Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)
28. Károly Kisfaludy (1788-1830) : Orage nocturne Kisfaludy Károly (1788—1830): Éjjeli szélvész de peintures. Ces tableaux révèlent l'influence de l'école de peinture allemande distincte de l'école autrichienne contemporaine. On peut y ranger aussi deux tableaux à sujet anecdotique : la Cabane éclairé par la lumière d'un feu de fagots et La ronde de la sorcière. On peut les considérer comme des compilations faites d'éléments empruntés à des gravures et d'éléments personnels caractéristiques de la manière de composer de Kisfaludy. Jj'Orage nocturne (Fig. 28.) est le tableau le mieux connu de Kisfaludy. Une reproduction en couleurs l'a fait connaître assez tôt aux lecteurs de l'Histoire de la littérature hongroise de Zsolt Beöthy. Sur le côté gauche du tableau on reconnaît les ruines d'une imposante église gothique, les anciennes bases d'où partaient jadis les fûts élancés des colonnes et, sur un angle de l'édifice conservé intact, la statue d'un saint assis. Derrière les ruines se profilent des troncs d'arbre illuminés par la foudre, deux maisons, une colline, puis, plus loin, un village blotti entre une montagne et une colline. Sur le chemin, une famille est aux prises avec la tempête ; à droite, au premier plan, un arbre renversé par le vent et frappé à l'instant même de la foudre. Dans le coin droit, un torrent déverse dans notre direction, au-dessous d'une branche de l'arbre, ses eaux tumultueuses. Plus loin, sur la route, un petit charriot arrive dans sa course vers le village à la hauteur d'une croix de bois. Le ciel du tableau rappelle celui du Naufrage de Vernet, avec des nuages orageux gris sombres, aux contours rougeoyant sous l'effet de l'éclair et le paysage aussi y est illuminé par l'incendie provoqué par la foudre. Le village ne ressemble en rien à un village hongrois ; une telle croix de bois est inconnue chez nous ; les membres de la famille se traînant sur la route sont vêtus à l'allemande et le dôme de style ogival est plutôt une œuvre de l'architecture occidentale que celle de l'architecture hongroise. L'impression d'ensemble qui se dégage du tableau nous fait penser à l'influence de l'art allemand de la fin du XVIII e
