Bíró Szilvia - Székely Zoltán: Arrabona - Múzeumi Közlemények 49/1. Tanulmányok T. Szőnyi Eszter emlékére (Győr, 2011)
R. Facsády Annamária: Un type de bijou á dater? Remarques sur la "bague de Caracalla" d'Aquncium
ARRABONA 2011.49/1. TANULMÁNYOK précise par Partisan de la gemme. Par la qualité de la gravure Tamás Gesztelyi la prend pour une oeuvre d’un artiste de la cour. (Gesztelyi 2008, 306.) La couronne de laurier nous permet d’y reconnaître une figure d’empereur. (Alföldi 1935,19.) Ce portrait de grande qualité au nez caractéristique, aux lèvres un peu épaisses, aux sourcils imposants et avec la ride sur le front reflète l’image de Caracalla. (Vood 1986, 28.) C’est surtout en raison de la représentation de profil que la ride en forme de X due aux sourcils froncés et si facilement reconnaissable sur les portraits de Caracalla ne figure pas sur notre gemme bien qu’elle soit également présentée sur les portraits de certaines monnaies de l’empereur. Ce portrait gravé dans un joyau taillé se rattache en effet aux effigies des monnaies. Notre analyse peut être basé sur le fait que les graveurs des médaillons monétaires pratiquaient aussi la gravure des gemmes2, même si c’étaient le sujet, le symbolisme et les éléments compositionnels des illustrations qui constituaient avant tout le passage entre numismatique et art dit « petite sculpture ». (Vermeule 1952, 395-400. ; Henig 1978, 135.) La gemme représente l’empereur en âge mûr, même plus âgé que possible, puisqu’il fut assassiné à 29 ans. C’est seulement sur les monnaies d’après 212 qu’apparaissent la ride si caractéristique sur le front et la barbe frisée coupée courte. (RICIV. 195.) Sur les monnaies à son effigie, Caracalla ne porte que rarement la cuirasse. On voit une cuirasse couverte d’un paludamentum sur les antoniniens frappés après 213, (RIC IV. 264.) et ce n’est que sur les antoniniens et aurei frappés en 215 et en 216 qu’il porte la cuirasse sans paludamentum. (BMC V. 462., 464., 465.) L’effigie qui ressemble le mieux au portrait de notre gemme se trouve sur une série de denier frappée en 213. (RIC IV. 206.) Sur ce portrait nature l’empereur est présenté aux courts cheveux frisés, à la barbe courte et à l’air très soucieux. Les portraits de son successeur, Macrin, empereur éphémère, reprennent plusieurs stéréotypes caractéristiques de Caracalla. Sur ses premières monnaies, Macrin porte une barbe courte, il a un profil plus rond et un visage ressemblant très fort à celui des monnaies à l’effigie de Caracalla, frappées au cours des dernières années de sa vie. (BMC V. Reign of Macrinus, ccxiii.) (Comme la ressemblance physique renforçait la légitimité du pouvoir, ce phénomène symbolique est assez fréquent à l’époque romain.) Certaines de ses effigies peuvent même préfigurer notre gemme (Macrinus RIC IV. IL 66 et 76.), bien que Macrin ait le visage plus mince, plus osseux, la barbe plus longue et qu’il soit plus âgé que son prédécesseur. Contrairement à ses portraits gravés sur des gemmes (Salzmann 1983, 376-378.), les monnaies le représentent généralement en cuirasse et en prenant la même pose que sur cette gemme. Par contre, sur tous ses portraits il figure aux cheveux courts et raids, collés sur le crâne, par conséquent les mèches bouclées apparentent plus notre gemme aux effigies de Caracalla. En Pannonie, trois gemmes retrouvées à Brigetio (Brigetio Nr. 41. ; Borhy- Számadó 2003, Nr. 32. ; AGUN Nr. 200) nous permettent d’observer de près l’image de Caracalla gravée dans une gemme. (Gesztelyi 2008, 304.) Des oeuvres de Brigetio sont, par contre, ouvrées d’une technique et d’un matériau de moindre qualité par rapport à ceux de notre bague. 112