Budapest Régiségei 17. (1956)

TANULMÁNYOK - Nagy Tibor: Héraklész bronzszobrocskája Óbudáról 9-44

tion minutieuse — mais hors de proportion avec la grandeur des statuettes — de la muscu­lature fait penser non à des ateliers gréco­hellénistiques, mais à des ateliers «romains» au sens large du mot. Si nous tenons compte de cette observation, il nous faut éliminer, dans la recherche du lieu d'origine de la statuette d'Óbuda, les provinces dites «orientales» dont les ateliers de copistes avaient conservé les traditions gréco-hellénistiques, même à l'époque impériale. La technique de la statuette nous permet '• d'avancer encore, en procédant par élimination. Certaines particularités techniques (fonte en plusieurs parties, ciselure minutieuse de la sur­face, revêtement des yeux par des plaques d'argent, application de la patine artificielle antique) 57 considérées ensemble indiquent nette­ment que l'Héraclès d'Óbuda fut exécuté dans un atelier où soit les traditions des procédés techniques gréco-hellénistiques étaient encore vivantes, soit ces procédés étaient adoptés. Or, en Italie et dans la Gaule, seuls les ateliers «romains» travaillant pour une clientèle exige­ante, possédaient encore ces traditions; 58 quant à la Pannonié, on n'y peut compter avec quel­ques ateliers que dans les centres urbains du Sud et de l'Ouest de la province. 59 Les statu­ettes que nous connaissons ne permettent cer­tainement pas de conclure à l'existence de tels ateliers en Pannonié, mais les restes des grandes statues de bronze sembleraient indiquer qu'ils pouvaient exister dans le Sud-Ouest de la Pannonié. 60 Parmi les statuettes de bronze, retrouvées en Pannonié et très vraisemblablement origi­naires de cette province, nous n'avons aucune qui, au pont de vu du style ou du technique, soit comparable avec l'Héraclès d'Óbuda. Attri­buer la paternité de la statuette à un sculpteur immigré, de culture classique (comme cela est arrivé ailleurs, par exemple dans la Gaule) 61 serait une hypothèse gratuite. Ainsi, il ne reste plus, comme lieu d'origine possible de notre statuette, que la Gaule et l'Italie — compte tenu des relations économi­ques et commerciales entre la Pannonié et les provinces en question. 62 Cependant, rien ne nous autorise, d'après les particularités techniques de la statuette à l'attribuer à un atelier quel­conque de l'une ou de l'autre province. Nous connaissons des statues de bronze, fondue en deux ou en plusieurs pièces, originaires d'Italie, ou de la Gaule et des confins de ces deux pro­vinces, et il arrivait souvent que, comme pour l'Héraclès d'Óbuda, l'épaule et le bras gauche, avec la peau de lion, fussent fondus à part. 63 Le revêtement des yeux par des plaques d'argent était plus répandu dans la Gaule et aux confins de cette province ou il peut être aussi bien retrouvé dans les produits des ateliers de la Gaule orientale, — délimités par Neugebauer 64 — comme sur les statuettes de bronze sorties de l'atelier d'Avenche, récemment identifié. 65 Rien de plus caractéristique de la popularité de cette technique qu'elle était employée pour des objets d'art à décorations plastiques, com­me le récipient à trois têtes de Cologne, 66 le buste de Bacchus sur la garniture de plaques du meuble de Vorsselaer, 67 etc. Le revêtement de plaques d'argent, imitatiton de l'incrustation d'argent des grandes statues de bronze, n'est cependant pas étranger aux statuettes originai­res d'Italie, 68 elles non plus. Les particularités du style de la statuette d'Óbuda, elles aussi, ne sont guère suffisantes à trancher le débat concernant son lieu d'origine. En modelant le corps nu et musclé d'Héraclès, le sculpteur a fait une copie assez fidèle du modèle hellénistique. Le visage, comme nous l'avons dit, porte des traits typiques de l'époque des Antonins. Il semble aussi à première vue que la séparation, par une ligne assez profonde, du »glutaeus« droit de la partie supérieure de la jambe, ainsi que la division, par une ligne en arc, allant jusqu'à la cheville, de la chair musclée derrière le tibia, représentent également une addition personnelle du copiste de l'époque des Antonins. Ces séparations nettes sont plus frappantes encore, si nous les comparons au buste musclé, où abondent les transitions d'un modelé tendre et d'où tout contour net et tranchant est absent. Cependant, nous retrou­vons ces lignes de séparation caractéristiques, dans l'art hellénistique tardif; 69 aussi, ne pou­vons-nous pas les considérer comme des carac­téristiques de l'atelier du copiste. Cette re­marque intéresse particulièrement un groupe de statuettes de bronze de le Gaule, groupe qui possède des caractéristiques semblables. Ainsi, les indications les plus intéressantes concernant le lieu d'origine de l'Héraclès d'Óbuda sont fournies par la tête, transformée à l'époque des Antonins. Or, il est intéressant de remarquer que si, par sa forme rectangulaire allongée, par le profil courbé du visage, cette tête s'apparente au type Héraclès dit Farnèse, 70 la bouche, le menton saillant et la barbe, sont, comme nous l'avons vu, »dans la ligne« des portraits de l'époque. Ce n'est sans doute pas par hasard si nous trouvons, en Italie, au »Museo Civico« de Bologne une statuette de bronze d'Héraclès de 14,6 centimètres 71 , dont le visage présente la même dualité alors que, parmi les statuettes d'Héraclès de la Gaule, il n'y a aucune qui rappelle la nôtre, ne serait­ce que par la tête. L'Héraclès de Bologne est probablement la transformation, exécutée à l'époque des Antonins, d'une statue antérieure, élevée pour rendre hommage au héros, proba­blement dans la ville de Rome. 72 Elle n'est donc que de peu antérieure à l'Héraclès d'Óbuda. Celui-ci présente donc plusieurs traits communs avec la statuette de Bologne: même structure 31

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