dr. D. Fehér Zsuzsa - N. Újvári Magda szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 4. szám (Budapest, 1963)
de l'enthousiasme qui adoucissait la misère du vagabondage, leur faisait oublier les humiliations. Us étaient les apôtres non seulement de l'art dramatique, mais aussi ceux de la patrie. La conscience de leur mission avait trempé leur caractère et les avait mis en mesure de supporter toute souffrances.» 4 A partir de 1821, l'ancien clerc jouait à Nagyvárad, à Debrecen, à Kolozsvár puis à Miskolc et s'appelait désormais Telepy. Pour attirer le public dans la salle, il écrivait lui-même des comédies amusantes, il dessinait des costumes, jouait des rôles comiques, peignait des décors. Szigligeti a noté qu'il avait fait, pendant les trois mois et demi de leur séjour à Székesfehérvár, les décors en papier de sept pièces à grand spectacle et que lui, Szigligeti et ses camarades, jeunes acteurs de la troupe, avaient toutes les peines du monde à les coller. 5 Dans ses loisirs, Telepy s'adonnait volontiers à la peinture. Il faisait le plus souvent des paysages de grand format représentant des roches, des forêts. Quelques-uns en sont restés; 6 la Galerie Nationale Hongroise possède un petit paysage représentant la campagne près de Diósgyőr et exécuté dans le style romantique des tableaux du poète Károly Kisfaludy. 7 (Fig. 33) Nous devons à Károly Lyka le renseignement, selon lequel Telepy aurait reproduit sur la toile le château de Szeged aussi. 8 Le journal Regélő (Conteur) offrit à ses lecteurs en 1836 un dessin de Telepy. gravé par István Mayer et représentant le château de Szeged vu du côté du Banat. 9 En somme, György Telepy peut être rangé parmi ces précurseurs des paysagistes hongrois qui, malgré l'insuffisance de leurs connaissances du métier, se sont efforcés avec un zèle digne de toute estime de reproduire sur la toile les paysages de leur pays. Les qualités artistiques des oeuvres de Telepy ne dépassent pas celles d'un simple peintre de décors. Pourtant il s'est aventuré dans le portrait aussi. A ce que nous savons, il a fait celui do l'actrice madame Déry, née Róza Széppataki. 10 Le jeune Károly passa donc son enfance dans un milieu d'hommes de théâtre et d'artistes. Il a joué même, tout comme sa soeur Amalie, des rôles d'enfant. Le contrat que György Telepy avait signé le 30 janvier 1842, contenait une clause se rapportant aussi à ses enfants: «Tertio. Je, soussigné m'oblige à accepter, à apprendre avec application et à jouer dans la mesure de mes moyens et avec la plus grande fidélité tous les rôles que la direction de la troupe ou son représentant voudront bien me distribuer; mes enfants s'engagent avec moi à jouer et à danser.» 11 Selon les renseignements dont nous disposons, Károly, âgé de sept ans, a joué dans une pièce de son père, dans Borsszem Jankó et sa soeur Mali, âgée alors de cinq ans, a mérité les éloges du journal Honművész (Artiste hongrois) pour un rôle qu'elle avait tenu. 12 Après avoir passé 36 ans au théâtre, György Telepy renonça à la scène. 13 Il accepta un poste de secrétaire de mairie, puis il vint s'établir à Pest clans la maison de son fils où il vécut jusqu'à sa mort-, survenue en 1885. Son fils, Károly fit ses études à Pest où ses parents avaient établi leur demeure après l'ouverture du Théâtre National dont le père était sociétaire. L'existence de la famille à cette époque est bien décribe par une lettre de Zsigmond Papp de Törökfhlva. 14 Károly fit ses études, comme nou3 venons de le dire, à Pest, dans le lycée des Frère.; Pieux. Nous avons retrouvé la trace de son passage à cette coals dans l'Annuaire du Lycée de 1844. Károly venait alors de terminer la classe IV dite classe de grammaire avec la mention très honorable. 15 Le choix d'une carrière dev i'; donner beaucoup de soucis aux parents bien que Ká oly eût déjà arrêté son choix et s'y fût tenu avec fermeté: il voulait se faire peintre à tout prix. Son père finit par céder et l'envoya chez le peintre à la mode de l'époque, chez le portraitiste Miklós Barabás. Ce fait est confirma par plusieurs documents, en premier lieu par l'autobiographie de Károly Telepy, écrite à la troisième personne 10 où nous lisons: «Il est devenu l'élève de Miklós Barabás qui ayant découvert de bonnes dispositions dans le jeune homme, l'avait admis chez lui. Ainsi il a fait ses études sous sa direction de novembre! 1845 jusqu'en 1848 avec Mór Than. . .» Miklós Barabás était ami intime du père de Károly qu'il avait aidé, tout jeune, dans la peinture de ses décors à Nagyszeben en 1825. 19a Les parents de Károly avaient bien d'autres projets pou • leur fils comme nous l'apprenons par une lettre de ce dernier, adressée en novembre 1846 à son ami A. Vidéky, séminariste à Vác: «Mon cher ami, écoute donc, je te parle de la huitième ou de la neuvième merveille du monde: je me fais prêtre ou, pour mieux dire, mon parrain et ma mère voudraient que je le sois et cela car je pourrais trouver un puissant protecteur en la personne du frère de la propriétaire de la maison, Majtényi, évêque d'Esztergom. On m'a fait voir tout ce qu'il y a de mauvais dans l'existence temporelle et tout ce qu'il y a de beau dans la carrière ecclésiastique. . . mais je ne serai jamci->, jamais prêtre. . . que ta prédiction s'accomplisse plutôt. . . Toi, évêque, moi, artiste célèbre. . . et je pourrais bien êire quelqu'un puisque c'est le premier peintre du pays qui me donne des leçons. . . » 17 Barabás ne parle pas cle lui dans son autobiographie, mais Károly note dans son Journal le 18 juin 1849, à son retour à Pest: «Je suis allé voir mon professeur. Il venait d'avoir un fils dont Görgey est devenu le parrain. Chez mon maître j'ai vu beaucoup de tableaux remarquables, notamment les portraits au crayon de tous nos généraux. » 18 Les rapports du professeur avec son élève étaient des plus intimes. Nous pouvons nous en rendre compte par une lithographie de Barabás, un autoportrait de l'artiste