Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)
V. Zirra: Influence des Geot-Daces et de leurs voisins sur l'habitat celtique de TRansylvanie
Depuis longtemps, on connaît à Pecica (dépt. d’Arad) toute une série d’objets provenant certainement de quelques sépultures celtiques détruites: fibules et épées de La Tène Bj et B2, carafes, terrines etc(49). De la même localité provient aussi une fibule de bronze, avec le pied conique, allongé, de type thrace(50). Une autre fibule, appartenant au même type et dont le pied s’achève par un bouton, a été découverte au siècle dernier à Valea Viilor — Vorumloc (dépt. deSibiu)(51) (Pl. 11,A :5—6). La récente découverte d’une fibule de bronze avec le pied en forme de S, de la série dite thraco-gétique, dans une tombe celtique de Fîntînele (dépt. de Bistriţa— Năsăud)(52) nous permet de croire que l’exemplaire de Pecica peut lui aussi provenir d’un contexte laténien, analogue à celui de Valea Viilor—Vorumloc, comme P. il e i n e c k e l’avait supposé dès le début(53). Leur origine thraco-gétique, telle que les archéologues bulgares et roumains l’ont démontrée il y a quelques dizaines d’années(54), nous témoigne une fois de plus que la présence de ces pièces de parures parvenues dans les milieux celtiques de Transylvanie et du Banat est due aux échanges commerciaux avec les centres culturels balkano-danubiens. Quelques vases tournés et attestés en Transylvanie méridionale sont aussi de facture thrace au thraco-gétique. D’un contexte funéraire de Şeica Mică (dépt. de Sibiu)(55) provient une grande cruche grise, globulaire, avec un ruban saillant en dessous de rebord (PL II,B:2). Une autre cruche biconique et reposant sur un piédestel élevé était depuis longtemps connue comme provenant de la région de Mediaş(56) (Pl.II,B:l). Un troisième exemplaire, aussi biconique et avec une anse anguleuse et massive, a été trouvé dans le village de Deleni, situé près de la ville de Tîrnăveni (57) (PI. II,B:3). (49) E. Borner, o. c., 151. (50) D. Bkrciu, Ein Problem aus der Frühgeschichte Süd- Osteuropa (Die thrakischen Fibeln). Balcania, VI, 1949, 297, fig. 5. (51) K. Goos, Chronik arch. Funde Siebenbürgens. Archiv VSL (Archiv des Vereins für siebenbürgischen Landeskunde), X. 1876, 62; K. Horedt, Vorgeschichtliche Beiträge. Mitt. B. Brukentalischen Mus, XII, 1943, 43. (52) I. H. Crişan, Necropola celtică de la Fîntînele (Exposé présentée à la conférence nationale d’archéologie, Bucarest, 1974) — A l’ocasion de son exposé du Colloque de Székesfehérvár, M. Crişan a présenté, comme provenant de la même tombe une perle jaune en forme d’amphore. Tout comme la fibule, elle doit parvenir de l’aire gréco-thrace du Bas Danube. (53) P. Reinecke, Zur Kenntniss der La Tène-Denkmäler der Zone Nordwärts der Alpen. Mainzer Aufsätze, Bonn, 1965, note 27. (54) R. Vulpe. L’âge du fer dans les régions thraces de la Péninsule Balkanique. Paris, 1930, 59 — 62; V. Mikov, Thrakische Fibeln. BIAB, VI, 1930 — 1931, 21 et suiv. ; D. Berciu, o. c., 292 et suiv. (55) V. Zirra, o. c., Dacia, XV, 1971, pl. 3/36 (noté comme provenant de Copşa Mică). (56) I. Nestor, o. c., 175, fig. 3/7, 6/4. (57) Information V. Pepelea, Musée de Tîrnăveni. En général, les cruches ne font guère défaut au répertoire céramique des cultures thraco-gétiques, qu’elles soient modelées à la main, ou faites au tour. Leur présence dans les contextes celtiques transylvains confirme l’ancienne opinion de J. Nestor, qui considérait la cruche de Mediaş comme un des indices qui prouvent Faction des influences extracarpatiques sur le fond celtiqueţ58). On a déjà montré ci-dessus que les tasses à anse surélevée faites au tour, d’origine gréco-thraco-gétique ou gréco-scythique de l’ouest et du nord de la mer Noire, avaient fait carrière dans la culture de Szentes— Vekerzug, étant par la suite adoptées par les Celtes du Nord—Est de la Hongrie et de Transylvanie. Mais il convient de préciser aussi, à propos de cette dernière région, qu’avant la fin IVe siècle, en dehors de quelques exemplaires tournés(59), ou y rencontre des tasses modelées à la main, imitant parfois des types au tour. C’est sous cette forme qu’on les retrouve dans les tombes celtiques de la Crişana, notamment dans la nécropole récemment fouillée de Pişcolt(80). Ces tasses modelées à la main devaient presque disparaître au cours du siècle suivant, quand les vases ansés sont, à peu d’exceptions près, de la première technique. A cette même époque, les potierns commencent à combiner le type de la tasse aveccelui de la cruche, réalisant des formes nouvelles destinées à devenir spécifiques de La Tène dans l’arc carpatique (Pl. II,B:4— 5; III; IV). Quelques exemplaires de ces formes métissées ont rayonné, dans le Nord de la Yougoslavie, mais dans cette région dominait surtout la tasse à deux anses, de tradition illyrienne. A ces formes combinées de tasse-cruche s’associent parfois, surtout en Transylvanie, certains détails d’ordre morphologique ou décoratif qui laissent encore percer leur ancienne origine. Outre l’élégance de certaines cruches, à col élancé et ouverture ovale, de nette inspiration méridionale (Pl. Ill), ce qui frappe ce sont les anses, souvent en double colonne, faisant penser aux anses bifides grecques. Ne manquent pas non plus quelques motifs décoratifs auxquels on peut attribuer la même source d’inspiration. Notons, à cet égard: l’ornement pseudocanuelé de la panse d’une tasse-cruche de Blaj(B1) (PI. III), le motif en demi-relief de l’épaule d’une petite cruche de Ciumeşti(62) (fig. 3, 2; Pl. Ill) qui suggère les palmettes des vases grecs, ou la feuille lobée placée à la base d’une anse à colonnette d’une cruche de Bratei — Aţei (dépt. de Sibiu)(113) ou la guirlande de dents de (58) 1. Nestor, o. c., 176— 178. (59) C. Daicoviciu, o. c., note ], signalait une tasse celtique à anse surélevée, provenant de Tîrnăveni. En réalité, elle date du Hallstatt C —D, comme l’exemplaire de Tîrgu Mureş (I. Kovács, Dóig, VI, 1915, 264, fig. 33/2). (60) Information due à M. Németi. (61) I. H. Crişan, Morminte inedite din sec. HI î. e. n. in Transilvania. AMN, I, 1964, 88, fig. 2/2. (62) V. Zirra, Un cimitir celtic în nord-vestul României, Glumeşti. I, 1967, 35, 99, fig. 45/M.14 —VII. (63) Information due à Mme. E. Z a h a r i a .