A Veszprém Megyei Múzeumok Közleményei 10. (Veszprém, 1971)

Pákay Zsolt–Sági Károly: A szőlőművelés hatása a Balaton-környék életére és településére

les serfs viticulteurs des propriétés du roi et de la reine. Leur nom montre qu'ils fournissaient une certaine quantité de vin sur la vignoble qu'ils cultivaient. Les serfs appelés „vini­tores" et „vinicultures" des latifundia ecclésiastiques et seigneuriaux devaient également fournir une quantité dé­terminée de vin, chaque année à leurs seigneurs. Les données montrent que la quantité de la prestation n'était pas égale. Mais nous ne savons pas si la grandeur des vignobles cul­tivées était égale ou non. Nous ne disposons pas des données nous indiquant si les serfs viticulteurs ont augmenté l'étendue de la vignoble. Puisqu'ils fournissaient une quantité de vin déterminée, l'agrandissement de la vignoble devait être avantageux pour eux aussi. La viticulture assure un revenu plus élevé que n'importe quelle autre branche de la production agricole. Déjà à l'épo­que arpadienne, la bourgeoisie des villes s'intéressait aux terrains bons pour la viticulture. Le seigneur terrien n'avait pas d'argent, ou il ne voulait pas s'occuper de la vigne, il regardait donc de bon oeil cet intérêt. Là où la bourgeoisie ne pouvait pas acheter les terrains qui se prêtaient à la viniculture, elle prenait en bail la terre. Tamás, abbé de Tihany afferma en 1289 ses terres d'Urkut à des bourgeois d'Esztergom. Au XIV e siècle, quand le servage uniforme se développe, les grandes forêts permettaient la libre détention des essarts. Naturellement, au point de vue du droit de propriété, les essarts restaient biens du seigneur. La viticulture n'était pas rentable si le serf travaillait à la corvée. Le seigneur voulait s'emparer de tout terrain arable, excepté la tenure servile, mais cette tendance ne s'étendait pas sur les vigno­bles. Le seigneur regardait de bon oeil, par certaines mesures il favorisait même le défrichage, la plantation de vignes et leur entretien. Aux terres défrichées s'attachait un intérêt bilatéral. En ce qui suit, nous examinerons l'intérêt du propriétaire et celui du serf. La formation de la catégorie de salariés se relie à la viti­culture. Il n'y avait presque pas de vignoble sur propriété allodiale, c'étaient les vignobles cultivées par les serfs cen­sitaires qui assuraient une quantité fixe de vin au seigneur, c'est-à-dire un revenu plus petit, mais sûr. Depuis 1351 le seigneur terrien perçoit un neuvième sur la récolte. Outre le neuvième, on offre au seigneur aussi des dons (munera) qui étaient, selon la pratique, un poulard, un pain de brioche et une mine d'avoine sur chaque vigne. L'Église dîmait encore la vignoble serve. Malgré tout, les redevances sur les vignes sont encore assez avantageuses aux serfs. En 1848 le problème des vignobles censitaires ne fut pas résolu, leur rachat n'eut lieu qu'en 1868. En 1873 dans 50 villages de la région du Balaton il y avait 7937 vignerons possédant 11 093 arpents (de 57 ares) de vigne, ce qui donne en moyenne 1,4 arpent par propriétaire. Cela signifie que presque chaque famille de la contrée du Balaton possédait une vignoble. En ce temps-là, le revenu d'un arpent de vigne était de 26 forint. A la base des tables I — III, établies d'après produits de la récolte, nous pouvons conclure à des revenus à peu près semblables. Au serf qui disposait de la force physique et des expéri­ences nécessaires, le défrichage et l'implantation d'une vig­noble étaient avantageux. Au milieu de son vignoble créée sur l'essartis il vivait «presque comme les nobles». Il pouvait la vendre, léguer, mettre en gage. Du point de vue du seig­neur, le changement des vignerons propriétaires n'avait aucune importance, s'il jouissait des mêmes redevances après le changement de personnes. Pour assurer ses droits, le seigneur apposait sa clause aux contrats des vignerons. Les avantages matériels et la structure juridique de la vignoble censitaire permettaient que même les habitants des contrées lointaines puissent s'acquérir des vignobles. On appelait ces propriétaires «étrangers» (extranei). Parmi eux, nous trouvons des serfs, des bourgeois, mais des nobles aussi. Sur la vignoble censitaire — c'est-à-dire