A Debreceni Déri Múzeum Évkönyve 1971 (Debrecen, 1972)

Néprajz - Ujváry Zoltán: Le personnage du Turc dans le coutemes dramatiques Hongroises

taient de larges pantalons turcs. L'un d'eux portait un veston décoré par des brande­bourgs lui donnant un air de notable. Mais sur leur tete au lieu d'un turban ils portaient des shakos de couleur rouge. L'un de deux Turcs avait une fausse barbe en chanvre et ils montaient á cheval. La tete du cheval et les brides étaient décorés de rubans et de fleurs. De temps en temps ils tiraient des rasades de leur gourde et puis á la grandé surprise des spectateurs ils se mirent á embrasser leurs épouses. A ces occasions ils s'approchaient l'un de l'autre á cheval et ils se penchaient l'un vers l'autre pour embrasser les femmes. Une autre coutume interessante avec un personnage déguisé en Turc est origi­naire de Sövényháza (Comitat Csongrád). С était une coutume d'épiphanie. Deux jeunes furent attelés devant une charrette á deux rues. Sur la charrette prirent place deux ou trois jeunes hommes déguisés en Turcs. Sur leur tété ils portaient des turbans faits de fichus et de chiffons, sur leur visage on avait peint avec de la suie une moustache et une barbe. Ils portaient des houppelandes retournées. Les Turcs ont défilé dans le village et ils adressérent des obscénités aux jeunes filles et aux femmes. Dans leur main ils tenaient des batons á crochet et ils essayaient d'attrapper parmi les spectatuers les jeunes hommes pour les tirer aprés la charrette. La fin du jeu consistait á chasser les „Turcs" du village. II s'enfuirent mais bientót ils rentrérent chez eux. Cette coutume existait encore aprés la Premiere Guerre mondiale. Le personnage du Turc dans les coutumes drama ti ques hongroises et dans 1'ensemble de la culture populaire est une sorte de representation de l'époque ou les Turcs étaient maitres dans le pays et dominaient le peuple hongrois. De nombreuses coutumes sont inter­prétées et mises en rapport avec la domination des Turcs sur des territoires hongrois. Ainsi par exemple le cortege de la Saint Sylvestre á Hajdúszoboszló (Comitat Hajdú-Bihar), la marche champétre de Päques á Zalaegerszeg (Comitat Zala) commémorent les victoires remportées sur les Turcs. A l'époque les Turcs voulaient occuper ces deux localités mais la population en faisant du bruit et du feu pendant la nuit leur a fait erőire qu'elle était supérieure en force et les Turcs se sont enfuis. Pour commémorer cet événement la nuit de la Saint Sylvestre et á Páques on organise un cortege, on tire avec des fusils dans l'air, on fait du bruit avec des clochettes, on lance des fusées etc. Dans ces coutumes les Turcs ne sont pas personnifiés mais pour les participants au cortege ils sont tout de mérne presents. En vérité l'absence des Turcs a plus d'importance ici ue dans les jeux oú le Turc est vraiment present. Dans les jeux ou le Turc est per­sonnifié l'accent n'est pas mis sur le Turc lui-méme, parfois il n'a qu'on role secondaire á jouer et la coutume dans sa totalité n'est pas en rapport avec l'occupation turque. La coutume de la Saint-Sylvestre á Hajdúszoboszló et celle de Páques á Zalaegerszeg évoquent la presence des Turcs en Hongrie au cours de l'histoire. С est la legende locale qui fait vivre cette tradition et cette coutume en rapport avec les Turcs. Souvent la legende n'est pas originaire de la localité mais est plutőt une Variante d'une legende plus répandue. II у a des coutumes chez d'autres peuples ou le personnage du Turc et du Tartare apparais­sent sous le mérne aspect de l'ennemi á chasser. Dans mon article, je fais l'étude comparative des coutumes dramatiques hongroises, slovaques, tchéques, moraviennes, polonaises, autrichiennes, roumaines etc. ou le person­nage du Turc apparait. Les exemples cités démontrent bien que la figure du Turc et du sóidat turc furent incorporés non seulement á la poésie populaire mais aussi aux jeux et coutumes dramatiques de plusieurs peuples de Г Europe. 438

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