Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 6. (Budapest, 1963)
IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM - MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Horváth Vera: Az iparművészet kérdése Magyarországon a XIX. század végén
LES PROBLÈMES DES ARTS DÉCORATIFS EN HONGRIE À LA FIN DU XIX e SIÈCLE Le point de départ est la nouvelle notion au XIX e siècle des arts décoratifs ainsi que le problème de la production en masse, répondant aux exigences artistiques. Les diverses dénominations de cet art prouvent que la notion même n'est pas encore élucidée, et indiquent l'existence de la question de savoir si les arts décoratifs doivent produire avec les méthodes de la production usinière en masse des objets artistiques, ou bien des objets sans valeur, mais bon marché. En rapport avec la confusion des idées, l'auteur relève l'importance et l'influence de la première exposition mondiale de Londres. L'auteur voit la double tâche des musées et des associations d'art décoratif créés dans la seconde moitié du XIX e siècle en ce qu'ils rassemblent et exposent les objets d'art du passé, et en ce qu'ils donnent des directives à la formation du nouvel art décoratif. L'auteur expose la situation en Hongrie: En 1859 le régime corporatif fut supprimé, la liberté entière de l'industrie fut mise en vigueur par l'article VIII de la loi 1872. La création d'un musée des arts décoratifs fut votée en 1872 par la législation, la fondation de la Société des Arts Industriels a eu lieu en 1884. Il signale l'activité, déployée dans le domaine des arts décoratifs, des pionniers de la littérature d'archéologie et d'art; de F. Rómer, I. Henszlmann et A. Ipolyi. Il étudie en détails les opinions des auteurs qui s'occupent des questions de principe de l'art décoratif; de Radisics, C. Pulszky, Pasteiner, Györgyi, Diner-Dénes et autres, ainsi que les problèmes du caractère spécifique de l'art industriel, la personnalité de l'artiste créateur, la destination de l'objet, la place qu'il occupe dans la société. L'étude traite en plus du rapport qui existe entre l'art industriel et l'art ornemental, entre l'art industriel et l'architecture, et de la question de l'égalité de rang de tous les arts, ainsi que du problème de l'opposition entre la production usinière en masse et l'art des artisans, de l'artiste créateur se séparant de l'exécuteur, et des artistes indépendants. La demande d'un style et d'un art industriel nationaux se présente en Hongrie dans les années 80 du siècle passé. Les efforts de réaliser ces projets provoquent de violentes polémiques. Les uns considèrent certains motifs de broderies anciennes comme des ornements par excellence nationaux dont l'application dans le domaine des arts décoratifs permettrait de développer le style national. D'autres sont d'avis contraire: selon Pulszky, Pasteiner et Radisics l'idée même d'un art national est contestable. Quant au caractère national des ornements, l'auteur signale que l'ornementation populaire se fait des éléments décoratifs qui viennent de sortir de l'usage de la classe dominante. Quelques éléments ne sont que les survivances des motifs gâchés et régressifs des livres de patron Renaissance des XVI e et XVII e siècles. L'auteur n'estime pas assez avisée la méthode déjà exposée qui n'étudie pas toutes les branches de l'art décoratif, ni l'ornementation en elle-même. Selon l'auteur il est reprehensible de proposer l'art populaire comme le modèle le plus parfait. Il nie de pouvoir créer un style national forcé. La question de l'art national, des particularités nationales, et la question de l'art comme aptitude nationale, reste à cette époque ouverte ; les tendances seront ramenées à la même formule par le mouvement appelé « moderne », en Hongrie par le « style nouveau » dit style Sécéssioniste.