Hajnal István: A Kossuth-emigráció Törökországban, I. kötet (Budapest, 1927)

IRATOK

Porte elle­mérne, de son propre mouvement, sans aucune action encourageante de la part de la France ni de l'Angleterre. II faut dire encore qu'excepté nous, personne ne s'est occupé directement auprés de la Porte de l'affaire des Hongrois, car les Hongrois eux mémes, au lieu de s'adresser ä la Porte, portaient leurs plaintes a l'Angleterre et a la France contre la Porte. J'avoue, que croyant moi mérne l'internement plus avantageux pour les Polonais, je pense que les Hongrois étaient mieux partagés que nous, car c'est un avantage que d'etre en masse compacte organisée, dans un pays voisin et ami au sien, au lieu d'etre éparpillés, séparés par des mers de sa patrie et hötes des peuples qui ne veulent point de nous. Mr. Kossuth pourtant peut avoir des raisons trés justes, pour demander ce qu'il demande et je fais tout mon possible pour lui rendre service. Je me suis adressé d'abord ä la Porte, oü l'on a pris sa demande en consideration, on m'a expose les raisons qui empéchent de revenir sur une decision prise, on a protesté contre le mot de deportation, qui se trouve dans la lettre de Mr. Kossuth et Fon m'a répété l'assurance que jamais deportation ou l'emprisone­ment n'auront lieu et Ton m'a promis de délibérer sur le désir de Mr. Kossuth. On délibérera aujourd'hui et demain, probablement, on me donnera une réponse. J'ai envoyé la traduction de la lettre de Mr. Kossuth a Sir Stratford Canning et j'en ai remis une autre, moi mérne, au general Aupick, qui a paru trés embarassé de ce qu'il dévait faire ; il m'a declare qu'il regardait la demande de Mr. Kossuth comme une question particuliére, qui ne devait ni ne pouvait entrainer la marche de la question generale, que tous les Cabinets veulent sincérement la paix et sont trés satisfaits d'avoir évité la guerre, que vouloir reprendre et arranger de nouveau une affaire terminée, ce serait s'exposer a une rupture qui pourrait amener la guerre, qu'il ne croit point que l'Angleterre se mette en avant, mais qu'il se decide ä suivre l'Angleterre si elle agit en faveur des Hongrois. Je n'ai pas de réponse de Sir Stafford Can­ning et d'ailleurs j'ai manqué de tems, car la lettre de Mr. Kossuth n'est parvenue que le 8. d. m. c. aprés le depart de la fregatté a vapeur, le Medjidié, pour Varna; mais je vous prie Mr. le Comte, d'assurer Mr. Kossuth, que je mettrai tout en oeuvre, si non pour accomplir son desir, car cela me semble prés­qu'improbable, au moins pour atténuer le désagrement de l'inter­nement, approcher autant que possible de la capitale le lieu de cet internement et avancer le temps de la mise en liberté, mais je conseille de s'adresser toujours de preference ä la Porte, que de saisir d'une affaire quelquonque l'Angleterre ou la France. Cette voie offre plus de succés et l'Angleterre et la France aiment mieux soutenir les affaires dejä en train que de les provoquer. Veuillez agréer [etc.] Michel Czaykowski.

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