Romer Floris: Compte-rendu (Budapest, 1878)
1 - III. LES FOSSÉS DU DIABLE EN HONGRIE
40 Les fossés du diable e?i Hongrie. tout-à-fait régulièrement, avec des camps établis à des distances égales, et conservant dans toute leur étendue le caractère des forts romains. Les plans de ces retranchements appelés vallum romanum , désignés sur nos cartes géographiques par le nom de Nagy római sdncz, grands remparts romains, sont contenus dans l'ouvrage du comte Marsili : Danubius Pannonico-Mysicus , tome il, table I, 3 &c. Un autre ouvrage non moins grand et indubitablement romain, c'est le fossé de l'empereur Probus, fossa Probi ', semblable au fossa Drusi du Rhin. Ce fossé qui est situé dans le comitat de Szerém en Slavonie et qui recueille les eaux des environs pour les conduire de Petrovcze à Járák, dans la .Save, est appelé Jdrcsina-drok sur les cartes du comitat. (Voir l'atlas de M. Görög.) Tous les autres fossés ou retranchements qui sont dessinés sur nos cartes géographiques, mais seulement en partie, puisqu'ils manquent de raccordement, et d'autres encore desquels il n'y est fait aucune mention, portent à tort la dénomination de remparts romains. Pour s'en convaincre il ne faut que considérer la manière dont ils sont construits, et penser, en outre, qu'ils parcourent des régions qui n'appartenaient pas aux Romains; et en supposant même qu'ils aient été construits sous l'influence de ces conquérants, il est impossible d'admettre que ceux-ci eussent souffert, chez leurs auxiliaires, des retranchements si peu en harmonie avec leur art de faire la guerre, déjà si développé lorsqu'ils ont occupé la Pannonié et la Dacie. Nous connaissons les fortifications temporaires des Romains, il y a assez de castra dans notre pays; mais même si nous ne les avions pas, nous saurions très-bien distinguer les remparts élevés par les Romains de ceux des barbares, puisque l'on peut voir des sculptures des uns et des autres sur les colonnes Trajane et Antonine à Rome.