dr. D. Fehér Zsuzsa - Pásztói Margil szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Közleményei 1. szám (Budapest, 1959)

L'ART PLASTIQUE DE GYULA DERKOVITS Le Département des Sculptures tie la Galerie Nationale Hongroise possède trois oeuvres plastiques du peintre Gyula Derkovits, offertes par la veuve de l'artiste, la Mère et le buste de sa femme en 1955 et le Cavalier blessé, un bas-relief, en 1956. Les trois oeuvres datent de l'époque d'effer­vescence, des années 1920—1930 quand l'artiste tenta de s'exprimer aussi à l'aide de la plastique. Dans son style se fait sentir l'influence de l'expres­sionnisme allemand comme héritage de l'école des Huit. Ce style correspondait bien à l'état d'âme et à la nature bouillonnante de l'artiste hongrois émigré à l'étranger après l'étouffement de la révolution et y souffrant toujours de la misère de son pays et de la sienne propre, ressentant dans tous ses nerfs la situation critique de ses camarades, les ouvriers hongrois. C'est pour cela qu'il ne put s'en débarrasser que difficilement. Dans les arts hongrois, les tendances politiques de gauche se manifestaient souvent dans la démolition des formes, dans la révolution des for­mes. Il en fut ainsi à l'époque allant de 1910 jusqu'à la seconde guerre mondiale. Ainsi, même le groupe d'artistes créé en 1934 sous l'influence de Derkovits et reconnaissant un programme marxiste, considérait toujours comme la question principale, celle du ren­versement des formes jusqu'alors existantes. Derkovits réussit à s'assimiler et à trier pour ainsi dire d'après son propre goût, les différentes influences de style subies lors de son émigration à Vienne et après. Sa manière paraissait progresser, dès les années 1927—1928, vers un art moins rigide. De ce temps-là, jusqu'à la fin de sa brève existence, il s'efforça sciemment à trouver une forme adéquate et monu­mentale pour ses idées communistes. 11 essaya de réaliser le programme qu'il s'était donné dans la préface du catalogue de l'exposition organisée au Musée Ernst, en 1927 (exposition XCL) : « Peindre un tableau, c'est représenter sur un seul plan, c'est-à-dire en deux dimensions, en utili­sant des éléments purement picturaux, des lignes et des surfaces colorées, respectant ainsi le plan, unique forme monumentale de la peinture . . . Nous devons mettre l'art au service de ce que nous avons à expri­mer ... en tant que peintre et en tant qu'homme, je reconnais comme mon devoir de représenter intég­ralement les phénomènes de la vie et de la société. » 7 92. Gyula Derkovits (1894-1934): Buste de la femme de l'artiste. 1923-1925. Derkovits Gyula (1894-1934): Felesége arcmása. 1923-1925 Quoi que ses statues aient une place honorable dans la sculpture hongroise contemporaine, ce n'est pas là qu'il faut chercher leurs origines et leurs atta­ches, mais bien plutôt dans la propre peinture de Derkovits révélant la naissance des thèmes de ces sculptures et présentant une nouvelle représentation de ces mêmes sujets. La statue la plus ancienne en date représente la tête de sa compagne fidèle, son soutien et en même temps son modèle, sa femme 1 . (Fig. 92.) Mme Derko­vits, dans ses Souvenirs-, raconte en quelles circons­tances l'oeuvre a été conçue : « Le 2 juin 1923, nous quittons la Hongrie et nous rendons à Vienne, en bateau ... Je vais voir notre nouveau logis, au 7 rue Feldkeller, à Speising. La maison est entourée d'un jardin, près de la porte de notre demeure se dresse un immense marronnier d'Indes dont le feuil­lage recouvre toute la cour comme une vaste ombrelle. La chambre en est assombrie et l'éclairage horrible. Pour peindre son premier tableau, mon mari me

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