Dobrovits Aladár szerk.: Az Iparművészeti Múzeum Évkönyvei 2. (Budapest, 1955)
I. TANULMÁNYOK AZ IPARMŰVÉSZETI MÚZEUM GYŰJTEMÉNYEIBŐL - B. Koroknay Éva: Brandenburgi Katalin könyvtáblája
dans les années 1620 et 1630 trois ateliers de reliure furent actifs dans le territoire de la principauté de Transylvanie, ateliers qui satisfaisaient les commandes des princes. C'est l'un de ces trois ateliers qui avait exécuté les plats de reliure faisant partie du groupe étudié ici. Les deux autres membres du groupe portent dans leurs centres le nom de Georges Rákóczi et les dates de 1622 et de 1633, tandis que le quatrième porte la date de 1630 et la lettre I.D.P.T. La lecture de cette signature est encore incertaine, mais les deux dernières lettres signifient sans aucun doute : Princeps Transylvaniae. Nos reliures montrent une parenté avec le style « à la fanfare », tandis que le plat de 1630 rappelle quelques morceaux de l'atelier de reliure de la cour de Saxe, présentant une influence française et italienne. Nos plats ont en outre un caractère spécifique qui les distingue des groupes connus de l'Occident. A savoir, nous sommes en présence d'une variante du style « à la fanfare », sur laquelle le motif de ruban est accentué d'une manière plus vigoureuse que de coutume, ce qui permet à l'ornementation d'acquérir un caractère plus constructif. En outre, tandis que sur les premiers les dessins de détails sont toujours complètement abstraits, dans le dernier ils obtiennent une teinte quelque'peu naturaliste. Les représentations figurées ne sont, sous cette forme, elles non plus habituelles à l'étranger. Finalement, c'est un phénomène intéressant que dans les dessins de détails une influence directe turque se fait valoir, comme par exemple la feuille falciforme à dents de scie. Sur le plat de reliure de Catherine de Brandenbourg, on voit briller la plaque en argent doré, au dessin ajouré à la turque, tandis que sa tranche est orné d'un motif de rubans à anneaux, dans lequel, comme indice certain de la décoration turque, naissent des tulipes stylisées formant le dessin intérieure. L'esprit de la décoration des plats de reliure entre dans le cadre du style des arts décoratifs hongrois de l'époque, ainsi que dans celui de la broderie et de l'orfèvrerie contemporaines. Elle montre cependant la parenté la plus proche avec l'ornementation polychrome des diplômes, même il est possible que l'exécuteur de nos plats de reliure fut éventuellement un artiste identique avec le peintre de la cour qui a orné de peintures les diplômes. Le livre de Catherine de Brandenbourg nous a mené à une période florissante, jusqu'ici ignorée, de l'art de la reliure hongroise. Il est de plus en plus clair que cet art n'a pu s'épanouir sans antécédents, et que nous devons chercher les monuments de la reliure datant d'après la défaite de Mohács au même endroit où se sont constituées et furent actives les imprimeries, et où l'art et le style décoratifs hongrois étaient déjà épanouis. EVE KOROKNAI