Mitteilungen des Österreichischen Staatsarchivs 17/18. (1964/65)

CHRISTOPH, Paul : Comité Autrichien de Libération a Paris. Nach Dokumenten und Aufzeichnungen

434 Paul Christoph aux Alliés: „Donnez une chance ä l’Allemagne et 1’ „autre Allemagne“ que nous représentons en fera une véritable democratic“. Comment les Allemands eux-mémes congoivent-ils la reconstruction de leur Etat? Dans certains milieux catholiques on semble envisager avec faveur un déplacement vers le Sud et l’Ouest ä prépondérance catholique, du centre de gravité politique et économique de l’Allemagne. On estime dans ces milieux qu’un tel déplacement, coincidant avec une décentralisation trés poussée et avec la création d’un état fédératif, contribuerait ä éliminer la néfaste in­fluence prussienne et conférerait la prédominance aux forces démocratiques. Ces tendances trouvent un écho favorable chez les catholiques étrangers et chez les alliés. On allégue que le catholicisme allemand, notamment en Ba­vi ere, a opposé une résistance tenace au national-social isme en en combat- tant courageu sement les hérésies pa'iennes. D’autres milieux catholiques vont jusqu’á préconiser l’incorporation de l’Autriche ä une Allemagne fédérative ä prépondérance catholique tournée contre la Prusse. Ils escomptent de l’incorporation de l’Autriche une bienfai- sante influence démocratique et peut-étre un adoucissement des consé- quences de la guerre pour toute l’Allemagne. Dans une brochure parue en Suisse et intitulée Das demokratische Deutschland, le Dr Joseph Wirth, ancien chancelier du Reich et membre du parti catholique, ainsi que le Dr Otto Braun, député social-démocrate au Reichstag s’élévent avec véhémence contre la thése de la responsabilité du peuple allemand tout entier. Ils soutiennent que la nation allemande consti­tue une entité indivisible et se prononcent contre le séparatisme des régions catholiques et contre la constitution de ces régions en une nouvelle Alle­magne. En conséquence, ils sont opposés au projet tendant ä faire de l’union de l’Autriche et de la Baviére, tous deux pays catholiques, un rempart contre le nord prussien et Protestant. Ce dernier projet, dirigé contre l’indépen- dance de l’Autriche aurait pour corollaire une restauration monarchique dans les deux pays. Comme la moindre initiative en ce sens provoquerait dans toute l’Europe une opposition massive, il n’est que trop comprehensible que MM. Wirth et Braun ne veuillent pas en entendre parier. La social-démocratie allemande s’oppose eile aussi au démembrement et se prononce, ä l’instar de son porte-parole en Suisse, pour l’unité du peuple allemand; pour des raisons idéologiques eile est favorable au rassemblement de toutes les tribus allemandes, Autriche comprise, en un seul Etat. On retrouve des idées analogues dans la social-démocratie autrichienne, dont les dirigeants ont toujours été favorables ä 1’Anschluss. La social-démocratie allemande, parti le mieux organisé de l’AHemagne de Weimar et bastion le plus solide de la deuxiéme internationale, trouvera sans doute l’appui des partis socialistes ä l’étranger pour réaliser l’unité et restaurer la puissance de PEtat allemand.

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