qui se trou­vait sur la propriété d'un autre seigneur — le noble aussi devait payer le neuvième et les dons, tout comme un serf. Sur les coteaux connus et renommés dans le pays entier, 112 même des familles nobles et riches se procuraient des vi­gnobles censitaires, si l'on ne pouvait pas autrement y ac­quérir de terre. Si le vigneron censitaire ne cultivait pas bien le fond assu­jeti, s'il ne payait pas la redevance, le seigneur avait le droit de «faire apprécier» l'exploiteur qui que ce fût. En ce cas, ce dernier devait payer la valeur véritable du raisin. C'était le magistrat de la «commune montagnarde» qui fixait cette valeur. Les vignobles jouissaient déjà au Moyen Age de certaine autonomie en regard de la commune aux confins de laquelle elles étaient situées. De là s'est développée la «commune montagnarde». Les règlements juridiques concernant les vignobles reflétaient déjà au Moyen Age quelques carac­téristiques des lois portant sur les «communes montagnar­des». Ces lois tenaient compte des intérêts du seigneur aussi bien que de ceux qui possédaient des vignobles censitaires sur le coteau planté de vigne. L'autonomie des communes montagnardes n'annulait pas les droits seigneuriaux, mais elle les restreignait dans une grande mesure. Aux communes montagnardes les serfs étaient en majorité, il est donc natu­rel que les dirigeants de la commune étaient également des rangs des serfs. Même les nobles habitant la commune étaient justiciables du magistrat paysan. Même après l'abolition du système de vignobles censi­taires — donc après 1868 — la commune montagnarde res­tait, seulement la défense des intérêts seigneuriaux a disparu des principes de son fonctionnement. Après 1868 la com­mune montagnarde devint l'association de défense des inté­rêts des propriétaires viticulteurs. Sur les coteaux nous trouvons très souvent des chapelles. Ce sont les membres de la commune qui les ont fait bâtir. Ils attendaient que ces chapelles leur assurent l'assistance du ciel. Après 1848, une partie des communes montagnardes est devenue ensemble administratif. Ce qui caractérise ces com­munes, c'est l'habitat dispersé. Aux XVI e —XVII e siècles, au cours de la guerre contre les Turcs, la majorité des villages de la région du Balaton ont péri. Les propriétaires terriens ne repeuplaient pas ces communes dans les confins desquelles on cultivait surtout la vigne, puisque là leur revenu était assuré par les vignobles censitaires. Telles communes étaient p. ex. Rád, Boglár, Falud, Keszthely tomaj, Diás, Vonyarc, Весе, Ládtomaj, Badacsony, Kisörs, Ábrahámhegy etc. L'appréhension du danger turc était le premier motif qui poussait les paysans à abandonner le village et à s'installer dans la vignoble. Naturellement, les seigneurs défendaient que les serfs quitassent leur villages, parce qu'ils voulaient que les corvées et le logement des soldats fussent assurés. Outre les facteurs d'ordre économique, on peut supposer d'autres motifs. La population des villages détruits ne voulait pas quitter ses anciens habitats. Malgré les consignes des seigneurs et des autorités administratives, au XVIII e siècle et dans la première moitié du XIX e , beaucoup de gens avaient leur domicile dans les vignobles de la région du Balaton. L'autorité publique interdisait l'installation dans les vi­gnobles non seulement pour défendre les intérêts seigneuriaux, mais aussi du point de vue de la sécurité générale. Mais malgré cela, le nombre des habitants des vignobles ne ces­sait d'augmenter. Puisque les efforts pour liquider les agglomérations dans les vignobles restaient sans succès, vers 1838 il a été proclamé que Cserszegtomaj, Gyenesdiás et Vonyarc deviendraient communes indépendantes. Après 1848, quand le frein du régime des Ordres a cessé d'agir, la population de Keszthely a catastrophiquement diminué à la suite des déménagements dans les vignobles. Parmi les maison habitées ou inhabitées des régions du Balaton, des villas et pavillons paraissent de plus en plus nombreaux. Aux communes montagnardes — qui montrent une structure d'implantation spéciale — un noyau est en train de se former, où les bâtiments sont plus serrés. Zsolt Pákay—Károly Sági

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