dr. D. Fehér Zsuzsa - N. Újvári Magda szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 4. szám (Budapest, 1963)

49. Gusztáv Morelli (1848—1909): Crépuscule. D'après un dessin de Géza Mészöly. Illustration d'un poème de Petőfi. 1879. 49. Morelli Gusztáv (1848—1909): Mészöly Géza rajza után: Alkony. 1879. des moules en creux des planches, ce qui permettait la fab­rication en nombre voulu de clichés en métal. Ils vendaient et échangeaient leurs clichés; ainsi les gravures les mieux venues pouvaient paraître dans différentes publications et dans plusieurs pays à la fois. Il serait impossible d'étudier l'un après l'autre tous les graveurs. Dans les ateliers, selon une pratique établie vers le milieu du siècle passé, le travail s'est différen­cié, ce qui revient à dire qu'une même planche fut exécutée par plusieurs graveurs, l'un faisant les figures, l'autre se chargeant du paysage ou de l'architecture, chacun selon ses moyens. Nous ne devons donc tenir compte que de ceux qui étaient les animateurs du travail commun, des graveurs ayant, avec des connaissances techniques ex­ceptionnelles, un sens de l'art aussi, et dont les oeuvres se distinguent dans un grand nombre de productions, par leurs qualités personnelles remarquables. Dans l'histoire de la gravure sur bois en Hongrie, c'est Gusztáv Morelli qui fait figure de personnalité marquante tant par ses oeuvres que par son rôle dans la formation des jeunes graveurs. En Hongrie, la gravure sur bois se répandit seulement au XIX e siècle, après l'échec de la lutte pour l'indépendance nationale en 1849. Les premiers graveurs que nous con­naissons de cette époque, ce sont Riedl et Mihalovics, auteurs de gravures assez simples publiées entre 1840 et 1850. 3 Jusqu'à 1865 environ, la plupart des gravures étaient exécutées à l'étranger. Dans le Vasárnapi Újság (Journal du Dimanche), hebdomadaire illustré de gravures sur bois, paraissant à partir de 1854, nous ne trouvons que rarement et qu'après 1855, des oeuvres de quelque graveur hongrois. Parmi les graveurs travaillant pour ce journal, plusieurs avaient déjà des ateliers: Lajos Huszka de 1860 à 1863, Zsigmond Pollák à partir de 1864, Károly Rusz de 1864 à 1873. Les planches y exécutées n'avaient pas, ne pou­vaient pas avoir un niveau élevé, mais nous considérons leurs auteurs à juste titre comme les précurseurs de cet art en Hongrie qui étaient à même de transmettre aux jeunes certaines connaissances techniques. Gusztáv Morelli a fait, lui aussi, son apprentissage chez eux. D'abord chez Huszka, puis dès 1864, chez Károly Rusz. 4 C'est dans l'atelier de ce dernier qu'il a exécuté ses premières oeuvres signées de son nom, comme par exemple les gravures publiées en 1867 et en 1868 par le Vasárnapi Újság. Ce sont des gravures faites d'après les dessins de Keleti et de Greguss, dans la manière de la ligne noire, ne dépassant en rien le niveau moyen des oeuvres sorties de l'atelier Rusz. Pourtant, Morelli jouait déjà en 1867 un rôle important dans l'illus­tration de VAlbum du Honvéd, rédigé par Viktor Szokoly, 5 Les hors-texte grandeur page, faits sous sa direction et dont deux portent son nom à côté de celui de l'atelier, témoignent déjà de ses solides connaissances du métier. La Sentinelle, gravée d'après un dessin du jeune Pál Szinyei Merse (Fig. 47), est une oeuvre remarquable. Le paysage au premier plan, exécuté selon le procédé de la ligne noire, montre que Morelli possédait à un très haut degré, cette technique; le fond au dessin ombré, dans la manière de la ligne blanche, fait témoignage de l'intérêt qu'il portait déjà au nouveau procédé. C'est une des plus belles gravures hongroises par la beauté du dessin aussi bien que par l'excellente technique du graveur, exemptes de tout maniérisme. Morelli signa dans le même album, deux gravures: un hors-texte Après la bataille, fait d'après le dessin de Sándor Wagner et une estampe gravée d'après une illustration de János Jankó, faite pour un poème. Deux gravures reproduisant respectivement un dessin de Mihály Munkácsy et de Gyula Benczúr, portent le nom de József Valla. L'histoire des beaux-arts mentionne encore les noms d'Emil Buccarich, de József Liebelt, de Pál Pusztai, de Vilmos Smolka et d'Adolf Ranich parmi les graveurs qui ont pris part à l'exécution des illustrations ornant cette

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