hommage à l'acteur József Tamássy par un de ses admirateurs comme œuvre de Kisfaludy, lorsque dans les années 1870 Tamássy se présenta, avec l'actrice Lujza Blaha, au public de la capitale impériale 14 . La miniature peinte à l'huile sur le couvercle de cette tabatière en fer-blanc représente, au pied d'un arbre géant, Vénus au repos et le petit Amour s'empressant autour de la déesse pour tirer une épine de son pied 15 . Cette œuvre agréable confirme la donnée biographique que l'on ren­contre dans l'histoire de la littérature hongroise et selon laquelle Kisfaludy devait gagner sa vie, dans ses années de misère, en décorant des boîtes et des tabatières. (Fig. 5.) Les premiers essais de Kisfaludy dans la composition qui méritent notre attention, ses dessins à l'encre de Chine et ses sépias exécutés à Vienne démontrent que le jeune peintre s'est honnêtement appliqué à suivre de près l'ensei­gnement qui se donnait alors à l'Académie des Beaux-Arts. Parmi les études académiques classicisantes si étrangères à sa nature, la plus ancienne que nous connaissions est un dessin à la plume, La mort du chef de tribu Lehel (Fig. 6.). Dans ce dessin, conservé aujourd'hui à la Galerie Nationale Hongroise, la manière, les contours nets et fermes, la représentation des muscles, tout trahit le respect du style issu des vieux principes de Füger encore en honneur à l'Académie dans les premières décennies du XIX e siècle. Il dénote encore des études classiques, notamment l'étude des bas-reliefs de la colonne Trajane, ainsi qu'une tendance à imiter les motifs du procédé antique d'enchaîner les

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