A Herman Ottó Múzeum Évkönyve 46. (2007)
ELŐADÁSOK A VALLONOK TÖRTENETÉHEZ - Imre Szabics: Influences wallonnes et lotharingiennes sur les toponymes et le lexique hongrois
Le mot szekrény, attesté pour la première fois en 1416 : ,,zekrenyebe ", garde d'abord son sens d'origine 'coffre', puis prendra la signification d' 'armoire' (1521) 43 La provenance wallonne du hong. szekrény est confirmée par des critères phonétiques. À l'opposé de l'évolution phonétique de la plupart des dialectes de l'anc. fr., où un e prosthétique apparaît devant les groupes initiaux sp, st, sk, le wallon conserve, après une finale vocalique, des formes sans voyelle prosthétique (serire, stâve) et il n'a remplacé cette voyelle par une voyelle épenthétique qu'après consonne (one supène). AA La forme serin - anc. ang. serin, ang. mod. shrine 'coffre', all. Schrein 'même sens' - est donc tout à fait régulière en Wallonie alors que dans le domaine central de l'anc. fr., p. ex. en francien, la forme escrin (fr. mod. éerirí) est de règle. Le groupe consonantique initial scr- s'est dissolu en hongrois par l'introduction de la voyelle épenthétique e : szekr-. Le sens actuel 'armoire, munie de portes' de szekrény est dû à l'évolution sémantique intérieure de la langue hongroise. zománc < anc. wal. *smalz, *smäz. Le mot hong. zománc 'vitrum metallicum, émail' est attesté dès 1490 sous forme de zmalczos : „Cuppa de cristallo Zmalczos", 45 Les formes zomantz, somanez sont attestées dès 1570. Alors que le MNYTESZ tient zománc pour un mot „migrant" et le met en rapport avec Г ang. smalt, le moyen haut ail. smelz, l'ail. Schmelz ainsi que l'anc. fr. esmal, esmail, 46 G. Bárczi le fait remonter à l'anc. wal. *smalz, *smâz même si ces formes ne sont pas attestées, vu que le wallon n'est un idiome écrit qu'à partir du début du XVII e siècle. 47 Mais le terme technique a dû exister puisque la vallée de la Meuse était un des centres importants de la manufacture d'émail au Moyen Âge. 48 Quoique le terme émail du fr. mod. ait éliminé l'anc. wal. *smalz, celui-ci reste un dérivé au nom. de l'anc. haut ail. smalt, conservant d'une part le groupe initial sm- et de l'autre la marque z de l'ancien cas sujet qui était de règle après /. Le mot hongrois zománc ainsi que ses variantes dialectales zomàlc, szomàlc peuvent parfaitement être dérivés de l'anc. wal. *smalz. La dissolution du groupe initial en hongrois est conforme à la règle (la voyelle épenthétique о entre z et m s'explique par l'harmonie vocalique), et l'équivalence du hong. с et du wal. z est aussi incontestable, vu que les deux lettres désignent la même affriquée ts. La terminaison -aie a pu donner en hongrois -anc (cf. süldisznó > sündisznó). Le hongrois zománc est dû donc au vocabulaire technique des colons wallons qui ont importé ce procédé d'arts décoratifs de leur pays natal en Hongrie. 43 MNYTESZ, III, Budapest, Akadémiai Kiadó, 1976, p. 703. 44 REMACLE, L. Le problème de l'ancien wallon, éd. cit., pp. 40-41. 45 SZAMOTA, I.-ZOLNAI, GY, Magyar oklevél-szótár [Dictionnaire de documents hongrois], Budapest, 1902-1906. 46 MNYTESZ, III, éd. cit., pp. 1195-1196. 47 BÁRCZI, G., « A magyar nyelv francia jövevényszavai » in op. cit., p. 169. 48 Ibid. 541