Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)
Piroska Weiner: Le plat de la force ; un plat d'étain français du XVIe siecle au Musée des Arts Décoratifs
,1 Vf-"* 1 . " rayonnant de l'Ile de France qui a créé dans ce domaine des chefs-d'oeuvre, et grâce à l'ordre logique de la composition, marié au charme spécifique et à l'esprit directe — caractéristiques éternelles, hors du temps et au-dessus des styles, des créations des maîtres français — les éléments importés d'Italie gagnent soit dans les créations bourguignonnes, pompeuses et surchargées, soit dans les objets élégants lyonnais, une interprétation nouvelle. Les considérations qui nous permettront peut-être de nous rapprocher de la solution du problème sont les suivantes. Les éléments iconographiques et ornamentaux et les costumes déterminant l'époque prouvent que notre plat est un travail français. Il est évident que le «grand» style de Briot n'aurait pu naître sans antécédants. A l 'encontre de la manière plate dite «Holzstockmanier» des plats d'étain allemands du XVI e siècle — style évoquant les gravures sur bois et les planches de bois gravées — notre plat a, comme ceux de Briot, décidément un caractère de médaille (nous avons mentionné les traditions de graveurs de médailles de la famille Briot). On sait que plusieurs membres de la famille Briot, protestante, ont souffert des persécutions religieuses ; le thème de la représentation tiré de l'x\ncien Testament, ses figures, populaires, l'expression contrastant avec la tendance italienne, ainsi que l'absence totale des rapports ecclésiastiques, indiquent un artiste protestant. Nous limiterons la date de l'exécution de notre plat à la période précédant immédiatement l'apparition de François Briot, donc au troisième quart du XVI e siècle, et nous le classerons à l'intérieur de la Renaissance française, parmi les manifestations des efforts nationaux s'opposant au goût italien. François Briot, bien qu'il ait surclassé ce maître potier d'étain, a beaucoup appris de lui, il le suivit et développa sa manière. Nous pouvons donc supposer