A Debreceni Déri Múzeum Évkönyve 1981 (Debrecen, 1983)
Régészet, ókortudomány - Balla Lajos:Recusantes provinciales in Dacia
Lajos Ballá RECUSANTES PROVINCIALES IN DACIA Partant d'un endroit du exte de la História Augusta (vita Commodi 13, 5—6), qui nous renseigne sur des événements survenus en Dacie, notre étude s'occupe du mouvement des recusantes provinciales, c'est-ä-dire de la population provinciáié révoltée. Les faits ont été replaces dans leur contexte historique, et le documents épigraphiques examines avec la minutie nécessaire. On peut constater que les données de la vC 13, 5—6 doivent étre considérées, pour l'essentiel, comme authentiques, et que le mouvement de la population provinciáié qu'elle mertionne a eu lieu approximativement dans la premiere moitié du regne de Commodus. 1. II ressort de la recherche effectuée jusqu'ici que les événements militaires et politiques que la vC relate en mérne temps que la recusatio de Dacie doivent etre places entre 180 et 184/186. II est probable que pour ce mouvement de Dacie, on doit assigner approximativement la date du bellum desertorum de Maternus en Germanie, c'eest-a-dire 185/186 á peu prés. La brillante analyse que G. Alföldy a donnée sur le soulevement de Maternus inspire l'hypothese que la recusatio de Dacie était elle-méme un bellum, mérne si son extension et son importance n'atteignaient pas Celles du soulevement de Germanie. 2. Pour se faire une idée de l'arriere-plan du soulevement de Dacie, il convient d'abord d'examiner la Situation militaire particuliere de la Dacie et les conditions du développement interne de la province. Celle-lä comme celles-ci étaient caractérisées par une singuliére „labilitás". La situation militaire a été excellemment résumée par A. Alföldi: „Ein Wasserkopf auf einem Zwirnhalse". En ce qui concerne la situation sociale interne et le caractere de la population, ils sönt éclairés par le témoignage souvent cité d'Eutropius (VIII 6, 2) á propos d'une colonisation de grandé envergure, et par les matériaux épigraphiques qui le complétent. (Sur les details de la colonisation, cf. encore L. Ballá, ACUD 10—11. 1974—1975. 139—143. et A Bihari Múzeumok Évkönyve 2, 1978, sous presse.) Compte tenu d'autres facteurs et d'autres phénoménes, on peut conclure que dés l'organisation de la province de Dacie, la société у avait connu de singuliéres tensions, qui devaient déclencher ensuite plus d'une fois des mouvements de révolte parmi la population d'origine étrangére. 3. Bien que certains chercheurs aient pensé qu'il s'agissait de soulévements de la population autochtone, c'est-á-dire des Daces, nous inclinons ä voir dans ces soulévements — et, parmi eux, dans la recusatio mentionnée par la vC 13,5 — avant tout des mouvements de la population d'origine étrangére, composée, pour une part importante, de colons. Le premier de ces mouvements dévait avoir liteu en 117/119, en rapport avec les attaques des Iazyges et des Roxolans, survenues en 117/118. Certaines données de nos sources laissent entrevoir une pareille inquietude interne durant le regne d'Antonin le Pieux, surtout vers 156/157. Au temps des grandes guerres contre les Germains et les Sarmates (entre 166— 167 et 180), la population qu'on venait d'installer en Dacie connut un nouveau mouvement, manifestant le désir de quitter la province sous l'effet de la menace des barbares. Selon notre opinion, les tablettes cirées découvertes dans la région d'Alburnus Maior (Verespatak — Rosia Montana) furent cachées á la suite de ces mouvements internes et non ä cause d'une attque des barbares. La recusatio qui a eu lieu sous Commode avait done de lointains antecedents 128