Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 3-4. (Budapest, 1959)
Marthe Schubert: Une chasuble du XVe siecle au Musée des Arts Décoratifs
MARTHE SC H ÜBE RT UNE CHASUBLE FLORENTINE DU XV e SIÈCLE AU MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS On lit dans les registres dit Musée des Arts Décoratifs sur la chasuble portant le n° de l'inv. 7398 : « origine inconnue. » (fig. 1.) Ni l'inventaire de la photothèque, ni les pièces justificatives des archives du Musée ne nous renseignent sur les circonstances dans lesquelles cet objet d'art très précieux est passé au Musée. Le prix d'achat de 1200 couronnes d'or, figurant dans l'inventaire, prouve que la chasuble est entrée au Musée par voie d'achat. Le n° de l'inv. permet d'établir qu'elle faisait partie du fonds primitif du Musée et qu'elle est entrée dans la collection avant 1884. Elle repose donc depuis près d'un trois quarts de siècle dans la réserve du Musée. Ses premières photographies ont été faites lors de son acquisition. * Le tissu de la chasuble est un brocart de velours vert et or, rehaussé d'un riche dessin. 11 est le produit typique de l'art du textile du gothique vénitien de longue vie. La composition est monumentale et solennelle ; on y voit alterner une rangée de palmettes à pommes de grenades avec une rangée de grandes feuilles lobées allongées, d'un dessin curieux. Les deux rangées accolées par des vrilles confèrent à la composition de grandes proportions un caractère mouvementé et lui apportent une douce ondulation. L'exécution du tissu — sauf pour la polychromie — utilise tous les moyens de l'art du tissu vénitien de ces temps. Les surfaces de velours de soie de couleur verte sont de deux hauteurs. Cette manière du tissage — selon les anciens textes italiens « altobasso » l et selon les textes français « velours sur velours » 2 , ou « à hault et bas poil» — 3 était la conquête de la seconde moitié du XIV e siècle, et fut pendant un demi siècle environ la caractéristique d'un groupe de velours vénitien. Le fin et riche dessin intérieur des pommes de grenades et des grandes feuilles est exécuté avec une technique rasée, comme le velours de soie. Les motifs centraux rythmés par des contours de velours à « or frisé » s'enlèvent sur le fond couleur ocre richement broché d'or battu, avec un mat éclat métallique. Les deux sortes de fil d'or luisant constituent une homogénéité caractéristique avec les surfaces 1 Dreger, Moritz: Die Entwicklung der europäischen Weberei u. Stickerei I — III. Textband, p. 167. 2 ~ i Dreger, ibidem et Urbctni de Gheltojf : Les arts industriels à Venise, p. 148.