Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 7. (Budapest, 1964)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM — MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Szabolcsi, Hedvig: Deux commodes Transition des ateliers d'Oeben et de Riesener
forme de grecques du tiroir supérieur, et c'est sur les commodes d'Oeben qu'on retrouve aussi les variations de la marqueterie ornant les tiroirs inférieurs. Sur les oeuvres authentiques d'Oeben de cette période on rencontre en général la marqueterie en damier et celle qui consiste en cercles enlacés, ou bien la combinaison de ces deux motifs. Dans le cas de notre commode on est en présence d'un décor de tresses plus simple, qui cependant pourrait aussi être la variante simplifiée de la marqueterie en damier et qui, dans l'ensemble de l'ornementation de la commode, réunit toutes les commodes de style transition d'Oeben. Le plus proche de la marqueterie à tresses de notre commode est l'ornementation intérieure en marqueterie du vantail d'un secrétaire qui porte l'estampille R.V.L.C. 3 Les oeuvres de Roger Vandercruse, nommé aussi Lacroix, beau-frère d'Oeben, qu se signait R.V.L.C, présente dans nombreuses oeuvres l'influence d'Oeben plus doué que lui. La justesse de notre attribution se trouve confirmée aussi par l'examen poussé des bronzes ornant la commode. Des montures de bronze analogues se rencontrent également sur les travaux des élèves d'Oeben. Ainsi: sur une petite table à écrire attribuée à Riesener, 4 sur une commode atribuée à Riesener 5 sur un meuble d'appui sorti sans aucun doute de ce même atelier, 6 sur une commode portant l'estampille R.V.L.C. 7 et sur un bureau de style Louis XVI, signé par Simon Oeben. 8 Parmi les bronzes de la commode il y a deux qui jusqu'à présent n'ont pas d'analogues. I. La guirlande de feuilles de laurier constituant les poignées. Ce bronze est sans doute un décor individuel fait expressément pour cette commode, — ce qui d'ailleurs plaide aussi en faveur de l'atelier d'Oeben — la variante du motif de laurier, mais plus riche encore, le laurier ayant été un élément décoratif usuel dans le même cercle. II. Le bronze à feuille d'acanthe se trouvant sur le bas de la commode. Quant à ce détail qui est plus apparenté à quelques détails de projets du recueil de dessins et de modèles de Jean Fr. Neufforge, intitulé ,,Recueil élémentaire d'architecture", paru en 1768, on pourrait penser à l'influence de Neufforge dessinateur connu de meubles et d'ornementation, même à sa collaboration. 9 Nous attribuons donc la commode à l'atelier d'Oeben ou à celui d'un de ses élèves. Selon ses marques du style et les oeuvres d'Oeben confectionnées dans ces temps-là, la commode dût être exécutée vers 1760. Il est généralement connu qu'Oeben a eu un rôle important, voire décisif, dans la création des 3 Vendue à Londres, à la vente Christie, le 27 nov. 1958. Connaissance des Arts, Mai 1959, p. 70. 4 Hessling, Egon : Le mobilier Louis XVI au Louvre. Berlin, 1906, Pl. XV. 5 Janneau, Guilleaume : Les commodes. Paris, s.d., Pl. XXXII. 6 Champeaux, Alfred de : Portefeuille des Arts décoratifs. Paris, Pl. 634. 7 Feulner, Adolf : Französische Möbel in Deutschland. Pantheon VIII (1931), p. 246. Collection du Frh. Rudolf von Goldschmidt-Rothschild. 8 Brackett, Oliver : Catalogue of the Jones Collection. Part I. Furniture. Londres, 1922, p. 19, No. 56, PI. 30. 9 Salverte, Comte François de : L'ameublement français d'après les ornemanistes de 1600 à 1789. Paris, 1930, Pl. XXVII.