dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

les tableaux du quattrocento. Les recherches d'ana­logies nous font remonter jusqu'à Mantegna dont la fresque représentant la famille de Ludovic: Gon­zague à la cour de Mantoue, a des points de ressem­blance avec: notre tableau, montrant également une affinité sensible avec la composition du Tintoret, intitulée c< Trois camériers devant la Madone » (Fig. 80). La scène y est jouée également par trois groupes, l'action prenant naissance à gauche du tableau et se dirigeant vers le trône. La Madone est entourée de saints — Sébastien, Georges et Théodore — tandis que Mathias est au milieu de sa cour. Ici, à la place de St. Sébastien nous voyons le fou du roi et, à celle des trois camériers, les légats du pape, tandis que sur toutes les deux compositions, la suite occupe le coin droit. Cette ressemblance de la composition s'explique par la prédilection de Ben­czúr pour les artistes italiens de l'époque baroque 10 , Plus d'une fois il a fait des copies de leurs oeuvres. Comparée à la composition du Tintoret, la solution du peintre hongrois est plus solennelle, plus conforme à la grandeur de l'événement. Le Souverain pontife de l'Église universelle envoie ses légats en Hongrie ! La représentation splendide, le coloris brillant sou­lignent encore l'importance de ce fait. Assis sur son trône, revêtu d'un costume fastueux, style renais­sance, laissant tomber à grands plis son manteau royal d'hermine, le roi Mathias reçoit les cardinaux dans une des grandes salles de son palais, s'ouvrant, dans le fond à droite, sur l'extérieur. Dans le loin­tain on aperçoit une partie d'un imposant portique, avec de petites figures dans le haut, de même que sur certaines compositions de grandes dimensions de Paul Veronese, du Tintoret et de Tiepolo. A côté du trône nous voyons, étendu nonchalamment sur un socle, le fou du roi, personnage indispensable et important des cours royales de la Renaissance. De­vant le rei se tiennent les trois légats, leur chef s'inclinant très respectueusement, se prépare à pré­senter les lettres de créance, munies du sceau papal. Le manteau du cardinal vu de clos est tenu par un page agenouillé à droite de la colonne coupant en deux la composition ; près de lui ses deux compagnons et un nègre à turban, tenant à la main un coffret ciselé et orné de pierres précieuses. Dans le fond , derrière ces personnes, une colonne s'élève donnant le sentiment de la profondeur. Cette scène s'achève dans un groupe de personnages rappelant ceux des grands maîtres italiens du quattrocento. Cette com­position n'est pas la reproduction d'un événement réel, mais elle est la représentation de la réception habituelle des légats par un roi. Nos rois du moyen âge s'adressaient au Saint Siège apostolique de Rome non seulement pour des affaires religieuses ou laïques, mais aussi pour les affaires importantes de l'Etat. A l'époque où le Turc menaçait notre pays, l'envoi des messagers se fit plus fréquent do part et d'autre ; nos rois envoyaient des évêques à la Ville Eternelle, les papes à leur tour mandaient des cardinaux voyageant avec une suite brillante». 80. Le Tintoret: Trois camériers devant la Madone. Tintoretto; Három kamarás a Madonna előtt (Velencei Akadémia). 6* 83

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