Arrabona - Múzeumi közlemények 13. (Győr, 1971)

Bánkuti I.: Le sehmin d’un jeune noble kouroutz de la gentilhommiere de Lak jusqu'a son émigration en France

LE CHEMIN D'UN JEUNE NOBLE KOUROUTZ DE LA GENTILHOMMIÈRE DE LAK JUSQU'À SON EMIGRATION EN FRANCE (BOLDIZSÁR KISFALUDY) François II Rákóczi, le chef du grand soulèvement des Kouroutz éclaté en 1703, se rendit, au début de 1711, en Pologne afin de demander du secours diplomatique pour la guerre d'indépendance. Sa tentative n'eut pas de résultat, et entretemps Sán­dor Károlyi conclut avec la cour de Vienne une paix de copromis. Nombreux fidèles accompagnèrent le prince en Pologne, mais une grande partie de ceux-ci retourna bientôt en Hongrie et accepta la paix de Szatmár. Lorsque, en novembre 1712, Rákóczi s'embarqua à Dancka pour se rendre en France chez son protecteur le roi Louis XIV, sa suite ne comprenait que trois personnes dont l'un était Boldizsár Kisfaludy, un jeune noble de Transdanubie duquel les historiographes hongrois savent relativement peu. La famille dont plusieurs branches florissaient dans les comitats de Sopron, de Vas et de Győr, faisait remonter son origine à la conquête du pays, mais ses terres se sont dans ces temps-là déjà éparpillées. Mózes Kisfaludy, père de Boldizsár était le préfet de Komárom, puis le vice-colonel d'un régiment de hussards. Il épousa la ba­ronne Zsuzsanna Pongrácz, issue d'une famille de la Haute Hongrie de haute lignée, mais possédant peu de terres. Ils eurent sept enfants dont les deux fils aînés combat­tirent, dès 1702, dans l'Empire Allemande contre les Français et les Bavarois. Le soulèvement des Kouroutz ayant éclaté en Hongrie, deux membres de la famille nombreuse, György Kisfaludy (le cousin de Boldizsár) et László se sont joints aux insurgés. Lorsqu'à la fin de 1705 les Kouroutz ont occupé la Transdanubie, la femme de Mózes envoya Boldizsár, l'un de ses fils cadets, dans la cour de Rákóczi. Un parent, György Kisfaludy, prépara les voies du jeune noble. C'est par calcul et non par sympathie envers les insurgés que la mère agissait ainsi: elle comptait sauver le bien de famille au cas où les Kouroutz sortiraient vainqueurs de leur action. Dans la cour de Rákóczi Boldizsár se trouvait parmi les jeunes nobles qui fré­quantaient le prince. Il n'assuma pas de rôle politique, et dans sa décision de suivre Rákóczi dans l'émigration nous devons supposer plutôt une raison sentimentale, le respect pour la personne du prince. Il demeurait près de Rákóczi aussi à Paris, mais n'y déployait là non plus une activité politique, aussi sa personne nous reste-t-elle obscure. Une nouvelle période plus intéressante de sa vie commença en 1717, lorsqu'il se séparait de Rákóczi quittant pour la Turquie. Boldizsár Kisfaludy resta en France et devint officier dans le régiment de hussards de György Ráttky, puis en sa qualité de colonel dans le régiment de hussards nouvellement recruté de László Bercsényi. En 1719 il participa à la campagne d'Espagne, et pendant son service militaire il par­courut plusieurs régions de la France. 17 des 27 lettres publiées dans la présente étude datent entre 1717 et 1723. Ces lettres sont toutes adressées à sa mère solitaire et maladive, restée en Hongrie dans des conditions difficiles. Ces lettres révèlent les souffrances d'un homme qui lutte contre la nostalgie, mais qui a trouvé dans un pays étranger une existance, bien que très modique. Il décida de retourner dans sa patrie. La France et la Monarchie des Habsbourg étant entretemps devenus des alliés, il espérait à bon droit d'obtenir l'autorisation de rentrer. Sa mère fit aussitôt les démarches nécessaires. Boldizsár Kisfaludy n'est jamais retourné en Hongries. Il perdit son argent, amassé sou par sou, à la suite de la banqueroute de Law, et en novembre 1723 s'arrête aussi sa correspondance. Dans ses dernières lettres régnent le renoncement et la déso­lation. Aucune donnée ne nous renseigne sur la période ultérieure de sa vie. La vie de Boldizsár Kisfaludy est un épisode intéressant de l'époque de la guerre d'indépendance de Rákóczi, un incident pas encore mis à jour de l'histoire des relations franco-hongroises. Imre Bánkuti 18 Arrabona 273

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