Janus Pannonius Múzeum Évkönyve 13 (1968) (Pécs, 1971)

Művészettörténet - Hárs, Éva: A portré Martyn Ferenc művészetében

298 HÁRS ÉVA: Le portrait dans Vart de Ferenc Martyn É. HÁRS La peinture de portrait est un genre particu­lier. Deux manières de voir inconciliables se heurtent au cours de V achèvement du portrait: désir, ambition et connaissance de soi-même de Г auteur de la commande se trouvent en face des connaissances de Г homme et de la facilité de Г artiste à analyser et à faire revivre les caractères. Le désir secret du modèle est de paraître sur le tableau un peu plus beau et meilleur qu'il n' est en réalité. Il tient pour vrai le tableau qui le platonise. Par contre. Г artiste veut saisir son modèle dans tout son être. Dans le portrait, il représente suc­cintement toute la nature, toutes les qualités de son modèle : l'homme, son être varié dans son changement continuel, ainsi que ses mou­vements, sa voix, son caractère, ses qualités générales et spécifiques. Par cette exigence l'artiste de portrait se diffère essentiellement des photographes, ne fixant dans la majorité des cas qu'une impression momentanée, un état d'âme exprimé au moment de la prise. — Pourtant, à notre époque, c'est la photographie qui paraît emporter le rôle prépondérant sur le portrait. Il n'y a que très peu de clients qui se font faire un portrait. Nos artistes ne renoncent pas quand même à ce genre. Outre les compositions nonfiguratives, la prise artis­tique du caractère de Г homme est un devoir aussi passionnant et intéressant l'artiste de mos jours que celui des siècles précédents, quoique les proportions aient subi un changement con­sidérable, et cela en conséquence de la ré­gression de l'exigence. Quand la peinture de portrait avait la mission et la fonction de la photographie, de nombreux clients recourirent au travail du peintre. Les commandes on été exécutées par des peintres de portraits profes­sionnels. De nos jours, c'est Г exigence de Г ar­tiste qui importe. Linitiateur du travail de peindre un portrait reste toujours l'artiste iui­même qui choisit son modèle, à qui il fait l'honneur le peindre en témoignage de son es­time. — Il ne travaille pas suivant la demande ou Г exigence de son modèle, il peint plutôt pour garder le souvenir de son modèle à la postérité, mais dans une forme et caractéris­tique connues par Г artiste. Jusqu' à présent, Ferenc Martyn a créé à peu près 25—30 portraits. Outre quelques portraits du jeune artiste par lui-même, il a exécuté les portraits des membres de sa familie ou de son cercle d'amis. Son regard critique tendait toujours à une sentence équitable. Ses ana­lyses de caractères nous font connaître des avis d'ensemble sur les personnes présentées. Son premier portrait fait des aveux sur soi­même: »C'était mon portrait à l'âge de 18 ans, retourné de la grande guerre mondiale, le 30 novembre 1918«, — peut-on lire du dessin, d'où un jeune homme maigre, hâve porte ses regards sur nous. Il avait une raie au milieu de ses che­veux, ses traits étaient forts et fermes, son regard plein d'intérêt et de curiosité: jeune homme mûri par son service au front. Sur sa peinture à Г huile »Ma grand-mère«, (tableau I/l), la présentation de la méditation, de la résignation n'est pas uniquement Г ex­pression de Г intérieur, du caractère d'une femime ayant de Г acquis, vieillie de son dur travail et de ses soucis, mais ce tableau est en même temps un aveu de Г artiste revenu de la guerre, où il devint adulte. Les épaules de sa grand-mère sont couvertes d'un fichu, sa tête est coiffée d'une soie foncée, sous laquelle on aperçoit les cheveux blancs, chatoyants, collés sur son front, avec une raie au milieu. Elle laisse reposer ses mains toutes blanches, d'une peau translucide, pleines de veines enflées. Le peintre attache une importance particulière à ces mains sorties d'un fichu noir: elles accen­tuent Г expression du visage à Г aide d' une ryth­mique des doigts, d'une légère inflexion un peu fatiguée des poignets. Ferenc Martyn pa­raît tendre à beaucoup plus que représenter. Au lieu de Г extérieur, des marques de la for­me, c'était beaucoup plus la prise de Г intérieur, du caractère général de son modèle qui Г inté­ressait. Parmi les portraits de jeunesse on trouve quelques tableaux intimes de jeunes filles charmantes. Une atmosphère particulièrement intime caractérise le portrait de Mme Rippl­Rónai née Rose Németh, ou celui de la »Jeune ouvrière-mineuse de Pécs«, portrait peint avec grande sensibilité et tendresse. L'unique por­trait d'enfant de Ferenc Martyn qui nous a été gardé, est le pastel »Margitka«, peint de sa soeur cadette. La fillette aux cheveux blonds soyeux, aux yeux bruns et hagards, regarde un peu émerveillée. Son visage reflète une an­goisse. Elle paraît être un peu prise de peur en conséquence de son importance de modèle qui lui cause des inconvénients. Elle attend impatiemment sa liberté, pour qu'elle puisse se réjouir du mouvement, de l'activité. A côté de Г incertitude de Г anxiété, Г artiste a fait sen­tir le caractère en formation de Г enfant : les

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