dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)
82. Gyula Benczúr (1844—1920): Mathias reçoit les légats du pape. Esquisse. Benczúr Gyula (1844 -1920): Mátyás fogadja a pápa követeit. Vázlat. il choisit toujours des sujets solennels, des victoires. Tandis que Munkácsy était attiré par le côté tragique de la vie, par les passions tumultueuses de l'homme, Benczúr, lui, préférait la joie de vivre. Cette joie de vivre à laquelle s'ajoute, sur ses toiles, un noble pathétique, il la doit avant tout à sa nature 19 . Tous les huit tableaux de cette série sur le roi Mathias sont imprégnés de joie, annoncent la victoire et cette joie, cette victoire s'élèvent en crescendo dans le tableau « Mathias le victorieux ». Mathias victorieux fait son entrée à Bude. En vrai prince de la Renaissance qu'il était, il avait du plaisir à faire revivre les coutumes antiques. Il se plaisait à montrer, par des signes extérieurs, le caractère romain de son esprit. Dans l'art de l'époque il est représenté comme un empereur couronné de lauriers. Sur de nombreuses miniatures, il apparaît comme un t riomphatcur. C'est lui qui remit à l'honneur en Europe les entrées triomphales pour célébrer la victoire l'emportée sur l'ennemi. Dans ces occasions, les cérémonies furent réglées d'après le modèle romain. Le tableau «Mathias le victorieux» demande, par son thème même, une com posit ion plus mouvementée, plus tendue que celle du tableau précédent. Le cortège, se dirigeant diagonalement de gauche à droite, est précédé par des hérauts à cheval, suivis de pages et du roi sur un cheval blanc, au centre de la composition. Derrière lui, sa suite également à cheval. Des prisonniers turcs ferment la marche triomphale. Au fond se dessinent vaguement les contours estompés d'un ties bastions de la forteresse. Dans le coin gauche de la toile des hommes levant les bras et le groupe» de femmes en robes d'apparat avec des fleurs dans les bras représentent le peuple enivré d'une joie délirante». Tandis que sur la toile précédente l'attente tendue» impose le silence à la cour rassemblée dans la salle du trône, sur la deuxième toile on croit entendre les cris de joie faisant trembler l'air. Les hérauts sonnent de la trompette à gorges déployées, la suite du roi et le peuple dans la rue acclament avec un e'oeur fier, le grand souverain. Seul le roi est silc»ncieux. Fier, majestueux, vêtu de fer, il monte» un superbe cheval. Le manteau royal lui tombe» au talon. La dureté de» son visage montre l'empereur victorieux, tandis que la précédente toile nous présente le roi plongé dans ses pensées, en proie à des soucis politiques. Le roi faisant son entrée tourne un visage» dur, hautain, symbole de sa grandeur, vers le groupe des jeunes filles et des femmes qui l'acclament sans crue le regard royal .s'adoucisse. Une de ces femmes, fascinée par ce regard, se laisse tomber à genoux. La manière dont le principal personnage a été conçu, rappelle les statues équestres du quattrocento, principalement celle de Colleoni le Vénitien, sculptée par Verroohio. Cependant Benc/.ur ne s'est pas contenté de s'inspirer des traditions. Pour peindre le cheval, il a fait beaucoup d'esquisses d'après les chevaux blancs de la cour de Vienne0 . Une de ces esquisses se trouve actuellement en Tchécoslovaquie, parmi les peintures ele la collection élu château de Bettléri 21 . Parmi les modèles, le petit page y figure de nouveau