Borhy László szerk.: Acta Arheologica Brigetionensia. A római kori falfestészet Pannóniában. Komárom, 1998.

A konferencia előadói és résztvevői - 1. Római falfestészet a nyugati provinciákban: Gallia, Germania, Nyugat-Pannonia - ALIX BARBET (PARIS): LA RESTITUTION DE PEINTURES MURALES ROMAINES: QUELQUES REFLECTIONS

LA RESTITUTION DES PEINTURES MURALES ROMAINES: QUELQUES REFLECTIONS clefs sont très peu nombreux il est parfois tentant de proposer une restitution effective sur support mais il ne faut pas abuser du procédé. Un problème subsiste souvent lorsqu'on a donné des proportions discutables et arbi­traires, ou quand certains motifs ont été incompris et mal situés. C'est ce qui est arrivé pour le plafond de Trêves trouvé sous la cathédrale. Un personnage a été restitué portant une lyre alors qu'il s'agissait d'une double flute, correction ajoutée par la suite. 5 Mais il est des cas ou on ne peut plus modifier le schéma parce que le procédé de restauration employé n'est pas parfaitement réversible, sauf sur le papier ou à l'écran d'un ordinateur. On comprendra que je ne veuille pas citer d'exemple pour ne pas jouer les censeurs. Toutefois, insistons sur le fait que si l'on entre dans une démarche de restitution incon­trôlée on est amené à créer des faux. C'est ce qui s'est produit souvent par le passé et c'est une tentation toujours très forte encore de nos jours. Quelles lacunes masquer et comment ? Supposons que la peinture soit finalement présentée sur un nouveau support et que les lacunes trop nombreuses nécessitent des compléments optiques pour être compréhensibles par le public. Danq ce cas de figure nous n'aurons à faire qu'à des lacunes internes de plaques de peintures homogènes mais incomplètes aux contours définis. Selon les sensibilités locales, on aura tendance ou non à restituer de façon illusionniste toutes les lacunes ou seulement celles qui affectent un visage qui risque sinon d'apparaître défiguré. Le procédé mis au point en Italie dit du tratteggio, consiste à compléter les manques par des petits traits de couleur pures qui à une certaine distance se fondent avec le champ environnant. De près on dis­tingue parfaitement la différence, mais, parfois, elle reste trop importante. C'est ce que nous avons constaté pour une belle tête de Muse de Lisieux: les petits traits verticaux du tratteg­gio distribués comme il est d'usage verticalement différent beaucoup de la surface de la pein­ture vigoureusement brossée de sillons horizontaux (fig. 5 et 6). Il ne faut pas vouloir à tout prix remplir toutes les lacunes car un effet de brouillage, de rideau de pluie se produit. Ainsi au CEPMR on a choisi de ne pas réintégrer les lacunes des fonds unis mais uniquement les éléments nécessaires à la perception d'une continuité visuelle confortable d'un sujet pour l'observateur. Le tratteggio ne convient pas à une peinture trop lisse et trop fine, car la trame des traits ne se fond pas avec la surface originale. Depuis quelque temps on lui a substitué des petits points, à mon avis trop illusionnistes, et même des glacis indécelables et discutables de mon point de vue, si l'on suit la déontologie de la restauration qui veut que l'on puisse toujours distinguer à l'oeil l'original de la restauration (cf. La Charte de Venise en annexe ci­dessous). A ces critères esthétiques s'ajoutent des choix pédagogiques. En effet, l'observateur ne lit pas forcément un visage, un personnage, un attribut important s'ils sont trop fragmen­taires, et il faut alors trouver un moyen de les suggérer de façon discrète mais claire. Ainsi 5 Voir l'étude comparative menée par N. Biais: La conservation, la restauration et les modes de restitution des peintures murales romaines en France et en Allemagne de 1950 à 1995, mémoire de maitrise sous la direc­tion de P. Ballet et A. Barbet, Université de Rennes 2, Haute Bretagne, 1997-1998. ACTA • •BRIGETIONENSIA 23

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