Korner Éva - Gellért Andor szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 5. szám (Budapest, 1965)

19. Gyula Derkovits (1894-1934): Autoportrait à la barbe. 1921. Derkovits Gyula (1894-1934): Szakállas önarckép. 1921. Entre 1923 et 1928, Derkovits vit à Vienne. Ce séjour a une très grande importance du point de vue de l'évolution de sa conception du monde. Les émigrés hongrois de Vienne discutaient vivement des problèmes artistiques. Une con­viction commune les caractérise: au début des années 1 920, ils considéraient rémigration comme un état transitoire, et espéraient non seulement l'avènement d'une nouvelle Ré­publique des Conseils, mais attendaient aussi la victoire de la révolution mondiale. Leurs débats portaient sur le but et les caractéristiques de l'art dans la société communiste future. Les périodiques d'art hongrois 9 paraissant à Vienne s'occupent des problèmes artistiques de l'Europe en­fiévrée. Pour Derkovits, c'est la position des communistes qui est décisive. Les artistes communistes émigrés à Vienne professent que leur art « doit être l'agitation, une agitation sans équivoque, pour la société communiste future ». Derkovits n'avait pris part directement à l'activité d'aucun groupe d'émigrés, mais l'étude de sa femme 10 nous apprend qu'il suivait de près les événements. Il connaissait aussi bien les affiches artistiques russes que la conscience professionnelle dont parlaient les journaux. Il ne fait pas que comprendre les idées, mais il les apprécie à leur juste valeur, et il les développe. Au cours de son évolution, la tâche entreprise, la lutte pour la société socialiste devient de plus en plus naturelle. L'autoportrait de 1925 11 montre justement le peintre qui a reconnu sa vocation et trouvé sa place dans la société. Le pinceau est son attribut, le seul outil qu'il puisse employer pour communiquer ses idées. Mentionnons que les peintres émigrés à Vienne voulaient éclaircir les problèmes de la peinture communiste d'abord en théorie, et qu'ils considéraient les œuvres uniquement comme les illustrations de leurs doctrines complexes. Cette attitude faisait de leurs efforts, de plusieurs points de vue, des expériences stériles. Un seul homme a puisé dans le sol de l'émigration hongroise de Vienne une nourriture spiri­tuelle qui lui donna assez de force pour toute sa vie et qui en fit la personnalité proéminente de la peinture de l'entre­deux-guerre, c'était Gyula Derkovits. Revenu de Vienne, il déclare comme une chose allant presque de soi dans une interwiew de 1927: 1- << Il faut lier l'art et l'enseignement. Comme peintre et homme moderne, j'éprouve le besoin de représenter intégralement les phéno­mènes de notre vie et de notre société. » Même dans les autoportraits faits après 1927, nous retrouvons cette assurance. Dès cette date, il se représente très souvent à l'œuvre, devant le chevalet, travaillant à une toile com­mencée. Le tableau Moi et ma femme (En és a feleségem) 20. Gyula Derkovits (1894-1934) : Autoportrait au chapeau. 1920. Derkovits Gyula (1894-1934) : Kalapos önarckép. 1920.

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