Budapest Régiségei 18. (1958)
ANYAGKÖZLÉSEK - Kubinyi András: Rabok feliratai a budai Csonkatoronyban 519-525
A. KUBINYI INSCRIPTIONS FAITES PAR LES PRISONNIERS DANS LA CSONKATORONY («TOUR MUTILÉE») DE BUDE Au cours des fouilles exécutées dans le forteresse du Bude, on a mis à jour — entre autres —- ce qui restait de la tour appelée Csonkatorony («Tour mutilée»). La tour est très fréquemment mentionnée dans les sources écrites, narratives ou documentaires. Pendant le règne des rois nationaux hongrois, la tour a servi de prison où l'on n'a, dans la plupart des cas, enfermé que des détenus politiques et militaires. Dans les temps turques, on l'a également employé comme prison, comme il en sera encore question dans ce qui suit. Les fouilles ont mis à jour dans le mur de la tour quatre pierres munies d'inscriptions qui feront le sujet de cet article. La première inscription (Fig. No. 1) doit être considérée comme celle qui est la plus importante et qui offre certaines données relatives à l'une des époques douleureuses de l'histoire de la Hongrie. La date marquée sur la pierre est 1541, et l'inscription nous informe que trois capitaines ont été emprisonnés ici en raison de la prise de la forteresse de Visegrád (Vichégrade). Vichégrade est situé au bord du Danube entre Budapest et Esztergom (Gran). La forteresse était au moyen âge la résidence de prédilection des rois de Hongrie, voire, la saint couronne de Hongrie était gardée dans la citadelle de cette forteresse. Dans l'enceinte de la fortresse se trouvait — entre autres — l'endroit nommé Vízvár («forteresse des eaux»), au bord du Danube. Dans la première partie du XVI e siècle la Hongrie traversait des périodes chargées de crises. Le roi Louis II est tombé en 1526 dans la bataille de Mohács contre les Turques, et sa veuve, Marie, soeur de l'empereur CharlesQuint et de l'archiduc Ferdinand d'Autriche restait sans enfants. Les états hongrois ont élu roi Jean Szapolyai, mais la reine a réussi — avec un groupe des seigneurs — à élire roi son frère Ferdinand aussi, époux de la soeur de Louis IL Dès ce moment la lutte entre les deux rois était permanente. Vichégrade a aussi changé de maître plusieurs fois, pour être définitivement dominé, à partir de 1532, par le roi Jean. Celui-ci mourut en 1540. Au moment de sa mort, la plus grande partie du pays, y compris Bude, la capitale, était dans sa possession. Son héritier était son fils, Jean-Sigismond âgé d'à peine quelques mois. Toutefois, dans l'entretemps les deux rois ont conclu un traité de paix à Nagyvárad, selon lequel le pays appartiendra, après la mort de Jean, à Ferdinand. D'autre part, en considération du fait que les conditions stipulées par Jean comme contre-valeur de son acceptation du traité, n'étaient pas observées par Ferdinand, le moine Georges, dit le Frère, membre de l'ordre des ermites de Saint Paul, et trésorier du roi Jean ne voulait pas livrer le pays à Ferdinand et proclama roi le fils de Jean, Jean-Sigismond. Ferdinand a envoyé son général Lenard Fels, contre le Frère Georges. En automne 1540, Fels a occupé le Vízvár (Forteresse des Eaux) de Vichégrade, puis il a essayé la conquête de la capitale, Bude. Ici toutefois il a échoué, par conséquent il a été contraint de retourner à Vichégrade, où il a investi la citadelle. Les défenseurs de celle-ci l'ont livré après une lutte de quelques jours, sous condition que la possibilité d'une retraite libre leur fût accordée. Les noms des capitaines restent inconnus. C'est à peu près ceci que nos sources narratives et documentaires nous indiquent au sujet de l'histoire de Vichégrade avant 1541. En ce qui concerne la période qui suit, la pierre munie d'inscriptions nous donne certains renseignements. Les trois capitaines ainsi que la garnison de la forteresse pouvaient retourner à Bude, où les capitaines, comme traîtres, furent incarcérés dans la prison de la Csonkatorony par ordre du Frère Georges. Ils n'y restaient probablement très longtemps, puisque en été de 1541 les Turques ont occupé Bude par ruse, les prisonniers de la tour en question furent libérés. Nous avons déjà mentionné que la tour était maintenue comme prison dans le temps de la domination turque. C'était les Turques qui y ont enfermé leur prisonniers : les soldats hongrois tombés en captivité. H y a beaucoup de données qui indiquent les horreurs de la vie des prisonniers y enfermés. La plupart des autres inscriptions datent probablement de la période des Turques, malgré le fait qu'il soit difficile d'établir des dates exactes. La deuxième inscription (Fig. N° 2) a été composée par un certain prêtre nommé Georges, qui s'adresse à Dieu par une ligne d'un hymne ecclésiastique qui commence par les mots Te Deum. La troisième inscription ne contient qu'un nom : Kolaczansky. Il s'agit probablement d'un 524