Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)

LA GÉNÉALOGIE DE LA BERGERETTE D'ISTVÁN FERENCZY En étudiant les antécédents, les sources et les analogies de la Bergerette dTstván Ferenczy (Fig. 45.) les chercheurs ont mis en relief avant tout des corrélations avec la sculpture classicisante et avec la plastique antique. Mais dans la sculpture antique, l'œuvre qui présente la première cette composition de la femme accroupie, et qui servira de modèle par excellence à l'art européen dès le 16

e siècle, c'est 1' « Aphrodite accroupie »* de Doidalsas (Fig. 44.) du 3

e siècle avant notre ère. Son original en bronze est perdu, mais plusieurs douzaines de copies nous en sont restées, et pourtant son rapport avec la Bergerette a échappé jusqu'à nos jours à l'attention des chercheurs. Cependant, en comparant les deux compositions, on reconnaît clairement que la Bergerette dTstván Ferenczy se range également à la série des œuvres très caractéristiques de l'art européen qui — crée même aux 19

e et 20

e siècles — peuvent être ramenées à cette préfiguration, à travers les toiles de Raphaël, de Rubens et par les estampes gravées d'après leurs tableaux, soit par le truchement des reproductions graphiques de la statue, soit par l'étude de la statue antique elle-même. De même, jusqu'ici on n'a pas suffisemment éclairés le rôle important qu'ont joué les estampes dans l'épanouissement de l'art de Ferenczy et particulièrement dans la composition de la Bergerette, bien que l'artiste lui-même y attire l'attention dans sa lettre

2 datée de 1818 — la dernière qu'il écrivît de Vienne : « . . .à Vienne, dans la bibliothèque j'ai fait la connaissance de presque tous les artistes d'Italie

3 parce que les plus remarquables estampes sont gravées d'après les œuvres de Titien, Raphaël, Anton Allegri, dit le Corrôge, de Guide, Rubens, Michel-Ange, Jules Romain, etc. Ces œuvres m'ont excité pour que moimême je me mette en route, ce que peu de gens approuveront, mais je veux pourtant faire l'essai, du moins je verrai d'autres nations, d'autres coutumes. » Donc c'est lui-même qui indique l'importance des estampes, en révélant que c'était sous l'effet des estampes étudiées qu'il décida son voyage d'Italie. Ferenczy appartenait à ces artistes du début du 19

e siècle dont l'Italie était l'éducatrice, car ayant connu les exemples italiens, ils devenaient conscients de leur vocation du point de vue de leurs propres pays. C'est en s'adonnant à l'étude des statues antiques en marbre des musées de Rome, que Ferenczy perfectionna son érudition, mais déjà précédemment, au cours de ses travaux viennois, il a analysé avec soin les motifs caractéristiques des estampes. En ragardant les estampes faites sous l'influence des maîtres qu'il a mentionnés, et qui l'ont si profondément impressionné, nous retrouvons sur ces feuilles exécutées d'après Raphaël, Rubens etc. les motifs à partir desquels la composition de la Bergerette a pris forme. Parmi les estampes « gravées d'après les œuvres de Raphaël », c'est dans le « Jugement de Paris » de Marcantonio Raimondi (B. 245.) (Fig. 46.)

4 que la composition assise-accoudée44. Doidalsas (Milieu du III

e siècle av. J.-O.) : L'Aphrodite accroupie Doidalsas (i. e. III. sz. közepe): Guggoló Aphrodite 3D