Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)

V. Zirra: Influence des Geot-Daces et de leurs voisins sur l'habitat celtique de TRansylvanie

concerne les inhumations et les incinérations en urne, elles sont également attestées durant cette période, mais leur nombre est, presque sans exception, plus réduit(13). Une question légitime, à ce propos, est de savoir qui a pu léguer cette coutume funéraire au groupe laténien installé à l’intérieur de l’arc carpa­­tique, compte tenu de ce que les populations celtes du Centre et de l’Ouest de l’Europe pratiquaient, à peu d’exceptions près, l’inhumation et, dans une certaine mesure, l’incinération en urne. En écartant comme peu probable la possibilité que quelque groupe de Germains, plutôt que de Celtes usant de leur Schüttungsbrandgräber, ait pu introduire l’inci­nération à fosse dans la cuvette carpatique, au IV- siècle, il nous semble juste de penser que ce rituel aurait été emprunté par les Celtes à l’une des popu­lations aborigènes dans les territoires desquelles ils étaient venus s’installer. Parmi les trois masses de populations locales avec lesquelles les tribus celtiques sont entrées en contacts directs, seul le groupe Szentes — Vekerzug —Chotin avait utilisé, en égale mesure l’inhumation et celui des deux formes d’incinération, à fosse et en urne(14). En effet, le groupe scythique du Centre de la Tran­sylvanie inhumait presque sans exception ses morts, (15 16) alors que les Daces, de même que les Gètes transcarpatiques, préféraient surtout l’incinération en urne(1(i). Un tableau de pourcentage des nécro­poles les plus importantes de la culture Szentes —Ve­kerzug, présenté par J. G. Szab ó, exprime de manière très suggestive les proportions des différents types de tombes(17). Les inhumations sont toujours présentes et dans dix cimetières, sur un total de seize, elles détiennent la majorité. Cependant (à l’ex­ception des cimetières de Hódmezővásárhely où domine l’inhumation et Muhi presque exclusivement à incinération en urne), l’incinération à fosse est sans cesse attestée elle aussi, atteignant parfois de fortes proportions, comme dans le cas des nécropoles de Preselany — 70,2% et d’Alsotelekes — 85,9% ou, au moins, presque à l’égalité avec l’inhumation, comme à Csánytelek — 48,2%; Tápiószele — 40%; Vámos­­mikola — 35,7%. A retenir aussi que les nécropoles où les tombes à inhumation dominent sont situées — sauf celle de Chotin en Slovaquie méridionale —, notamment dans le bassin moyen de la Tissa: d’une part, entre les Cris et le Mureş (Hódmezővásárhely, Csánytelek, Szentes — Vekerzug, Békéscsaba, Törökszentmiklós) d’autre part, près du confluent du Zagyva avec le Tissa (Tápiószele, Heves). Par contre, les incinéra­tions en urne avec les incinérations à fosse, prédomi-(13) V. Zirra, o. c., Dacia, XV, 1971, 209 - 210; In., EC, XIII, 1973, 808-809. (14) M. PÁRDUOZ, Die Fraye der ethnischen Verhältnisse der Skythenzeit und der skytisch-keltischen Berührun­gen in Ungarn. ARoz, XXIII, 1971, 588 — 589. (15) S. Ferenczi, Cimitirul scitic de la Ciumbrud, AMX, VIII, 1971, 14. (16) Istoria României, I. Bucureşti, 1960, 246. (17) J. G. Szabó, Das Gräberfeld von Heves aus der Skythen­zeit. Egri.MuzEvk, VII, 1970, 121 et suiv., fig. 22. nent plus au nord et vers le nord-est, surtout au confluent du Sajó et du Hernád avec la Tissa (Muhi, Tiszavasvári, Balmazújváros), ou bien elles poussent vers l’est jusqu’en Crişana, où fut mis au jour récem­ment le cimetière de Sanislău)18). il n’y a pas lieu d’insister d’une manière particu­lière sur les similitudes évidentes relevées entre les incinérations de type Szentes — Verkerzug et celles des Celtes de l’intérieur de l’arc carpatique, en ce qui concerne les types de fosses (leurs dimensions et leur profondeurs), la disposition des restes cinéraires, leur mobilier métallique, la vaiselle funéraire et l’offrande alimentaire. Les observations faites sur place, ainsi que les descriptions et les illustration déjà publiées sont édifiantes, à ce sujet (PI. I,A). De même, il est à peu près inutile de rappeler que la phase finale de la culture développée dans le grande plaine et dans le bassin de la Tissa coïncide avec l’implantation dans ces régions d’un groupe celtique massif. Il a été répété à maintes occasions, et surtout par les arché­ologues hongrois, que l’arrivée des nouveaux-venus a mis un terme à la puissance des tribus Szentes — Ve­kerzug, sans toutefois anéantir leur culture)19). Tout au contraire même, les formes multiples de la coha­bitation, les rapports directs entres conquérants et conquis devaient imposer l’adoption, par les pre­miers, de certains éléments de culture autochtone, qui, aux IVe —IIIe siècles, ont été assimilés par la masse celtique et modifiés, d’une manière créatrice dans l’esprit de sa propre culture. C’est dans ce sens que peuvent s’interpréter les motifs d’inspiration orien­tale, tels les dragons stylisés qui ornent certains fourreaux d’épée mis au jour en Hongrie et en Tran­sylvanie)20), la scène à carnassiers du vase de Lábat­lan^1) où la protomé animalière du rython de Jász­­berénv(22). Les persistances de caractère Szentes —Verkerzug dans la culture de La Tène régionale sont aussi évi­dentes dans le domaine de la céramique. Un peu plus à l’est du Moyen-Danube, on remarque que le réper­toire de la ; loterie celtique s’appauvrit de toute une série de formes usuelles dans l’Ouest et le Centre de l’Europe. C’est le cas des gobelets, des vases carénés, des coupes à pied ou des pots. D’autre part, des for­mes nouvelles surgissent, parmi lesquelles notam­ment les grands vases bitronconiques et globulaires, une variante de carafes biconiques, avec le col bas, 18) I. XÉMETi, Necropola hallstattiană de la Sanislău. StCom Satu Mare, II, 1972, 121 et suiv. (19) M. Párducz, o. c., 588, 595 — 596; M. Szabó, Sur les traces des Celtes en Hongrie, Budapest, 1971, 16 — 17. (20) M. Szabó, o. c., 61; V. Zirra, Noi necropole celtice in nord-vestul României (cimitirele birituale de la Sanislău si Dindesti). StCom. Satu Mare, II, 1972, 178. (21) M. Szabó, Eléments régionaux dans Vart des Celtes orientaux. Actes du IV1' Congrès Intern. Etudes Celtiques, Rennes 1971. EC, XIII, 1973, 766 — 768; Id., Tierkampfszene auf einer keltischen Urne. Fol. Arch, XXIV, 1973, 44 et suiv. (22) G. Kaposvári, A Jászberény—Cseröhalom kelta temető. A Ért, XCVI, 1969, 180; M. Szabó, o. c., EC, XIII, 1973, 768- 770. 4 Alba Regia 49

Next

/
Oldalképek
Tartalom