Tanulmányok Budapest Múltjából 13. (1959)

Mályuszné Császár Edit: A Budai Népszínház és közönsége = Le Théatre populaire de Buda et son public 261-314

qu'il a apportée de Paris, intitulée « les Pilules du Diable» . Outre la mise en scène d'une habileté de prestidigitateur, la représentation heureuse de la pièce nécessita plusieurs nouvelles machines de théâtre et encore l'aménagement complet des planches simples, de nombreux auxiliaires techniques et énormément de répé­titions. La première cependant fut d'un succès général. Pendant l'hiver de 1864, Molnár convint lui-même de son erreur de ne pouvoir surclasser le Théâtre National. S'il voulait faire recette, la nécessité d'un programme différent de celui du Théâtre National s'imposait. Il devait donc présenter des pièces dans lesquelles il excellait : pièces à grand spectacle, dans le genre léger, bien mises en scène. Les conclusions tirées après bien de longues et pénibles agonies par la direction du théâtre allemand étaient les mêmes. Des faillites consécutives les directeurs allemands ont pu dégager l'enseignement que le Théâtre National ne pût être dépassé dans le sérieux. Ils s'arrangèrent donc à donner surtout des opérettes. Ainsi les fervents du genre léger ont eu la possibilité de choisir entre deux théâtres, celui de Molnár et celui des Allemands. Certes, le danger de la faillite d'Alsdorf a été conjuré en 1861 du fait de sa col­laboration avec Molnár, le salut n'était cependant que de caractère temporaire. Alsdorf a paré la faillite pour la seconde fois en ayant accueilli dans la direction Bernard Winter, ensuite il a cédé la direction entièrement à ce dernier. Winter était d'origine allemande (Alsdorf bourgeois de Pest et gentilhomme hongrois) et était de première force en le genre léger et la mise en scène. Lorsqu'au Théâtre Populaire la situation de Molnár devint sérieux il fit une tentative et a postulé le bail des théâtres allemands. Mais comme ces théâtres étaient entre les mains de personnes privées et il n'avait les ressources nécessaires ni pour fournir une caution, ni pour couvrir le prix de location, après la démission de Winter, puis de Molnár, les théâtres passèrent aux mains de l'Autrichien Röhring. Malgré le grand succès de l'hiver, le théâtre de Molnár connut pour l'été de 1864 de nouveau une crise financière, assurément par suite des emprunts contractés à usure pour assurer les frais d'entretien du théâtre pendant la morte saison. — Les acteurs mal payés avaient assez des privations. Les meilleurs d'entre eux avaient quitté Molnár pendant les derniers trois ans, certains pour être admis au Théâtre National comme comparses, certains s'engagèrent à quel­ques meilleures troupes de province. Un groupe d'acteurs resté près de Molnár demanda l'ouverture de la faillite contre lui. La troupe provinciale enracinée dans la capitale du fait de l'esprit libéral de 1861 n'était pas même auparavant en odeur de sainteté auprès du Conseil de Lieutenance. Certes, les acteurs de Molnár se sont débarrassés de l'habitude de faire des improvisations révolutionnaires, mais ils constituèrent une charge pour le Théâtre National subventionné et pour le théâtre allemand, ce dernier étant subventionné illicitement. Le Conseil de Lieutenance laissa donc en juillet 1864 la voie libre à la procédure de faillite engagée contre Molnár et en novembre de la même année fit fermer le théâtre. Une mince fiche de consolation était pour le public hongrois qu'en mai 1865 le théâtre allemand sombra dans les mêmes conditions. Dans les requêtes présentées au Conseil de Lieutenance, Molnár assiégea ce dernier pendant des années en ayant insisté sur la nécessité d'avoir un théâtre pour les Hongrois de Buda. Mais par les faillites de 1864 et de 1865 il était mis clairement en évidence que les habitants de Buda n'avaient pas besoin d'un théâtre. Le public du Théâtre Populaire et de l'Arène de Buda était composé généralement des habitants de Pest. Quelles étaient en réalité les rapports entre le théâtre et le public à ce temps ? Au vrai, Buda était composée de plusieurs bourgades. Les habitants de Óbuda trop éloignée ne pouvaient pas y être comptés, comme d'ailleurs ceux non plus qui habitèrent au pied des lieux-dits dénommés Országút, Rózsadomb (ou bien Rosenhügel). La Víziváros s'étendait au-delà d'une zone non-bâtie, entourée de jardins. Elle fit réellement partie de la zone d'intérêt de Molnár, la plupart de ses acteurs étaient logés dans ce secteur de la ville. Des rapports existèrent aussi avec la Krisztinaváros par le Tunnel, mais ces rapports ne con­312

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