dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

R É F L E X I 0 N S S U R L A S I T Y A T J 0 i\ D E L' A R T II 0 X G R OIS D A X S L' A R T E Y R 0 P É E X Au moment même où la Galerie Nationale Hon­groise permet enfin à notre pointure ot à notre sculpture modernes de se révéler au public dans des conditions beaucoup plus favorables qu'auparavant, le problème s'impose à nouveau eh» savoir qu'elle est la situation do l'art hongrois dans l'art européen. Ce problème nous intéresse» de»puis longtemps nous aussi, et eh» nos join's il nous préoccupe sans doido avant tout, aux elépons même» de» t oui autre» problème à résoudre de notre» art. Depuis presque cinquante ans nous essayons de répondre à cotte epiestion. l'haut intimement lie'', au cours de» ee demi-siècle, à l'art hongrois e»t ayant acquis dos connaissances directes ot personnelles eles différents arts nationaux de l'Europe, nous osons aujourd'hui formuler notre opinion sur un problème que de nombreux écrivains ont soulevé ou incidemment touché et que trois de nos historiens de l'art, quoi que partis ele points de vue t rès divers, ont su nettement délimiter et résoudre aussi de la même façon catégorique. On ne peut nullement dire qu'ils eussent été prévenus on faveur elo notre art national. Bien au contraire ! Ils ont mis trop de rigueur dans leurs jugements, Lajos Fülöp en 1922, dans son étude intitulée» L'art hongrois, Ernő Kállai faisant connaître en 1925 la peinture hongroise moderne et István Genthon enfin, en 1935, dans une étude synthétique» consacrée également à notre peinture moderne. Il no convient guère epie», tant d'années passées, fort élu témoignage que nous a apporté la riche pro­duct ion artistique ele» ces années, nous leur fassions maintenant le procès, mais il ne nous paraît pas opportun non plus eh» cacher notre» conviction epù peut se résume»]- on ceci: notre pointure tient une» place très distinguée elans l'art européen et dépasse celle de plusieurs aid res nations du contine»nt. (Fig. 5, 6, 7, 103, 104, 105.) Nous ne pardons que de» notre peinture, car notre sculpture et notre architecture, bien qu'elles aient réalisé un rée»l progrès depuis, avaient commencé, à notre» avis, par se» classer mal elans l'émulation eles arts européens. Pourtant, même» elans e-e»s conditions, le» nom d'un sculpteur hongrois deát être retenu : nous parlons de Ferenc Med gyessy dont l'oeuvre est supérieure à la pro­duction art ist ique moyenne e»t est suscept ible de susciter un vif intérêt au-delà de nos front ières nationales aussi. Céda, dit, nous devons faire observer que nous n'avons nullement l'intention de comparer la pein­ture hongroise à la pointure française epù, pareille à un phare, s'élève, depuis la Grande Révolution, au-dessus de la peinture de toule»s les autres nations européennes, la nôtre y comprise. Par contre», nous autres Hongrois, nous aussi avons eut et avons eh» nos jours quelques peintres de grand mérite elemt le»s noms ne peuvent être rayés de l'histoire de l'art européen. A la tête de ces artistes se trouve Mihály Mun­kácsy qu'il était eh» bon ton de discréditer che/, nous à certaines époques. Cotte situation s'explique pour plus d'une» raison. Nous n'ignorons pas en effet que le\s obligations de sa vie» assez bizarre» à Paris et plus tard sa grave maladie, ont souvent contraint Mun­kácsy à peindre sans âme. Cependant, ce fait indé­niable n'affecte» tout au plus que son éthique artis­tique sans pouvoir porter atteinte» à la valeur con­sidérable ele ses nombreux chefs-d'oeuvre. La deni­gration ele l'oeuvre elo Munkácsy s'explique» encore par le préjugé eles adoptes du stylo do l'école de Nagy­bánya succédant au réalisme romantique comme une» véritable délivrance pour les peintres. Or, si l'époque ele Munkácsy est bien révolue, celle ele» Nagybánya, l'est également. Ainsi, pour apprécier l'école do Nagybánya, à sa juste valeur, il n'est pas besoin de déprécier Munkácsy. L'école de Nagy­bánya et l'oeuvre de» Munkácsy s'accordenl bien sans qu'il soit nécessaire elo rehausser la valeur eh» l'une» aux dépens de l'autre. Il ne l'ait pas de» doute en effet epio peu nombreux sont les peintres parmi les contemporains elo Munkácsy epù ont réussi à commu­niquer à leurs oeuvres les transports ele la création, comme il l'a fait si souvent et inconsciemment. Pou nombreux sont enc;ore les peintres qui ont réussi à concentrer dans leurs tableaux aussi bien que lui, le caractère dramatique de la vue, condensé elans un se»ul moment. (Fig. 9, 106.) Il n'est epio trop certain que Munkácsy soit l'un eles plus grands portraitistes. Bien entendu, ce n'est pas par les portraits superficiels de Madame Politzer et eonsortes, mais par les portraits incom­parables de Ferenc Liszt et du cardinal Haynald qu'il a conquis ce» rang. Rappelons-nous encore ses admi­rables natures mortes aux fleurs, puis ses paysages

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