Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)

1 - III. LES FOSSÉS DU DIABLE EN HONGRIE

5 Les fossés du diable e?i Hongrie. VII. LIGNE D'APATIN A KÖRÖS-ÉR. Entre le Danube et la Tisza, il nous reste encore un grand retranchement, lequel, partant d'Apatin (comitat de Bács) côtoie la rive gauche du Danube, puis traversant le fossé romain, monte de l'autre côté jusqu'à Csik-ér, sur le territoire de Petrovoszelo, selon d'autres, jusqu'à Körösér, près de Magyar-Kanizsa. Pour étudier cette soi-disant fortification, je suis allé à Apatin, vers la fin du mois d'août 1866, avec mon ancien élève M. Ladislas Zombori. Ce rempart, quoiqu'il soit quatrefois plus long que le fossé romain, est appelé le petit fossé romain

, probablement, je pense, à cause de cette circonstance, qu'il n'a pas de vrais fossés, comme le vallum romanum, oeuvre magnifique et imposante, bâtie d'après les règles de l'art stratégique des Romains. Pour que mes lecteurs aient une juste idée de ces remparts, je dois leur faire remarquer que les fossés les plus larges et les plus profonds se trouvent à l'est, c'est-à-dire du côté opposé au Danube, ce qui montre que les remparts n'ont pas été bâtis pour arrêter l'ennemi, mais pour protéger les pays riverains, couverts de marais et de forêts inondées, contre la violence des eaux du Danube. De nos- jours encore, sur les terrains exposés aux inondations, on élève des digues pareilles à celles-ci, et le fossé qui se trouve à côté n'a été creusé que pour en tirer la terre nécessaire à la construction de la digue ; et ce qui vient encore à l'appui de mon opinion, c'est que ces contrées qui ne sont pas habitées aujourd'hui, ne l'étaient pas d'avantage autrefois, et n'étaient recherchées que pour la chasse et la pêche. L'idée que ces remparts ont été élevés contre les peuples méditerranéens est donc inadmissible. Enfin quelques détails sur les profils du