Weiner Mihályné szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 6. (Budapest, 1963)

IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM - MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS - Batári Ferenc: Remekbe készült veszprémi asztal 1845-ből

UNE TABLE DE 1845, CHEF D'OEUVRE D'UN ÉBÉNISTE DE VESZPRÉM La table du Musée des Arts Décoratifs de Budapest, portant le n° d'inv. 8543, est un représentant caractéristique du meuble « biedermeier » hongrois. Outre sa qualité parfaite, cette table est intéressante du fait qu'elle est estampil­lée, ce qui en Hongrie n'était pas de coutume (fig. 1—4). La carcasse de la table en sapin est plaquée de noyer, de ronce de noyer et de racine d'érable. Le décor de marqueterie est en érable et en racine d'érable brunie. Elle est portée sur des pieds en forme de lyre, qui sont reliés par des entre-jambes à trois membres. Le plateau est oblong, avec dans la ceinture deux tiroirs. Elle réunit d'une façon spirituelle trois types de tables: l'extérieur est celle des tables courantes faisant partie d'une garniture, or en tirant l'un ou l'autre tiroir, elle peut servir même de table de toilette ou de table d'ouvrage. La surface est enrichie de marqueterie aux rinceaux et à personnages. Le panneau du tiroir de gauche, constituant le fond du miroir, porte l'inscrip­tion: TÖRÖK KÁROLY ASZ:(talos) VESZPRÉMBEN (Károly Török men[uisier] à Veszprém). L'inscription est complétée par une note écrite sur le faux bois sous le miroir : « készítette Török Károly Veszprémben die 8. Julii (sic!) 1845 » (confectionné par Károly Török à Veszprém le 8 Juillet 1845). La table est haute de 81 cm, large de 105 cm et profonde de 53,3 cm. On retrouve l'ancêtre des tables à pieds en lyre en France et en Angleterre. Ce type est parvenu aussi en Hongrie grâce aux feuilles de patron anglaises et françaises diffusées par toute l'Europe, et les artisans ambulants les avaient emportées dans les villes mineures, donc aussi à Veszprém. Ses versions cor­respondant au goût local furent fréquentes en Hongrie dans les années 1830 et 1840. L'ornement le plus spécifique du meuble biedermeier hongrois est la marqueterie. Ce procédé décoratif était très en faveur pendant de longues périodes, par conséquent la continuité de ses motifs est très ferme. On rencontre l'ancêtre du décor de rinceaux, l'un des motifs biedermeier hongrois les plus spécifiques, parmi les ornements Renaissance tardifs de la Haute Hongrie. Les rinceaux et les branches feuilles de la table de Veszprém sont enrichis de fleurs à cinq pétales et de glandules; on suppose dans cet ornement gracieux la répercussion de l'art populaire conservant jusqu'à nos jours les motifs primitifs de la Renaissance. Sur la ceinture de la table on voit sur les deux côtés une marqueterie représentant un amouret aiguisant et martelant sa flèche, et sur le plateau une figure de femme allégorique assise sous un pommier. En recherchant l'origine de cette figure, les fils nous conduisent à travers Vienne, à Paris (fig. 7, 8, 10). La pendule sortie de l'atelier d'Antoine André Ravrio, se trouvant dans le cabinet de travail de Napoléon au Palais Elysée de Paris, éveille à juste titre notre attention (fig. 5). L'Amour aiguisant et martelant sa flèche, y figurent sur les deux côtés du socle, et en dessus Venus assise dans son char tiré par des cygnes. A côté des travaux des bronziers hongrois, les bronzes d'applique viennois sont également fréquents en Hongrie. Le motif viennois connu. l'Amour aiguisant et martelant sa flèche, ainsi que le bronze de Franz Detler, médailleur viennois, figurant une femme allégorique assise sous un pommier, ornent plusieurs pendules hongroises de la première moitié du XIX e siècle (fig. 6, 9). Le décor à personnages de la table est une copie naïve du

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