dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

L'OEUVRE DE GYULA DERKOVITS (1894 — 1934) A LA GALERIE NATIONALE HONGROISE Si la Galerie Nationale Hongroise a jugé néces­saire de soumettre l'art de Gyula Derkovits à une étude approfondie dès le premier numéro de son Bulletin, c'est qu'elle est persuadée que l'artiste dont l'oeuvre s'est épanouie en Hongrie entre 1920 et 1930, est un peintre et un maître du crayon qui fait date non seulement dans l'art hongrois mais compte dans l'art universel aussi. L'étude de l'oeuvre de Derkovits et son apprécia­tion conforme à l'esprit de notre temps se poursui­vent depuis quelques années. Mais, malgré le grand nombre des écrits publiés à son sujet, le résultat est loin d'être satisfaisant: il y a, quelques études sérieuses plus ou moins longues mais il n'existe aucun travail de synthèse, aucune monographie sur son art. 1 Notre article n'apportera non plus que des contributions partielles à l'étude d'ensemble de l'avenir, en se fondant sur les oeuvres conservées à la Galerie Natio­nale Hongroise. Nous exposerons notre sujet dans les limites que nous préciserons ci-après. La Galerie Nationale, constitutée afin de réunir les oeuvres des artistes hongrois, offre des possi­bilités nouvelles et plus favorables pour la collec­tion, la présentation et l'étude des produits de l'art national. Elle permet d'établir la part que les col­lections publiques (dont la Galerie a recueilli l'héri­tage) ont prise dans l'acquisition des oeuvres d'artis­tes hongrois. Les données sur les oeuvres d'art acquises par le passé peuvent servir à orienter nos achats à l'avenir et permettent de les diriger vers des objectifs précis. Pour répondre à ce but, notis nous proposons de donner tout d'abord une vue d'ensemble sur les oeuvres de Derkovits entrées dans la collection de la Galerie Nationale (respecti­vement dans celles du Musée des Beaux-Arts et de la Galerie municipale de Budapest). Nous fixerons les dates et les circonstances de l'acquisition aussi parce qu'elles sont souvent significatives. Dans la présentation des tableaux de Derkovits, nous ferons une distinction entre les oeuvres acquises avant 1954 que nous n'envisagerons que par rapport à leur collection et celles entrées dans nos collections après cette date, que nous étudierons de plus près. Faute de place, il nous faudra renoncer, même dans ce domaine, à ia publication intégrale des matériaux que nous avons réunis sous ce rapport. Nous repren­drons plus tard les problèmes qui demandent à être étudiés à fond et les exposerons dans les numéros qui suivront. Si nous avons choisi l'année 1954 comme point de départ à l'étude des oeuvres de Derkovits c'est que la même année nous avons organisé à la Nouvelle Galerie Hongroise du Musée des Beaux-Arts une gran­de rétrospective posthume où l'on a exposé tout ce que l'on a réussi à retrouver de lui, soit 133 peintu­res et 250 dessins et oeuvres graphiques représen­tant à peu près les quatre cinquièmes de l'ensemble de son oeuvre. 2 Cette exposition, la plus importante et la plus représentative de toutes celles qui avaient été organisées de ses oeuvres, a eu un retentissement considérable. Les oeuvres et les documents mis sous les regards du public ont montré l'inanité également absurde des vues des bourgeois idéalistes et des marxistes vulgaires qui avaient voulu déformer le caractère véritable de Derkovits et fausser la valeur intrinsèque de ses oeuvres. L'exposition a confirmé d'une façon péremptoire la grandeur de l'homme, prouvé l'importance exceptionnelle du peintre et du maître du crayon et établi la vérité sur sa nature révolutionnaire incapable de tout marchandage. Nous avons décidé, à ce moment déjà, de collection­ner ses oeuvres avec méthode et à un rythme aussi rapide que les circonstances le permettent. Nous fûmes consterné de voir, en effet, que nos collections publiques ne possédaient que quelques tableaux remarquables de lui et la plupart des oeuvres prin­cipales se trouvaient dans la propriété privée sans parler de la multitude des oeuvres dont l'importance chronologique présentait un intérêt évident même si leur valeur artistique était moindre. La création de la Galerie Nationale Hongroise était déjà à l'ordre du jour à cette époque et nous faisions des projets pour y organiser, dans une vaste salle qui devait lui être consacrée, une exposition permanente. Au prix d'efforts soutenus, nous avons acquis pour nos collections plusieurs oeuvres importantes depuis cette époque. Nous les présenterons et étudierons tour à tour. Dans notre étude, nous avons largement utilisé les vastes matériaux de documentation dont la veuve de Gyula Derkovits avait fait don au Musée des Beaux-

Next

/
Oldalképek
Tartalom