Budapest Régiségei 17. (1956)
TANULMÁNYOK - Nagy Tibor: Héraklész bronzszobrocskája Óbudáról 9-44
tion de l'attitude du corps légèrement courbé, penché sur l'amazone) il appartient à un type sculptural très proche de celui de la statuette d'Óbuda. De tout le groupe, c'est surtout le sarcophage de la Villa Ludovisi (v. p. 13, fig. 2) 23 qui nous intéresse ici et dont la scène d'Hippolyte nous montre un Héraclès détournant la tête et regardant vers le haut. 24 La main gauche présente la même stabilité que celle de notre statuette d'Óbuda ; la massue posée sur l'épaule, la peau de lion tombant de l'épaule assez bas sous la poitrine 25 (alors que dans les autres bronzes d'Héraclès elle ne la dépasse pas), sont également des détails qui sont identiques dans les deux types de représentation. Nous avons aussi d'autres détails communs, de moindre importance, comme la position du pied gauche levé, dont la plante foule l'épaule ide l'amazone. Cependant, chez l'Héraclès du sarcophage le poids du corps repose déjà sur le pied levé, c'est à dire, posé sur l'amazone, et les pieds sont plus écartés que sur notre statuette. Malgré d'indiscutables différences, il n'est pas douteux que l'Héraclès de sarcophage posant son pied sur l'Hippolyte étendue, et penchant le buste en avant, représente un type voisin de celui de la statuette d'Óbuda. En outre, il est presque certain que, comme dans le cas des sarcophages, il nous faut reconstituer la partie manquante sous le pied gauche levé d'Héraclès, par une Hippolyte vaincue, ou, plus exactement, par la figure inanimée, étendue par terre, de la reine des amazones, telle que nous la voyons sur les sarcophages. 26 Ce qui plaide encore en faveur de cette hypothèse, c'est que l'épaule ou la poitrine de l'amazone, sur laquelle Héraclès pose le pied, serait, ramenés aux proportions de la statuette d'Óbuda, juste assez grande pour combler le vide sous le pied gauche levé de notre statuette. 27 Autre fait venant confirmer notre idée : en dehors des représentations de l'amazone vaincue, nous ne trouvons, ni dans les autres représentations «des athloi», ni parmi les figures d'Héraclès appuyant sur le talon, aucune dont l'attitude rappellerait celle de la statuette d'Óbuda. Parmi les représentations des «athloi» avec personnages humains, 28 nous ne connaissons jusqu'à présent, en dehors des scènes d'Hippolyte, aucune qui montrerait Héraclès, non pas pendant le combat, mais en attitude triomphante, foulant de son pied le corps de son adversaire vaincu. 29 Parmi les scènes représentant les luttes du héros contre les animaux, seule l'aventure avec le lion de Némée pourrait être prise en considération. Cependant, l'image d'une métope du temple de Zeus à Olympie, 30 image qui représente le héros épuisé par le combat, la'tête appuyée sur la main et un pied posé sur le lion vaincu, ne peut, en aucun cas, être prise en considération quant à la question 28 du complément, ne fût-ce qu'en raison de la position assise d'Héraclès. On retrouve encore un certain nombre d'autres variantes de cette scène dans la petite plastique plus tardive. 31 Abstraction faite de leurs conceptions entièrement différentes, les représentations mentionnées ne peuvent être utilisées en vue de compléter la statuette d'Óbuda, ne serait-ce que du fait que cette dernière représente le héros portant sur l'épaule la peau de lion, manifestement après l'aventure de Némée, célébrant l'achèvement d'un autre «athlos». 32 En dehors des représentations des «athloi», nous connaissons d'autres figures d'Héraclès, celles des statuettes des époques hellénistique et impériale, posant leur pied gauche ou droit levé, sur un rocher, s'appuyant avec la main sur une massue et tenant dans l'autre une coupe ou un rhyton, se reposant près d'une source. 33 Cet Héraclès, à l'attitude calme, et même épuisée, n'a évidemment rien à voir (sauf le pied qui s'appuie sur le talon) avec celui du Héraclès d'Óbuda, éclatant de force, prêt à l'action. L'examen sommaire des différente types d'Héraclès 34 susceptibles de servir de modèle pour compléter la statuette d'Óbuda, ne fait que souligner encore plus vigoureusement les rapports existant entre les représentations Héra clés-Hippolyte de sarcophages, et notre statuette. Nous estimons que tout ceci serait corroboré si nous pouvions démontrer, dans la même sphère artistique, l'archétype tant de la statue de bronze que des bas-reliefs de sarcophage de l'époque des Antonins, indépendamment l'un de l'autre. En parlant du complément au bras droit manquant de la statuette d'Óbuda, nous avons déjà indiqué que le bras droit plié dans le coude devant la poitrine n'avait pas de correspondant parmi les représentations d'Héraclès. Cette seule observation nous autorise à conclure que notre statuette est la transformation d'un type antérieur. Cette opinion est confirmée par le fort chiasme de la figure debout, caractéristique de la tradition lysippienne de l'art hellénistique, par le travail soigné et artistique avec lequel fut exécuté la surface du corps nu, et par les particularités de la tête, ces dernières indiquant non seulement le modèle, mais aussi la conception définitive de notre statuette. Alors que la forme rectangulaire allongée de la tête, le profil au nez arqué et le modelé des cheveux rangent la tête de notre statuette dans le type statuaire représenté par l'Héraclès Farnèse, 35 l'inanité du visage sous les yeux, la bouche modelée sans vigueur, avec la moustache dessinant un angle droit, la manière académique de traiter la barbe drue, mais lâche, trahissent la main d'un copiste de l'époque des Antonins. 36