Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 12. (Budapest, 1970)

IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM — MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Szabolcsi, Hedvig: Un meuble singulier du début du XIXe siecle: la table „en forme de boule"

tribué à la mode durable de ce type de meuble figurant au rang des modèles des écoles de dessin. Après avoir tenté de cerner, de la sorte, la liaison entre la préfiguration directe des tables sphériques et les rares monuments de ce genre que nous possédons, une question continue à se poser: comment cette pièce de mobilier a-t-elle pris la forme de sphère? Celle-ci est-elle un symbole et lequel, pré­cisément au tournant des XVIII e et XIX e siècles? Sans nous hasarder trop loin dans nos déductions, nous pouvons parler de quelques antécédents plus lointains. La sphère en tant que forme architectonique se fait connaître, dans la seconde moitié du XVIII e siècle, dans les plans des architectes français dits révolutionnaires. 1-' Le monument à Newton de Boullée, le cimetière de Chaux, la Maison des Gardes agricoles par Ledoux, le Temple de l'Égalité de Lequeu, ou le Temple de la Terre — pour ne citer que quelques-un des projets les plus connus — signifient non seulement le passage à l'avant-plan du géométrisme pur, mais aussi l'expression de la monumentalité, le symbole de l'univers. 13 La sphère est la forme essentielle de pure géométrie, adoptée par l'archi­tecture imbue des idées rationalistes des Lumières. Nous ne pouvons mainte­nant nous étendre plus amplement au rapport direct et indirect entre archi­tecture et ameublement; eepandant, il nous est possible de démontrer avec une entière certitude, bien que pas tout à fait clairement encore dans les détails, les attaches entre la forme sphérique de l'architecture et celle du mobilier. Combien celui-ci ne peut être dissocié des éléments architectoniques, cela est rendu patent par chacune des variantes de l'exécution intérieure de nos tables à ouvrage, tous ces détails architecturaux que sont les niches à tympan, à cintre, comparti­mentées par des colonnes, les murs à bossage, etc. Dans la première moitié du XIX e siècle, la distribution architectonique de l'intérieur de certains meubles, par exemple les secrétaires, est quasiment une convention obligatoire. De celle-ci, nous ignorons encore l'origine, de même qu'il ne nous est pas possible de motiver la contradiction entre la forme sphérique en architecture, symbolisant la monu­mentalité, et celle dans le petit mobilier, qui est loin d'être monumentale, dé­cantée de toute sa solennité, ramenée au niveau d'un jouet, d'un bibelot. Notre point de départ, selon lequel la préfiguration — bien qu'indirecte — de cette forme de meuble a été la sphère en architecture, est confirmé par un élément d'ornementation aussi qui renvoie à la conception originale. Il s'agit de la bande représentant les constellations sur la petite table de notre musée (et sur celle de Vienne). Cette représentation s'associe certainement à la sphère en tant que globe céleste, cependant ce n'est peut-être pas le fait du hasard 12 A propos des architectes révolutionnaires, cf.: Kaufmann, E.: Three Revolutionary Architects, Boullée, Ledoux, Lequeu. In: Transactions of the American Philosophical Society, Philadelphia, octobre 1952. Idem: Von Ledoux bis Le Corbusier. Wien, 1933.; Raval, M.—Cattui, G.: Claude-Nicolas Ledoux. Paris, 1960. 1:1 Pour ce qui est de l'analyse de la sphère en tant que forme architectonique, cf.: Sedl­mayr, H.: Die Kugel als Gebäude oder das Bodenlose. In: Das Werk des Künstlers. 1939. 218.; Idem; Zum Wesen des Architektonische; Architektur als Abbildende Kunst. In: Epochen und Werke, Wien, 1960. t. II. 209—229.

Next

/
Oldalképek
Tartalom