Fitz Jenő (szerk.): The Celts in Central Europe - István Király Múzeum közelményei. A. sorozat 20. A Pannon konferenciák aktái 2. (Székesfehérvár, 1975)
P.-M. Duval: La décoration des fourreaux d'épée laténiens en Europe du Centre-Est et Europe Occidentale
il est symétrique par rabattement (fold-over symmetry) et il a une vertu apotropaïque évidente. De Navarro lui trouve une origine orientale, ce qui est vraisemblable, et distingue une évolution du type, tantôt ressemblant à deux oiseaux stylisés ou à une „lyre” zoomorphe, tantôt, beaucoup plus nettement, à un monstre du genre dragon, à gueule ouverte et à jambes humaines(3). C’est toutefois un groupe assez et même un peu monotone, une composition à deux éléments opposés qui se trouve aussi sur d’autres objets, notamment les boucles de ceinture ajourées et les monnaies tardives. Je me contenterai de signaler ici qu’on connaît maintenant trois exemplaires de ce type en Gaule: l’un, depuis longtemps, à St-Jean-sur-Tourbe (Marne) au Musée des antiquités nationales (fig. 2) (et il est du début du IVe siècle) (4), le deuxième trouvé récemment dans la Saône à Marnay(5 6), le troisième provenant des fouilles en cours à Baron-sur-Odon (Calvados), en Normandie (fig. 3)(R). Ce dernier a la particularité remarquable d’être incrusté d’or: c’est le seul cas connu mais il est possible que de nombreux fourreaux gravés aient porté ainsi un décor brillant, qui a disjiaru avec le temps. A la même catégorie de décors occupant seulement la partie supérieure et se terminant par une ligne horizontale ou anguleuse inférieure (fig. 7, groupe la2) appartiennent des compositions souvent symétriques comme celles qui sont formées par les dragons (fig. 7, ibid.) mais parfois aussi dissymétriques et d’un style d’origine végétale, toujours très libre (fig. lb). Les exemples sont nombreaux à La Tène même, en Hongrie et en Yougoslavie. Il s’agit leplus souvent de gravure mais un exemple au moins, provenant de La Tène et remarquable entre tous, montre trois quadrupèdes, en relief léger, dans une composition savamment équilibrée et d’un type un peu fantastique(7 8) qu’on trouve aussi à la fois sur les monnaies celtiques, sur la céramique peinte marnienne et sur les cercles de bronze ou les couvercles ornés des seaux de bois en Gaule et en Bretagne (Levroux, Aylesford, Marlborough)!1). 2. Un second groiqae de décors comprend les compositions descendant nettement plus bas sur le fourreau et ne se terminant pas par une horizontale ou un angle très ouvert vers le bas mais, s’ils sont symétriques, par une pointe médiane (fig. 7, groupe 2a), s’ils sont dissymétriques, par une diagonale descendant de droite à gauche (fig. 1, groupe 2b). (3) J.-M. de Navarro, o. e., I, p. 65 et suiv., 227 et suiv. (4) Inventaire, n°27594. (5) Inédit. (6) Dessin obligeamment prêté Mlle Dominique B e r t i n, qui publie cette trouvaille dans Gallia, XXXII, 1974, 2. (7) J.-M. de Navarro, o. c., I, n° (>(>, photographie en frontispice du volume, et II, pl. XCV, n° 32, dessin. (8) Levroux; J. V. S. Megaw, Les fragments de feuille <le bronze décorés de Levroux (Indre), dans Galba, XVI, 1968, p. 33 —41. — seau d’Aylesford : Id., Art in the European Iron Age. A study of the Elusive Image. Bath, 1970; n° 187; — seau de Marlborough: Ibid., n° 188. Parfois, comme sur un fourreau de Bölcske — Madocsahegv (au Musée National de Budapest), les deux systèmes se suivent de haut en bas: le symétrique en haut, le dissymétrique dans la moitié inférieure du fourreau (fig. 1, groupe 2c). Les caractéristiques de ce groupe sont: la disposition pointue ou oblique, le style continu très savant (où apparaissent l’entrelacs de Waldalgesheim et parfois une tête d’oiseau monstreux), l’originalité de la composition oblique, qu’on ne trouve pas ailleurs que sur des armes. Le plus bel exemplaire de ce style, qui est toujours graphique et qu’on pourrait appeler „fleuri” tant il est savant et contourné, est le fourreau de Cernonsur-Coole, dans la Marne (Musée de Chalon-sur- Marne) : le décor occupe sans doute la moitié du fourreau, une tête d’oiseau monstrueux, certainement apotropaïque, se dégage des tiges souples à mi-hauteur (fig. 4). Je montre ici quelques dessins inédits de ce genre de décor nouvellement ou anciennement 10 Fig. 2—3: 2 = Partie décorée du fourreau en fer de Saint- Jean-sur-Tourbe, Musée des Antiquités nationales, Saint- Germain-en-Laye. ‘.1 = Fourreau en fer de Baron-sur-Odon (Calvados).
